L'homme qui tua Liberty Valance (1962)
"C'était mon steak, Valance !" Avec près de 15 collaborations au compteur, on peut dire que lorsque John Wayne retrouve ici John Ford, il tourne avec son réalisateur fétiche. Ford est celui qui a permis à Wayne de se sortir des serials et des séries B avec La Chevauchée fantastique. Pour L'homme qui tua Liberty Valance, Ford aborde le sujet du passage de l'âge ancien au monde moderne (un thème récurrent de sa filmographie) et pose la question "que reste-t-il des faits lorsque la légende est plus belle à raconter ?" Doit-on ne garder trace que de la légende ? Ce scénario intéressant et novateur pour l'époque de James Warner Bellah et Willis Goldbeck basé sur la nouvelle de Dorothy M. Johnson permet à John Wayne de jouer le type qui ne s'en laisse pas compter dans un film au ton désabusé et nostalgique. La mise en scène est minimaliste : noir et blanc (là où à l'époque les producteurs ne jurent que par la couleur pour attirer le public dans les salles), pas de paysage mais juste le décor d'une petite ville de l'Ouest et des personnages immédiatement identifiables : l'avocat (James Stewart), le hors-la-loi (Lee Marvin) et le coriace (Wayne). Un classique indémodable.
Où le voir ? Orange VOD, iTunes, Canal VOD, Microsoft Store.
Rio Bravo (1959)
Cet archétype du western est signé Howard Hawks. John Wayne revient à son personnage de cow-boy viril et dur-à-cuire pour ce rôle de shérif obligé d'engager un vieillard, un jeune homme et un alcoolique pour l'aider à défendre sa prison. Il a osé mettre sous les verrous le frère de l'homme le plus dangereux de la ville et sent qu'il va en payer le prix. Wayne est parfait en homme de loi voix de la raison face à des adjoints aux personnalités complexes et/ou tourmentées. De son propre aveu, Hawks et Wayne voient en ce film une réponse au Train sifflera trois fois, dans lequel Gary Cooper demandait de l'aide à la ville qui le lui refusait. Ici, le personnage de Wayne (John T. Chance) peut compter sur ses alliés puisque sa cause est juste. Un film à suspense et des fusillades avec un casting qui donne tout (Dean Martin en tête), que demander de plus ?
Où le voir ? Orange VOD, TF1 VOD, iTunes, Canal VOD, FilmoTV, La Cinetek...
L'intermède musical du film, dont la chanson "My Rifle, My Pony and Me", originellement écrite pour La Rivière rouge (voir plus bas) :
La Prisonnière du désert (1956)
Sans doute le meilleur film de l'acteur, peut-être aussi de son réalisateur, La Prisonnière du désert n'usurpe pas son titre de chef d'oeuvre. L'action se déroule au Texas en 1868. La famille d'Aaron Edwards est décimée par une bande de Comanches qui attaque son ranch et enlève ses deux fillettes. Ethan, le frère d'Aaron (J. Wayne), découvre le drame et se lance sur les traces des ravisseurs avec deux autres compagnons. Ethan est un personnage raciste, irrespectueux, violent et sans scrupule et offre à Wayne son meilleur rôle. Il est aidé par un sens du cadrage et une mise en scène somptueuse de John Ford, qui transforme le moindre des plans du film en une oeuvre d'art, sublimant par là même les paysages désertiques de Monument Valley. Une beauté plastique tranchant vivement avec la personnalité sombre du protagoniste principal. La Prisonnière du désert dépasse le cadre même du western pour devenir simplement un film puissant qui n'a rien perdu de son aura.
Où le voir ? Orange VOD, TF1 VOD, iTunes, Canal VOD, FilmoTV, La Cinetek...
L'homme tranquille (1952)
John Wayne, ce n'est pas que des westerns et des récits de guerre. S'il y a un film qui permet de rendre compte de son charisme et de la sobriété dont il était capable, c'est bien L'homme tranquille. A nouveau réalisé par John Ford, il met en scène un boxeur américain retournant dans son village natal irlandais et qui va redécouvrir ses racines en même temps qu'essayer d'oublier son trouble passé. Irlandais d'origine, Ford s'amuse des traditions encore en vigueur de cette île fantasmée dont il dresse le portrait. L'humanité des personnages est sans cesse soulignée par une mise en scène lumineuse centrée sur les couleurs vives (dont évidemment le vert, l'une des couleurs dominantes des terres irlandaises) trahissant une tendresse évidente du réalisateur pour son sujet. Quand à John Wayne, il est impérial en boxeur en quête de rédemption, hanté par ses actions passées.
Où le voir ? Orange VOD.
La Rivière rouge (1948)
Avec Red River, Howard Hawks propose un film sur la vie en communauté des cowboys lorsqu'ils convoient du bétail sur une longue période de temps. Plus précisément, l'histoire est celle d'un jeune homme s'opposant à son père adoptif devenu trop dur avec les hommes assurant le transport des bêtes. Ce western est surtout connu pour se faire rencontrer deux univers : celui de l'Hollywood "classique" (Wayne) avec celui de la nouvelle génération (ici, Montgomery Clift). Le second n'appréciera pas vraiment le premier, mais cela apportera du sel à l'interprétation de leurs personnages. Après un sympathique Ville sans loi qui n'en était pas vraiment un, La Rivière rouge peut être considéré comme le premier western de Hawks. Pour l'occasion, il choisit de se concentrer sur la psychologie de ses personnages et notamment celle de Tom Dunson, joué par Wayne, intraitable et injuste. On a rarement vu un personnage principal (surtout joué par "The Duke") être aussi tyrannique et méprisable. Le film est de ce point de vue une curiosité et de façon plus générale un western exemplaire dont les images, sublimées par la musique de Dimitri Tiomkin, marqueront à jamais le spectateur.
Où le voir ? Absent des plateformes.