Le 6 janvier 2020, l'ex producteur déchu Harvey Weinstein a rendez-vous avec la Justice, pour un procès qui s'annonce retentissant. En attendant, un accord de principe semble avoir été trouvé entre Weinstein et ses victimes, pour les indemniser à hauteur de 25 millions de dollars. Aaron Filler, l'avocat de l'actrice et plaignante Paz de la Huerta, a confirmé l'existence de cet accord de principe.
Cette transaction, révélée par le New York Times mais qui reste à valider par un juge, serait sans effet sur l'action contre Harvey Weinstein au pénal : le producteur doit bien comparaître en procès à partir du 6 janvier à Manhattan pour répondre d'accusations d'agressions sexuelles sur deux femmes, qui lui font risquer la perpétuité.
L'indemnisation de dizaines de victimes présumées de l'ancien magnat hollywoodien figure dans un document qui solderait l'ensemble des dettes, contentieux et obligations de The Weinstein Company, la société de production créée par Harvey Weinstein et son frère Robert. Au total, les assureurs de l'entreprise, en dépôt de bilan (lire ici), ont accepté de verser 47 millions de dollars aux victimes présumées mais aussi aux créanciers du groupe. Par ailleurs, Harvey Weinstein n'aura pas à débourser un cent de sa poche sur cette somme, car l'ensemble est pris en charge par les compagnies d'assurance, y compris ses frais de justice au civil.
Si cet accord est validé par un juge, il mettrait fin aux poursuites engagées par toutes les victimes de Weinstein à condition bien entendu qu'elles en acceptent les termes, mais il éteindrait aussi les poursuites au Civil lancées par le procureur de l'Etat de New York, Eric Schneiderman, contre la société The Weinstein Company.
Pour rappel, l’assignation lancée par le procureur fut faite sur la base d'accusations de violations des droits de l’homme, des droits individuels, et du droit du travail. "The Weinstein Company a violé à plusieurs reprises le droit new-yorkais en ne protégeant pas ses employés d’un harcèlement sexuel invasif, des intimidations et de la discrimination" déclarait le procureur en février 2018, soulignant aussi "avoir des éléments substantiels" pour penser que le projet de rachat de la société ne prévoyait pas une indemnisation "adéquate" des victimes, et que certains responsables ayant "une responsabilité partagée" dans le comportement d’Harvey Weinstein pouvaient à nouveau "avoir des postes de responsabilité dans la nouvelle entité".
Tant qu'à parler et rester sur le même sujet, vous pouvez écouter notre Podcast "Spotlight" qui s'intéressait au témoignage d'Adèle Haenel, dont l'impact a été très fort, et semble avoir relancé le mouvement #MeToo en France. Marine Turchi, la journaliste de Mediapart qui a révélé cette affaire, était notre invitée.
Ecoutez notre émission sur Soundcloud ou les plateformes de podcast (Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, Deezer...)
- Spotify
- Apple Podcasts
- Deezer