HBO c'est Oz, Les Soprano, The Wire, Sex & The City, Six Feet Under, Game Of Thrones, Westworld, Big Little Lies ou encore Boardwalk Empire, mais c'est aussi un certain nombre de petites pépites dont on a entendu moins parler, qui ne sont pas forcément arriver jusqu'au grand public, mais qui valent pourtant sacrément le détour ! Alors puisqu'elles sont disponibles sur OCS et que le confinement nous laisse un peu plus de temps pour binge-watcher, voici une sélection de 10 séries HBO méconnues et pourtant incontournables !
ENLIGHTENED (2011-2013)
Avant le retour de hype fulgurant et bien mérité de Laura Dern ces dernières années, cette actrice formidable que l'on aime tant était à la tête de sa propre dramédie sur HBO. Enlightened n'a pas eu le succès qu'elle méritait et s'est arrêtée après deux fabuleuses saisons et 18 épisodes ultra-stimulants. Elle était probablement trop en avance sur son temps. On y parlait de burn out, d'environnement, de quête spirituelle et de bienveillance. Auto-destructrice de nature et colérique, Amy a décidé de changer suite à une révélation qui l'a conduite à passer quelques temps à Hawaii dans une thérapie de groupes. De retour dans sa vie d'avant, elle est bien décidée à faire le bien autour d'elle et à trouver un équilibre pour enfin vivre... Certains épisodes sont des chefs d'oeuvre, littéralement. Et certaines scènes sont si embarassantes qu'elles en deviennent extrêmement drôles. Les discours de l'héroïne en voix-off sont magnifiques, vous pourrez même vous en faire des post-it ! Si Amy passe souvent pour une cinglée, on sait aujourd'hui que c'est elle qui avait raison !
BORED TO DEATH (2009-2011)
Peut-on trouver un titre plus approprié en période de confinement ? Je ne crois pas. Bored to death raconte la vie drôle et mouvementée d'un écrivain étourdi qui prêtend être détective privé, à l'image des personnages de ses romans, pour combler le vide de son existence. Avec George, son mentor, ils aiment boire (beaucoup) de vin blanc et fumer (beaucoup) de cannabis en philosophant sur la vie. Quant à Ray, son meilleur ami, il est insatisfait de relation avec sa fiancée lunatique et s'évade en écrivant une BD dont il est le super-héros (son pouvoir étant de posséder un pénis géant). Tous les trois se réunissent pour enquêter sur des affaires, plus loufoques les unes que les autres. Et promis : ce n'est jamais ennuyeux ! La série vaut autant pour son originalité que pour ses trois acteurs principaux : Jason Schwartzman, Ted Danson et Zach Galifianakis. Trois courtes saisons à savourer en toute tranquilité.
BIG LOVE (2006-2011)
Bill Henrickson est un homme heureux : il est marié à trois femmes ! Et tout ce petit monde vit sous le même toit. Mais la vie d'un polygame n'est pas rose tous les jours, particulèrement quand on est mormon mais en dehors des camps qui les regroupent. Big Love n'a pas grand chose à envier à ses comparses Six Feet Under ou Les Soprano, si ce n'est leur popularité. Après une première saison poussive voire légèrement ennuyeuse (soyons francs), la série prend véritablement son envol dès la saison 2 et ne cesse ensuite d'émerveiller par la qualité de son écriture, de ses dialogues, de sa réalisation aussi et des prestations de ses acteurs. Le regretté Bill Paxton en tête évidemment, mais aussi et surtout celles qui incarnent les trois femmes de sa vie : la brillante Jeanne Tripplehorn, la provocante Chloé Sévigny et l'attachante Ginnifer Goodwin. C'est aussi Big Love qui a fait découvrir trois valeurs montantes du ciné et de la télé : Amanda Seyfried, Mireille Enos et Aaron Paul. Et pour complèter cette distribution parfaite, n'oublions pas de citer la présence des vétérans Bruce Dern, Grace Zabriskie et Ellen Burstyn. Big Love prend tantôt des allures de Desperate Housewives en mélant intrigues soapesques, humour et légéreté autour de ses personnages féminins forts, tantôt celles d'un thriller lors de ses plongées au coeur du camp mormon; elle sait aussi se muer en série politique, engagée, et n'a jamais peur de la controverse, notamment lorsqu'il s'agit de parler de croyances et de religion, de pointer les ambiguités et les paradoxes de la foi, de flirter avec les limites de la moralité. Big Love était complexe, riche et multiple, et mérite absolument d'être vue et revue. Dernier argument : son générique à découvrir ci-dessous.
GETTING ON (2013-2015)
Quelques années après la fin de Big Love, les créateurs Will Scheffer, Mark V. Olsen sont revenus discrètement sur HBO avec la comédie Getting On, adaptée d'une série britannique éponyme. Une plongée sans fard dans le service gériatrique d'un hôpital. Jour après jour, les infirmières et les médecins tentent de combattre la triste réalité de la vieillesse alors que le système de santé du pays est lui-même malade. Et ce qui était fort et révélateur en 2013 l'est toujours quasiment dix ans plus tard alors que la crise du Coronavirus amplifie les difficultés pour les soignants et leurs patients, âgés ou non. Une série qui résonne comme un grand cri d'alarme qui n'a pas été entendu à l'époque, mais qui n'oublie pas d'être cocasse en nous faisant rire de choses franchement horribles. Les amateurs de The Office ou Parks and Recreation en particulier devraient y trouver leur compte. Son ton satirique n'en est pas très éloigné. Trois actrices formidables se partagent l'affiche : Laurie Metcalf, Alex Borstein, Niecy Nash. A voir de toute urgence !
INSECURE (2016-)
La saison 4 d'Insecure s'apprête à démarrer après une bien trop longue pause. Mais vous avez le temps de rattraper les saisons précédentes, non ? Comparée à Girls à l'origine, car créée par une jeune femme débutante aussi -Issa Rae- et adaptée de ses propres mésaventures, cette dramédie parfois très hot permet de faire vivre l'expérience actuelle de la jeunesse afro-américaine dans une grande ville -Los Angeles- entre racisme, discriminations en tous genres, rapports de force et tracas quotidiens auxquels n'importe quel-le trentenaire, quelle que soit sa couleur de peau et sa sexualité, peut être confronté. La série séduit par sa liberté de ton, son audace, ses répliques bien senties, ses quelques extravagances et ses errements aussi, qui la rendent légèrement inconstante mais toujours plus attachante et imprévisible.
LOOKING (2014-2015)
Dans la foulée de Girls, HBO a tenté avec succès critique mais flop audimatique sa version "gay". Looking était un peu plus que ça, mais s'inscrivait dans une même tendance bobo-réaliste, avec une direction artistique forte et un sens de l'esthétisme prononcé. Un Queer as Folk nouvelle génération, parfois trop communautaire peut-être, mais en phase avec son temps et qui permet de mettre des visages et des histoires sur une homosexualité masculine dont on dit qu'elle est mieux acceptée aujourd'hui mais qui n'est pourtant montrée à l'écran que de manière secondaire la plupart du temps. La série n'a duré que deux saisons mais elle s'achève sur un joli téléfilm de conclusion et rassurez-vous : les tourments de ses héros sont universels, quelle que soit votre propre sexualité. Vous pouvez y aller les yeux fermés !
HOW TO MAKE IT IN AMERICA (2010-2011)
Dans la lignée de ces petites séries HBO pleines de bonne volonté et d'idées parties trop tôt faute de rencontrer leur public, How to make it in America, qui n'est pas sans rappeler la récente Atlanta, raconte l'histoire de trois jeunes chefs d'entreprises dans la vingtaine qui tentent de se faire un nom à New York afin d'accomplir leur "rêve américain". Simple et généreuse, elle est plus authentique qu'Entourage par exemple, par les mêmes producteurs.
HUNG (2009-2011)
Hung, c'est l'histoire peu commune de Ray, un entraîneur de basket bien monté d'une quarantaine d'années qui trouve un moyen de tirer avantage de son atout majeur : il se lance dans la prostitution ! Malgré son pitch provocateur -qui permet évidemment d'enchaîner les séquences hot qui en montrent toujours un peu plus, comme un jeu avec le téléspectateur qui aimerait bien finir par voir l'attribut tant convoité du héros dans son entièreté- la dramédie s'inscrit dans un contexte social de crise qui ajoute du fond à la forme. Drôle ET pertinent. Un peu bancal aussi sur la fin, mais on pardonne tout à Thomas Jane, né pour incarner Ray, même si l'histoire ne dit pas s'il est aussi bien monté...
MON COMEBACK (2005-2014)
Ex-star de sitcom déchue, Valerie Cherish essaie par tous les moyens de renouer avec le succès. Devenue la vedette d'une émission de télé réalité intitulée The Comeback, elle est suivie lors de tous ces déplacements par des caméras. Le public peut donc suivre les péripéties de la comédienne et de son entourage, au moins aussi dépassé qu'elle par les événements ! Peu de temps après la fin de Friends, Lisa Kudrow s'est illustrée dans cette pure comédie hilarante devenue tellement culte après son annulation qu'elle a fini par revenir près de 10 ans plus tard pour une 2e saison tout aussi réussie. Mon comeback est cruelle, mais savoureuse, une usine à "mèmes" avant l'heure, qui derrière toute sa couche de blagues et de maquillage cache une profondeur insoupçonnée. Elle parle du temps qui passe, de la peur de ne plus être dans le coup, de ne plus être désirée quand on est une femme d'un "certain âge"... Toute has been qu'elle est, Valérie Cherish est bouleversante de sincérité. On a autant envie de la baffer que de la câliner !
OLIVE KITTERIDGE (2014)
Cette mini-série en 4 épisodes adaptée d'un Prix Pulitzer est d'abord à conseiller aux amoureux de l'actrice Frances McDormand, qui tient ici le rôle principal et qui délivre une prestation nuancée, absolument bouleversante. Les petits secrets et les grandes tragédies des habitants d'un village côtier de la Nouvelle Angleterre sont racontés à travers les yeux d'Olive Kitteridge, une femme froide et distante, très observatrice, toujours au courant du moindre potin. Mais lorsque le masque tombe, au contact de son mari ou de son fils, l'ancienne institutrice ne peut cacher ses douleurs, les démons qui la hantent et les affres du temps qui passe... Sont ainsi retracés 25 ans de l'intimité d'un couple, avec justesse et acuité, entre espoir et désillusions. C'est très très beau mais ne comptez pas sur elle pour vous remonter le moral !
BONUS : THE LEFTOVERS (2014-2017)
On ne résiste pas à l'envie de vous recommander une série qui n'est peut-être pas si méconnue que ça, mais que trop de gens encore n'ont pas regardé. Alors que pourtant, vous ne verrez jamais rien d'aussi bouleversant. The Leftovers signée Damon Lindelof (Lost, Watchmen) démarre comme une série de science-fiction avortée : du jour au lendemain, un 14 octobre en apparence ordinaire, 2% de la population disparaît mystérieusement de la surface de la terre. Ces gens, de tout âge, se sont évanouis dans la nature, sans explication, laissant leurs proches dans l'angoisse, voire le désespoir. Cette série en trois saisons, constamment surprenante, est tout le contraire de la science-fiction en réalité : elle est l'émotion à l'état pur, la plus nue, la plus crue. La musique de Max Richter vous hantera, de même que les prestations des trois acteurs principaux (Justin Theroux, Amy Brenneman, Carrie Coon). Si vous cherchez un sens à la vie, c'est là que vous le trouverez.
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