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    The Outer Worlds : de la SF Rétro et Dieselpunk comme on l’aime

    Dans le jeu vidéo, il y a des studios qui, comme au cinéma, ont plus d’aura que d’autres. Et lorsque l’un d’entre eux annonce qu’il reprend du service avec un titre au genre qu’il maitrise parfaitement, c’est tous les joueurs qui sont à la fête.

    Obsidian Entertainment

    Ce studio, c’est Obsidian, fondé en 2003. Ayant collaboré sur la série Baldur’s Gate ou étant à l’origine de chef-d’oeuvres tels que Star Wars Knights of the Old Republic II et Fallout : New Vegas, et même, plus récemment, du délirant et ultra fidèle South Park : le bâton de la vérité, ce studio de développement a une très grande réputation dans le domaine du jeu de rôle, et plus précisément du jeu à base de "choix et conséquences". Son nouveau jeu, annoncé en 2018, n’est autre que The Outer Worlds, un FPS RPG (jeu de tir vu à la première personne nappé de jeu de rôle) dans un futur dystopique et semble être la suite spirituelle de l’excellent Fallout : New Vegas dans la forme et sur le fond. Alors autant dire que nous attendions beaucoup de cette nouvelle itération, maintenant qu’elle est disponible sur PC, PS4 et Xbox One depuis le 25 octobre.

    Des choix qui font la différence

    La première chose à noter dans The Outer Worlds n’est autre que sa direction artistique. Largement  irriguée par le courant du rétro-futurisme de la SF qui a nourri quantité de films, du cultissime Planète interdite en passant par Les Survivants de l'infiniL'Etoile du silence ou Le Choc des mondes, elle nous plonge dans un univers délicieusement rétro qui, malgré des couleurs un rien criardes, ne manque vraiment pas de charme. On pourra d'ailleurs ajouter que la direction artistique du jeu s'inspire même d'un sous-genre du rétro-futurisme, appelé le Dieselpunk, dérivé du Steampunk, qui mélange allègremment les Films noirs, le cinéma expressionniste allemand (Métropolis de Fritz Lang), la littérature Pulp, le style Art Déco ainsi que celui du Streamliner (ou "paquebot", une branche tardive de l'Art déco). Pour situer un peu les choses, un des représentants cinématographiques de cette approche visuelle est Captain Sky et le monde de demain. Avec ses créatures originales et son histoire très 50's / 60's, The Outer Worlds se démarque des autres productions d’importance du jeu vidéo. Voilà déjà un bon point.

    Cryogénisé pour aller coloniser le système d’Halcyon, votre héros se réveillera 70 ans plus tard (alors que son voyage ne devait durer que 10 ans) et devra faire face aux évolutions inattendues de la colonisation humaine. Exploitées par des corporations cherchant la rentabilité maximale, les populations de colons tentent de survivre ou de lutter contre la domination d'un haut conseil dirigé par les patrons des différentes corporations.

    Obsidian

    Si la trame scénaristique du jeu est plutôt classique, elle est surtout le prétexte à des milliers de dialogues savoureux à choix multiples qui auront un impact sur l’ensemble de votre aventure. Un système parfaitement maitrisé par Obsidian, qui a sur ce point une vraie science de l'écriture, qui permet d’abord de voir que vos actions et choix ont des conséquences évidentes dans ce monde, et ensuite de profiter d’une écriture d’un niveau assez élevé pour un jeu vidéo. Sans parler des subtilités de certaines répliques, souvent à double sens. Un bémol tout de même, technique pour le coup : sur console, la police de caractère était à notre goût trop petite. Crispant dans un jeu quand même très bavard.

    A vous de savoir donc si vous allez aider les personnages dans le besoin ou si vous préférez être un véritable brigand, pour ne pas dire pire, en aidant par exemple une des corporations flirtant allègremment avec les limites de la légalité, afin de sortir votre épingle du jeu. Quels que soient vos choix, vous ne serez jamais bloqué; il y a toujours une solution.

    De la profondeur dans un FPS ? 

    Jeu de rôle oblige, vous devrez faconner au début de l'aventure, lors de votre réveil de stase, un personnage. Si Obsidian, là encore réputé pour toutes les possiblités de spécialisation offertes dans leurs jeux, a tenté de rendre la chose moins effrayante sur la forme pour les novices, les options de personnalisation sont nombreuses. Sans rentrer dans les détails, sachez que vous pourrez tout aussi bien faire une véritable brute épaisse spécialisée en combats, corps à corps ou non, qu’un redoutable diplomate à la langue bien pendue et acérée. Cynique même, capable de convaincre tout le monde de ce qu’il désire, sans même tirer un coup de feu. Pour les fanatiques de l'infiltration, c'est bien entendu aussi possible, pour explorer en toute discrétion, bien que cet aspect ne soit -hélas- pas trop récompensé dans le jeu.  La faute a une I.A des personnages très perfectible au combat, mais qui parvient souvent à vous repérer avec des yeux laser malgré vos talents, alors que vous êtes planqués dans les fourrés. Voilà une transition toute trouvée pour nous pencher sur les affrontements dans The Outer Worlds.

    Obsidian

    Comme dit plus haut, les ennemis ne sont pas toujours des plus malins, mais leurs attaques et leur nombre font la différence. C’est pourquoi il faut souvent jouer de manière subtile, en profitant des compétences de vos compagnons recrutés tout au long de l’aventure par exemple, ou de la possibilité de ralentir le temps pour mieux cibler vos adversaires. Ces moments permettent d’ailleurs de viser au bon endroit pour étourdir l’ennemi en tirant dans sa tête, le ralentir en essayant de toucher les jambes ou encore les mains ou les bras pour l’empêcher de tirer. De quoi rappeler un peu ici le système de ciblage V.A.T.S. développé dans la franchise vidéoludique Fallout chez Bethesda.

    Si on apprécie la liberté que The Outer Worlds offre dans la plupart de ses aspects, il n'est pas un jeu en monde ouvert, mais découpé en zones que l'on parcourt de manière finalement assez balisée / linéaire. C’est d’autant plus étrange que le titre laisse constamment le choix dans la manière d’aborder les problématiques, mais côté exploration, vous ne serez finalement que peu récompensé. Par ailleurs, il accuse d’un retard technique aussi criant que certaines de ses couleurs. Nous sommes loin des standards techniques d’un jeu de 2019, avec des textures pas toujours impeccables et des animations à l’ancienne, toujours un peu raides.

    Reste que, au-delà de ses défauts intrinsèques, l'immersion dans l'univers de The Outer Worlds a quelque chose de fascinant. C'est un jeu de rôle plein de finesse, que ce soit dans ses dialogues, souvent amusants et savoureux, les options de spécialisation possibles pour votre héros, les multiples manières d’aborder les situations (infiltration, combat, diplomatie...), les combats plutôt agréables, etc. Un voyage d’un peu plus d’une vingtaine d’heures de jeu qui, de surcroît, peut être refait puisque certains de vos choix vous ferment certaines portes et zones lors de votre première partie. De quoi garantir une replay value intéressante. Obsidian a donc tenu sa promesse, sans pour autant marquer le genre comme avait pu le faire Fallout : New Vegas en son temps. Un jeu à découvrir.

    Ci-dessous, la bande-annonce de lancement du jeu...

     

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