Kaamelott le film est calé pour sortir dans les salles le 25 novembre prochain ! Pour faire patienter les fans, le numéro de septembre du magazine Première a pu poser quelques questions à Alexandre Astier, maître d'œuvre de la saga Kaamelott en BD, à la télé et au cinéma. Un entretien garanti sans spoiler ni sur le casting du film, ni sur son intrigue, qui sera gardée secrète le plus longtemps possible.
Commençons par une confirmation. Bien qu'on ne voie pas Arthur dans la bande-annonce déjà dévoilée, il sera bel et bien au casting de ce Premier volet. Les acteurs comme nous spectateurs ont grandi, mais s'il s'est passé dix ans entre la fin de la série diffusée en 2009 et la sortie du film, il s'est également passé dix ans dans la chronologie de Kaamelott, comme le précise A. Astier : "Ce que j'ai fait en tant qu'auteur, c'est que j'ai écrit cette suite en prenant en compte les dix années depuis l'arrêt de la série. Et ça, ça permet au spectateur de raccrocher. (...) C'est pas un reboot, mais il y a quand même une renaissance. Une petite odeur de neuf. Les personnages ont changé."
Mais il s'est passé visiblement beaucoup de choses à Kaamelott et dans ses environs en dix ans : "Il remue le film. Il déplaira peut-être, mais c'est feuillu. C'est chargé. En revanche, je ne vais pas vous dire : "C'est rigolo, c'est fun", parce que c'est mieux que ça". Pensée qu'il résume en une expression très kaamelottienne : "Ce film est pour les gens qui aiment les trucs touffus".
: "Ce film est pour les gens qui aiment les trucs touffus".
Si toutefois l'intrigue de Kaamelott est toujours secrète, c'est parce que son créateur le désire et il justifie ce choix en faisant un parallèle avec l'un de ses loisirs favoris, le jeu de rôles : "Quand tu diriges un jeu de rôles, les mecs jouent volontiers à ton jeu à partir du moment où ils savent que t'as installé des chausse-trappes. Ils te font confiance et ils viennent chercher des coups de pute. (...) Et les coups de pute, ça se prépare, ça s'organise, il ne faut pas trop en dire pour préserver les fans autant que le grand public."
Un film d'une telle ampleur que Kaamelott n'est évidemment pas réservé qu'aux fans hardcore de la saga arthurienne façon M6 : "Je pense que [le Premier volet] est visible par tout le monde" (...), répond Alexandre Astier. "J'ai même fait gaffe à ce qu'il le soit. Celui qui ne connait rien à la série va pouvoir se raccrocher à l'histoire : celle d'un roi qui revient. (...) Après, celui qui s'est bouffé la série va mieux en profiter, forcément, il va remarquer tous les détails que j'ai semé dedans. (...) En fait, j'ai toujours fantasmé un spectateur qui connaît très bien Kaamelott et qui y va avec quelqu'un qui ne connaît pas. Il se penche vers l'autre pendant la séance en disant "Je t'expliquerai après" (Rires.)."
Décrit comme un mélange de comédie, de dark fantasy et d'aventure, ce nouveau volet de l'univers Kaamelott sera assez dépaysant comme la bande-annonce le laisse entrevoir avec ses couleurs très différentes, mais ce ne sera pas forcément le cas des films suivants : "En ce moment, je pense au prochain film, je vois la couleur qu'il va avoir et forcément, c'est une réaction à la couleur du premier volet. J'ai tendance à faire du bleu quand j'ai bouffé du rouge et du vert quand j'ai bouffé du bleu. Je ne me passerai jamais de ça (...)." A. Astier ne veut pas tomber dans une routine ou une saga visuellement uniforme, qu'on se le dise !
Je m'autorise à vous déplaire
C'était une question sur la forme, mais sur le fond, le ton du film était (volontairement ?) difficile à cerner dans les premières images révélées. Elles laissaient toutefois entrevoir un film plutôt sérieux malgré une réplique finale typiquement "percevalienne", ce que confirme l'interview : "Mon travail c'est pas de dire : "Venez, ça va être drôle". Mon travail c'est de dire : "Venez, y a des pièges. Vous allez tomber dans certains d'entre eux, pas dans d'autres, mais je ne vais pas vous faire la carte avant parce que sinon, on ne s'amuse plus."" Une fois de plus, Alexandre Astier a cherché à surprendre son public et non à répondre à d'éventuelles attentes :
"Je ne fais pas du fan service. Si vous me demandez trois fois de faire du rouge, je ferais du bleu (...), c'est pas vous qui racontez, c'est moi. Donc je m'autorise à vous déplaire. Ça fait partie du deal. Je signe et je fais ce que je veux. C'est ça mon boulot, pas de vous convenir." A bon entendeur, rendez-vous dans les salles le 25 novembre.
Les premières images énigmatiques de "Kaamelott - Premier volet" :