Attention, cet article contient des spoilers sur la série "Reality Z" ainsi que des photos susceptibles de choquer.
Reality Z, avec un Z comme zombies. Actuellement disponible sur Netflix, la série brésilienne confronte des candidats de téléréalité à une invasion de morts-vivants. Piégés dans le studio où se tourne l'émission pendant que Rio de Janeiro (et plus largement le monde) sombre dans le chaos et l'apocalypse gore, les survivants tentent d'échapper aux attaques de cadavres affamés, alors que les caméras tournent toujours.
Le show piloté par Cláudio Torres reprend évidemment ici le pitch de la mini-série britannique Dead Set, bifurquant toutefois vers une nouvelle histoire plus élargie à la mi-saison avec un "casting" assez malsain de survivants organisé par le politicien sans scrupule Emílio de Mello depuis la régie du studio. Mais comme toute oeuvre zombiesque, Reality Z n'oublie pas d'honorer la mémoire du saigneur et créateur du mort-vivant moderne, le regretté George A. Romero disparu en 2017.
Le clin d'oeil est subtil -et gore- et ne parlera peut-être qu'aux "mordus" du genre. Dans l'épisode 5, la horde cannibale poursuit les personnages dans les couloirs du studio, et l'ignoble réalisateur et "voix de Zeus" Brand (Guilherme Weber) tombe aux mains des zombies : il est alors éviscéré et dévoré vivant, et sa tête hurlante est arrachée par l'un des morts-vivants d'une manière très particulière, en plantant les doigts dans les yeux du malheureux.
Ces détails sanglants ont une importance, puisque ce procédé "éviscération + décapitation par arrachage via les orbites" renvoie directement à l'une des mises à morts les plus graphiques du cinéma de George A. Romero. Plus précisément dans le final du Jour des morts-vivants / Day of the Dead (1985), durant lequel l'un des soldats est massacré de la sorte dans le sous-sol de la base militaire au centre du film.
Cette séquence ultra-gore (et traumatisante pour l'auteur de ces lignes) inspira par la suite Edgar Wright pour la mort de Dylan Moran (David) dans Shaun of the Dead, quand le personnage est tiré hors du bar par les zombies pour subir un sort similaire. Et c'est donc Reality Z qui pérpétue ce clin d'oeil aujourd'hui. Décidément increvable, ce Romero.