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    Sonic : comment est né le célèbre hérisson bleu de SEGA ?
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    A l'occasion de la sortie en salles de "Sonic le film" (au cinéma à partir du 12 février), retour sur la genèse vidéoludique du célèbre petit hérisson...

    2018 Paramount Pictures Corporation and Sega of America, Inc. All rights reserved / Doane Gregory

    Nous sommes à la fin des années 80. Le secteur du jeu vidéo est en plein essor, et dans ce nouvel El Dorado du divertissement, la société Nintendo règne sur le reste du monde. Ses consoles de salon et son célèbre plombier moustachu rencontrent un succès qui défie toute concurrence et monopolisent le marché. 

    La société SEGA - qui prétend elle aussi se tailler une jolie part dans le grand gâteau du jeu vidéo de salon - le sait pertinemment : pour espérer rivaliser avec le Mario de Nintendo, il lui faut à son tour trouver une vraie mascotte. Malgré son côté attachant, le petit Alex Kidd, héros fétiche de la console Master System, est loin de faire le poids. Et au début des années 90, pour symboliser la puissance de leur dernière console Mega Drive, les dirigeants de SEGA planchent donc sur un tout nouveau personnage.

    Chacun des employés de la société est mis à contribution pour proposer des idées, et plusieurs croquis se retrouvent bientôt en pole position pour incarner la marque. Un loup, un tatou, un bouledogue, un lapin capable d'étirer ses oreilles et de lancer des objets avec, et même une caricature de Franklin Roosevelt en pyjama qui servira plus tard d'inspiration pour le maléfique Dr Robotnik... 

    2018 Paramount Pictures Corporation and Sega of America, Inc. All rights reserved / Doane Gregory

    C'est finalement un petit hérisson de couleur bleue, dessiné par Naoto Oshima et conceptualisé par Yuji Naka, qui attire l'attention des dirigeants de SEGA. Initialement baptisé Mr Needlemouse, le futur Sonic semble réunir toutes les qualités pour devenir la mascotte de la société. Un look immédiatement identifiable, facilement déclinable en divers produits dérivés, et dont le petit côté jeune et rebelle servira à représenter "l'insolence" revendiquée par Sega. Sans parler de la qualité essentielle du personnage : la vitesse, qui pourra aisément symboliser la puissance de la Mega Drive.

    Cette caractéristique est également censée le différencier catégoriquement de Mario, et lui permettre de s'intégrer très efficacement à l'écosystème vidéoludique de l'époque. Impossible en effet de sauvegarder et de reprendre la partie là où elle s'était arrêtée pour les joueurs des années 90. En inventant un héros ultra-rapide capable - à condition de taquiner correctement la manette - de terminer un niveau en un temps-record, on pallie ainsi à l'éventuelle lassitude du joueur obligé de tout recommencer depuis le début.

    Côté design, Sonic arbore une couleur bleue qui reprend celle de la marque SEGA, et des chaussures de course rouges et blanches dont les tonalités évoquent celle de l'album Bad, véritable hit musical de l'époque signé Michael Jackson. Ce dernier (ou du moins des membres de son équipe) auraient d'ailleurs contribué à composer la bande originale de Sonic the Hedgehog 3.

    A son arrivée sur console en 1991, le petit hérisson prend tout le monde de vitesse et se taille rapidement une jolie place dans la course du jeu vidéo. Son succès est fulgurant et participe largement à celui de SEGA dans les années 90. Depuis sa création, la licence a ainsi rapporté plus de 9 milliards de dollars.

    2018 Paramount Pictures Corporation and Sega of America, Inc. All rights reserved / Doane Gregory

    Mais si Sonic est sans conteste un excellent sprinteur, il se révèle un peu moins redoutable lorsqu'il s'agit de disputer un marathon. Sa success story dans le monde vidéoludique est donc d'assez courte durée, et le passage à la 3D s'avère compliqué. Son concept de base, à mi-chemin entre jeu de course et jeu de plates-formes, très efficace et même révolutionnaire au début des années 90, peine de plus en plus à s'adapter aux nouveaux usages.

    Qu'importe, malgré les succès moins retentissants de ses derniers opus vidéoludiques, le petit hérisson a toujours su garder son statut de mascotte, et même survivre à la marque qui lui avait donné naissance, conservant à jamais dans le coeur de ses premiers fans une place immortelle.

    Au-delà des frontières du jeu vidéo, Sonic s'est d'ailleurs vu consacrer pas moins de 6 séries animées, et s'apprête cette semaine à faire ses premiers pas sur grand écran dans le long métrage de Jeff Fowler où il affrontera un Dr Robotnik incarné par Jim Carrey.

    (Re)découvrez la bande-annonce du film (en salles à partir du 12 février)...

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