ATTENTION - L'article ci-dessous contient des spoilers dans la mesure où il évoque certains des rebondissements de la saison 1 de "Umbrella Academy". Veuillez donc passer votre chemin si vous n'êtes pas à jour. Sinon, rendez-vous après la bande-annonce.
RETOUR VERS LE FUTUR
A la fin de la saison 1, le héros disparaissaient pour échapper à l'Apocalypse causée par Vanya (Ellen Page) et aux débris de la Lune, détruite par ses soins, qui s'écrasaient sur la Terre. La question n'était alors pas de savoir où la fratrie allait réapparaître… mais quand. Et il ne faut pas longtemps pour connaître la réponse, teasée dans la bande-annonce, car c'est au début des années 60 que commence cette saison 2. Avec une petite subtilité, car les super-héros sont propulsés à des moments différents étalés sur une période de trois ans, jusqu'en 1963. Dernier arrivé, avec cet uniforme d'écolier qu'il ne quitte jamais, Numéro Cinq (Aidan Gallagher) découvre que la fin du monde qu'ils pensaient avoir empêchée s'est elle aussi déplacée jusqu'à leur nouvelle époque. Et cette nouvelle version est peut-être lié à un événement historique survenu le 22 novembre 1963, à Dallas.
Retourner chez eux et empêcher que l'Apocalypse ne se produise à nouveau : telle est la double-mission des héros d'Umbrella Academy dans cette saison 2, avec des épisodes un peu plus courts que la précédente, donc mieux rythmés, en plus d'être un poil moins prévisibles dans leur finalité, avec une histoire qui prend davantage de liberté par rapport à son modèle de papier. Et surtout, situer le récit dans le passé permet à la série de se mêler à l'Histoire, mais également d'aborder des thèmes qui sont encore d'actualité, tels que le racisme ou l'homosexualité, qui occupent une place importante dans les intrigues respectivement liées à Allison (Emmy Raver-Lampman) et Vanya.
NOUVELLE DYNAMIQUE, MÊME FOLIE
Les premières minutes de l'épisode 1 de la saison 2 avancent très vite, à grand renfort d'ellipses qui nous font faire des bonds dans le temps au gré de l'arrivée de chaque personnage dans sa nouvelle époque. Il n'est donc pas étonnant, lorsque Numéro Cinq part à leur recherche, de découvrir que ses frères et sœurs sont éparpillés et vivent chacun une nouvelle vie, dont la bande-annonce nous offre un aperçu : Allison est mariée et confrontée à la ségrégation contre laquelle elle lutte au quotidien, Luther (Tom Hopper) participe à des combats clandestins, Diego (David Castañeda) est interné dans un hôpital psychiatrique, Vanya vit chez une famille et a perdu la mémoire, tandis que Klaus (Robert Sheehan) est devenu un gourou. Et que Ben (Justin H. Min), le défunt de la fratrie, l'accompagne encore puisqu'il peut toujours communiquer avec les fantômes.
Les héros sont d'abord séparés avant de se retrouver, ce qui permet de leur donner des sous-intrigues qui leur sont propres et, d'abord, d'enrichir chaque personnage (même Ben), puis de créer une nouvelle dynamique entre eux. C'est notamment de cette manière que la série évite de tomber dans la redite en ce qui concerne les relations humaines, alors que sa folie est intacte, dans la gestion de l'humour et de la violence (avec quelques séquences très graphiques), ou dans la mise en scène de certains combats. "Même famille étrange, nouveaux problèmes bizarres", nous dit la bande-annonce en VO. Ce qui est un bon résumé de ce que nous réservent ces dix épisodes.
VISAGES FAMILIERS ET NOUVELLES TÊTES
Qui dit "voyage dans le temps et dans le passé", dit "possibilité de braver la mort et faire revenir des personnages que l'on pensait décédés". Nous ne vous dirons évidemment pas lesquels (même si la bande-annonce donne de gros indices), mais sachez que cette saison 2 nous permet de voir certains protagonistes plus jeunes, alors que plusieurs éléments laissent entrevoir, par petites touches, les raisons de la création de The Umbrella Academy. Et dans le même temps, le show accueille quelques nouveaux visages, à commencer par Carmichael, chef de la Commission (organisme chargé de gérer le continuum espace-temps) : un poisson rouge dans un bocal qui surmonte un corps robotique, comme dans les comic books signés Gerard Way et Gabriel Ba qui ont servi d'inspiration.
Dans le même temps, nous découvrons un redoutable trio de tueurs suédois, ainsi que la pétillante Lila, nouvelle amie de Diego incarnée par Ritu Arya (Doctor Who, Last Christmas), qui apporte un supplément d'énergie à une série qui n'en manquait pourtant pas.
UNE BANDE-SON 100% COOL
A vos playlists ! Comme la saison 1 d'Umbrella Academy, la 2 prend parfois des allures de juke-box au gré des titres musicaux qui rythment les épisodes. Parfois de façon anachronique, lorsque retentissent l'excellent "Golden Brown" de The Stranglers (qui date de 1981 alors que l'action se déroule en 1963), "Everybody" des Backstreet Boys, "I Was Made for Lovin' You" de Kiss ou encore cette reprise suédoise du "Hello" d'Adele signée My Kullsvik. Entre classiques et découvertes, vous risquez de souvent mettre votre visionnage en pause pour chercher un titre, en sachant que, comme en 2019, le scénariste des comic books Gerard Way, qui fût également le co-fondateur et leader du groupe My Chemical Romance jusqu'à sa séparation en 2013, participe encore à la bande-originale avec une chanson inédite, que l'on pouvait entendre dans la bande-annonce : la bien nommée "Here Comes the End" ("La fin approche").
UN CLIFFHANGER ALLÉCHANT
A l'heure où la 2 commence, la série n'a pas été renouvelée pour une saison 3. Mais si le succès est encore au rendez-vous, cela ne devrait être qu'une question de temps. Surtout que les bases sont déjà là, dans les ultimes secondes du dernier épisode, avec un rebondissement surprenant et qui ne devrait pas manquer de soulever quelques questions. Plus que le précédent. Rendez-vous en 2021 pour la suite ?