Trente-quatre ans après la première adaptation signée par Mel Stuart et emmenée par Gene Wilder, Tim Burton livrait sa propre version de l'oeuvre culte de l'auteur britannique Roald Dahl, portée par le jeune Freddie Highmore et surtout par un Johnny Depp absolument frénétique sous les traits de Willy Wonka, l'empereur des confiseries et du chocolat. Charlie et la chocolaterie rapportera à Warner Bros. près de 475 millions de dollars au Box Office mondial. En France, le film fut un gros succès, attirant plus de 4,35 millions de gourmands et gourmandes dans les salles obscures. C'est d'ailleurs le deuxième plus gros succès pour le cinéaste en France, juste derrière le carton de sa version d'Alice au pays des merveilles, qui avait séduit 4,55 millions de spectateurs.
Roald Dahl, l'amoureux transi du chocolat
Faut-il vraiment vous présenter Roald Dahl, l'auteur britannique de contes qui ont émerveillé des millions d'enfants ? C'est à lui que l'on doit James et la pêche géante, Fantastic Mr. Fox, Le Bon gros géant, Matilda... Et bien entendu son oeuvre, sans doute, la plus célèbre : Charlie et la chocolaterie. Un roman qui fut d'ailleurs le premier à être adaptée au cinéma. En fait, il reflétait l'immense amour de l'auteur pour le chocolat. Là où, dans ses livres, la nourriture a un pouvoir terrible et effrayant.
Dans ses mémoires publiées en 1984, Roald Dahl écrivait que l'un de ses plus beaux souvenirs d'enfance était une petite barre chocolatée inventée par la marque Cadbury, que celle-ci envoyait de temps à autre à l'école où il se trouvait. Là, avec ses camarades de classe, il devait les noter. Plus tard, il fantasma à l'idée de travailler dans une usine-laboratoire de chocolat, inventant de nouvelles recettes et variétés...
Dans son ouvrage The Roald Dahl Cookbook, publication post-mortem de 1991, l'auteur consacre même un chapitre entier au chocolat, commençant ainsi : "ma passion pour le chocolat n'a pas vraiment commencé avant mes 14-15 ans", du fait de la faible variété proposée en dehors des barres chocolatées qu'il goûtait durant son enfance. Le chapitre décrit même par le menu cet amour sucré en dressant carrément une chronologie des dates les plus importantes, pour ce qu'il appelait les "sept années glorieuses, entre 1930 et 1937" : création de la barre à la noisette "crunchie" en 1930; création de la légendaire barre chocolatée Mars en 1932; naissance de la célébrissime marque Quality Street en 1936, créée par le confiseur Harold Mackintosh, originaire de Halifax, au Royaume-Uni...
A son décès survenu le 23 novembre 1990, l'auteur fut inhumé avec à ses côtés quelques chocolats, dont on raconte qu'il en offrait régulièrement à ses invités à la fin de chaque repas, ou qu'il dégustait lorsqu'il mangeait seul. "Si j'étais directeur, je me serai débarrassé du professeur d'Histoire et j'aurai mis à la place un professeur spécialisé dans le chocolat" écrivit-il en repensant à ses années de jeunesse gourmande.