La Dolce vita
Marcello arrive à Rome pour devenir écrivain mais travaille finalement dans un journal à sensations. Il erre donc de lieu en lieu pour trouver un scoop. Envoûté par la vie nocturne et la débauche qu'elle peut occasionner, Marcello va perdre peu à peu pied avec la vie réelle et sa fiancée cherchera à l'y faire revenir. Ce que nous montre Fellini avec ce film au scénario déconstruit, c'est la déchéance de l'aristocratie, sa déconnexion des réalités et la vie décadente d'une élite factice de la société italienne. La mort et la religion sont le fil rouge de cette "douce vie" qui est en fait déshumanisée et vide de toute morale.
L'info en plus : Le photographe "people" qui suit Marcello s'appelle Paparazzo. La Dolce vita contribuera à faire de ce nom le surnom des photographes de la presse people. Le réalisateur réalise la contraction des mots "pappatacio" (de petits moustiques) et "razza" (lueur vive). La lueur vive fait référence au flash des appareils photos et les moustiques à l'inconfort provoqué par les paparazzis.
Les Nuits de Cabiria
Une prostituée sans le sou parcourt les rues de Rome à la recherche du grand amour, mais ne rencontre que déception sur déception. L'intérêt du film est dans la bonté de Cabiria, sa façon de toujours trouver le positif des choses et surtout, elle ne devient jamais une victime. Au contraire, elle prouve plutôt qu'elle a du répondant. Par ailleurs, Fellini montre que la prostitution fait cotoyer à Cabiria toutes les classes sociales, ce qui permet au cinéaste que l'apparence festive et baroque de la société italienne cache une réalité sombre et violente. Le film, qui peut être vu comme le pendant féminin à La Dolce Vita, valut à son actrice Giulietta Masina (compagne à la ville de Fellini) un prix d'interprétation au Festival de Cannes et remporta l'Oscar du Meilleur film étranger.
L'info en plus : Cabiria était l'héroïne d'un péplum important de l'histoire du cinéma, tourné en 1914. En 1952, Fellini tourne comme Courrier du coeur (aussi appelé Le Cheik blanc) dans lequel apparaît une prostituée nommée Cabiria déjà jouée par Giulietta Masina. Les Nuits de Cabiria est donc un "spin-off" de Courrier du coeur.
Huit et demi
Un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de fantasmes. Comme Pedro Almodovar vient de le faire avec Antonio Banderas pour Douleur et gloire, Fellini fait de Marcello Mastroianni son double et fait incarner au comédien sa propre réflexion sur le monde artistique et l'inspiration des créateurs. Les barrières entre le rêve et la réalité n'ont jamais été aussi ténues et le réalisateur italien réalise ce qui est sans doute son film le plus abouti et le plus personnel, représentant de façon figurée des passages de sa vie. Huit et demi comment découvrir un cinéaste autant qu'apprendre à le comprendre.
L'info en plus : L'énigmatique titre de Huit et demi renvoie en fait... au nombre de films réalisés jusqu'alors par Federico Fellini, son court métrage Boccace 70 comptant pour moitié. La légende veut que cette idée soit venue au cinéaste, pris au dépourvu, lorsque son producteur l'interrogea à ce sujet.