Le monde du sport est sous le choc de la disparition de Kobe Bryant ce dimanche 26 janvier dans un accident d'hélicoptère. L'ancien joueur NBA, âgé de 41, fait ainsi partie, selon plusieurs médias américains, des neuf victimes d'un crash survenu à Calabasas, près de Los Angeles en Californie.
Celui qui fut quintuple champion NBA sous le maillot des Los Angeles Lakers et double-médaillé d'or aux Jeux Olympiques avec la Team USA en 2008 et 2012, reste aussi à ce jour le seul athlète nommé et récompensé par un Oscar. C'était en 2018, pour le court métrage Dear Basketball, qu'il avait écrit, produit et doublé sous la supervision du géant de l'animation Glen Keane (Aladdin, La Belle et la Bête, Tarzan).
Basé sur un texte écrit par le joueur fin 2015 pour annoncer sa retraite prochaine, ce film de 4 minutes met en parallèle les rêves de balle orange d'un jeune garçon et sa gloire future sur les parquets américains, dans un très beau style "croquis" en noir et blanc, réhaussé de quelques touches de couleur. Dear Basketball se termine par un plan du joueur retournant vers les vestiaires, après un dernier "Love, Kobe" : une déclaration d'amour à son sport et des adieux qui ont, malheureusement, un écho particulier aujourd'hui.
En février 2018, Glen Keane avait évoqué avec AlloCiné son travail sur ce film : "Je devais connaître le basketball comme lui le connaissait. Nous avons téléchargé ses 10 meilleurs matches, et avec mon fils Max qui a 37 ans, on s’est assis et on a regardé Kobe commenter plan par plan, repassant par tous les stades. Il a une mémoire photographique, il se souvenait de tous les matches qu’il avait joués. Il nous parlait de tout ce qui s'était passé dans sa tête, comment il s’entrainait, comment un entrainement précis l’avait préparé à une action précise. Je me souviens d’une action particulière où Kobe se déplace latéralement à travers le terrain. Il ne reste plus qu’une seconde de jeu, moins que ça, il a toujours la balle, une demi-seconde, il bouge sur le côté, il tombe et il tire de très loin. Il regarde la balle décrire un arc au-dessus du terrain et passer à travers le filet. Et il m’a dit : "Tu sais comment j’ai fait ça ? Quand j’étais petit, j’étais sur mon vélo, avec mes amis on jetait des pierres sur un poteau téléphonique. On le manquait toujours jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il fallait lancer avant le poteau et que la pierre tournerait pour l’atteindre." Voilà ce qu’il y avait derrière ce panier. Tout le connectait au petit garçon qu’il était."
(Re)découvrez le film dans la vidéo ci-dessous.