De quoi ça parle ?
Stella a 6 ans mais rentre pour la première fois à l'école. Joyeuse, exubérante -un peu trop peut-être- c'est une enfant attachante, mais souvent absente. Santé fragile se justifient les parents. Chutes par maladresse explique Stella quand Céline son institutrice découvre des bleus suspects sur le corps de l'enfant. Alors maltraitance ou réel déficit immunitaire ? Le doute s'installe et hante ceux qui rencontrent l'enfant. Inquiète, Céline note chaque blessure jusqu'au jour où la famille déménage sans prévenir.
La Maladroite, réalisé par Eleonore Faucher et écrit par Françoise Charpiat
Avec Isabelle Carré, Emilie Dequenne, Elsa Hyvaert, Damien Jouillerot, India Hair, ...
Mardi 19 novembre à 21h sur France 3
À quoi ça ressemble ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Qu'est-il arrivé à la petite Stella Dubois ? Alors qu'ils regagnent leur voiture, à l'intérieur de laquelle elle dormait pendant qu'ils passaient commande dans une pizzeria, ses parents et son frère aîné découvrent avec effroi qu'elle a disparu. Tel est le point de départ de La Maladroite, qui pourrait faire penser au début de nombreux films ou séries centrés sur la disparition d'un enfant, mais qui nous emmène rapidement autre part, en remontant le temps un an auparavant, alors que Stella met pour la première fois les pieds à l'école et éveille les soupçons de son institutrice.
Adapté du roman éponyme d'Alexandre Seurat, paru en 2015 et lui-même librement inspiré de l'affaire Marina Sabatier qui a secoué la France en 2009, ce téléfilm réalisé par Eleonore Faucher (Gamines) parvient à traiter avec pudeur et justesse d'un sujet extrêmement difficile, à savoir la maltraitance des enfants. En multipliant les points de vues - ceux des instituteurs, des médecins, des assistantes sociales, ou encore des policiers qui ont croisé le chemin de la petite au cours des mois précédents sa disparition - La Maladroite tire la sonnette d'alarme et expose les lacunes d'un système qui a bien du mal à protéger efficacement les enfants en danger. Et ce malgré les avertissements des enseignants de Stella, qui face à ses absences répétées, à l'attitude fuyante de ses parents, et aux marques qu'ils peuvent observer sur son corps, peinent à croire qu'elle est simplement "maladroite", comme elle le prétend.
Sobre dans sa mise en scène, ce téléfilm poignant doit beaucoup à l'interprétation de ses comédiens, tous extrêmement justes. Face à Isabelle Carré et à Emilie Dequenne, excellentes en directrices d'écoles primaires investies et inquiètes, Damien Jouillerot et India Hair campent avec une aisance glaçante le couple Dubois, qu'on ne tarde pas à suspecter du pire. Mais c'est la jeune Elsa Hyvaert, vraie révélation de cette fiction événement, qui nous bouleverse dès ses premières secondes à l'écran par la "vérité" de son jeu. D'utilité publique, La Maladroite donne à réfléchir et s'impose comme l'un des plus beaux téléfilms proposé par la télévision française ces dernières années. Et on vous met au défi de ne pas verser quelques larmes avant la fin.