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    Basic Instinct Sex, Death & Stone sur TCM Cinéma : "Il y a plein d'histoires humaines" derrière le thriller culte
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Rencontre avec Jacinto Carvalho, le réalisateur du documentaire "Basic Instinct : Sex, Death & Stone", diffusé ce mardi 15 décembre sur TCM Cinéma dans la foulée du thriller érotique culte de Paul Verhoeven.

    Rencontre avec Jacinto Carvalho, le réalisateur de Basic Instinct : Sex, Death & Stone, diffusé sur TCM Cinéma ce mardi 15 décembre dans la foulée de Basic Instinct. Un documentaire qui nous plonge dans les coulisses de ce classique du thriller érotique avec les interventions de ses principaux protagonistes, de Sharon Stone à Michael Douglas en passant par le réalisateur Paul Verhoeven.

    AlloCiné : Pourquoi avoir décidé de consacrer un documentaire au thriller "Basic Instinct" ?

    Jacinto Carvalho : J’ai toujours été un grand fan du cinéma de Paul Verhoeven. Pour moi, Basic Instinct résume complètement son "grand" cinéma, c’est l’un de mes films préférés. Et puis tous ceux qui ont participé à ce thriller font partie du gratin hollywoodien du début des années 90. Cela m’intriguait beaucoup d’interviewer tout ce beau monde presque 30 ans après.

    Je trouve par exemple fascinant le rapport du personnage de Catherine Tramell au monde d'aujourd'hui. Ce n’est pas que Basic Instinct est plus important qu’à l’époque, qui était assez puritaine, mais il a en tout cas autant d’importance, autant d’écho. Il questionne autant la société de l’époque que celle d’aujourd’hui. Au début des années 90, le film était très choquant avec des thèmes comme la violence, le sexe et la mort. C’était très "rentre-dedans". Mais aujourd’hui, le public qui le regardera se posera aussi des questions. Surtout que l’on vit à une époque qui aborde la plurisexualité, qui paraît plus acceptée par le grand public, mais qui fait néanmoins débat. Il y a aussi d'autres débats comme avec le mouvement #MeToo. La sexualité est toujours au coeur des préoccupations de chacun et Basic Instinct apporte un éclairage intéressant sur le sexe et la domination entre les sexes.

    Basic Instinct
    Basic Instinct
    Sortie : 8 mai 1992 | 2h 10min
    De Paul Verhoeven
    Avec Sharon Stone, Michael Douglas, George Dzundza
    Presse
    2,0
    Spectateurs
    3,8
    louer ou acheter

    Cela n’a pas dû être simple de joindre tous les intervenants du film pour votre documentaire...

    Ça a été un travail de longue haleine mais nos efforts ont fini par payer. Le plus dur a été d’arriver à trouver le bon moment et le bon lieu de tournage pour interviewer Paul Verhoeven. Il a eu des soucis de santé, était en plein montage de Benedetta, son prochain film, et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Au final, nous avons réussi à le rencontrer chez lui, en Hollande. Avec Joe Eszterhas [le scénariste de Basic Instinct, NDRL], ça a été assez simple après lui avoir confirmé que j’avais bien lu son livre Hollywood Animal. Il vit dans un endroit isolé dont le paysage ressemble à celui d’un film Mad Max, avec des carcasses de voitures et de cerfs répandues sur les bas-côtés de la route menant chez lui. Expérience surréaliste. Mais il a été très coopératif, même si nous ne sommes pas rentrés dans certains sujets délicats, comme la "relation" supposée entre lui et Sharon Stone. Des deux côtés, il n’y a d'ailleurs eu aucun commentaire sur le sujet.

    StudioCanal m’a surtout aidé pour Sharon Stone et Michael Douglas. Sharon est une très grande star et elle sait se mettre elle-même en scène pendant l’interview. Au final, elle a été d’une grande générosité et nous avons pu obtenir des anecdotes uniques sur le film et sa fabrication, ainsi que des propos sur l’impact positif et négatif qu’il a eu sur sa vie personnelle et sa carrière. Quant à Michael Douglas, c’est un homme très pro et nous avons pu tourner chez lui à Central Park, en plein coeur de New-York. Le rêve. Nous nous sommes très bien entendus, d’autant que je lui ai avoué ma passion pour Black Rain qui est également l’un de ses films préférés. Je pense que toutes les personnes que j’ai rencontrées ont compris que j’étais là pour faire un documentaire en forme d'hommage à Basic Instinct, avec beaucoup d’amour et de compréhension, pas pour les descendre et me foutre de leur gueule. C’est pour ça que nous avons eu des interviews riches et honnêtes qui offrent une nouvelle profondeur sur ce film mythique.

    Est-ce qu’il y a un aspect de ces personnes qui vous a surpris ?

    Ce sont des personnes d’une grand richesse d’âme, avec beaucoup de talent. C’est rare de rencontrer des gens aussi entiers. Et de voir, également, comment ce film a totalement changé leurs carrières et leurs vies personnelles. Ce sont des personnages tellement colorés ! Verhoeven a une folie drôle et il est clair qu’il adore filmer les femmes. Sharon, c’est une classe phénoménale et le jeu constant avec la caméra. Michael, c’est le pro total. Quand à Joe, c’est le bad boy de service, plein de talent. C’est vraiment un casting exceptionnel, de rêve. Quelle folle aventure j’ai vécue !

    Quelles sont les plus grosses révélations de cette folle aventure, justement ?

    Ce qui m’a le plus marqué, et ça transpire dans le documentaire, c’est que derrière Basic Instinct, il y a plein d’histoires humaines. Ce thriller a marqué toutes les personnes qui ont travaillé dessus, et ça va au-delà du simple succès au box-office.

    Est-ce qu’il y a quelque chose en particulier à retenir de votre documentaire ?

    L’exercice n’étais pas simple. Il y avait tellement de choses à étudier, à dire sur Basic Instinct. J'aurais aimé que mon documentaire soit plus long afin d’explorer le rapport avec le cinéma d’Hitchcock, car il y a des exercices de reflets et de miroirs dans le film et cela évoque des références "hitchcockiennes". Dans tous les cas, le but n’était ni de faire un making-of, ni une analyse du film. J’ai essayé de recentrer mon discours sur les rapports entre les protagonistes, entre le scénariste et les acteurs, le scénariste et le réalisateur, les acteurs entre eux.

    Ce qui m'intéressait également était le regard du chef opérateur Jan de Bont, qui filme vraiment les acteurs, qui EST au lit avec Michael Douglas et Sharon Stone. Et puis je voulais que l’on comprenne ce que ce film avait coûté à Sharon Stone mais aussi ce que cela lui avait apporté de gloire pour sa carrière. J’aimerais que l’on comprenne que derrière le chef d’oeuvre, derrière le succès de Basic Instinct, il y a eu des histoires humaines qui ont profondément changé la vie de ses protagonistes principaux.

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