Capturer la poésie de l’ordinaire
À 12 ans, Bailey (Nykiya Adams) vit avec son frère Hunter (Jason Buda) et son père Bug (Barry Keoghan), qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs. Sa rencontre avec le doux et mystérieux Bird (Franz Rogowski) va changer sa vie…
En salle cette semaine, Bird est le nouveau long-métrage de la réalisatrice Andrea Arnold, déjà remarquée pour American Honey, Cow ou encore certains épisodes de la série multi-récompensée Big Little Lies. Présenté à la 77e édition du Festival de Cannes en mai dernier, où il a obtenu le Prix de la Citoyenneté, Bird s’ancre dans une réalité sociale et urbaine caractéristique des pays d’Europe, capturant la dureté du quotidien autant que les moments de poésie fugace. Un long-métrage délicat et lumineux, porté par ses deux principaux interprètes : Barry Keoghan et Nykiya Adams.
Un binôme plus vrai que nature
Véritable étoile montante depuis ses apparitions dans Dunkerque et Mise à mort du cerf sacré en 2017, le comédien irlandais Barry Keoghan s’est taillé une place de choix dans le paysage cinématographique en interprétant des rôles inquiétants ou décalés : The Green Knight, The Batman ou encore Les Banshees d’Inisherin, autant de performances marquantes dans la lignée desquelles s’inscrit Bird.
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Son personnage de Bug, père dysfonctionnel, dépassé et immature dont le surnom souligne l’aspect chaotique, trouve néanmoins une forme de rédemption dans l’amour sincère qu’il porte à ses enfants. Un rôle que Barry Keoghan incarne à la perfection, d’autant que l’énergie qu’il y déploie est chargée de souvenirs : élevé à Dublin dans les années 90 par une mère aimante mais toxicomane, le comédien a rapidement été placé en famille d’accueil avec son frère cadet.
Refusant de s’en servir pour obtenir de la pitié, Barry Keoghan se sert plutôt de son histoire personnelle pour inspirer, comme dans Bird, les plus jeunes : “J'en parle pour que les plus jeunes sachent que peu importe d'où l'on vient, on peut toujours réussir ce que l'on entreprend”, déclarait-t-il à la BBC en novembre dernier.
Si l’expérience personnelle de Barry Keoghan lui permet de livrer une prestation plus vraie que nature, il lui fallait, pour garantir à Bird le succès, une partenaire de jeu tout aussi talentueuse dans le rôle de son enfant. Coup de chance : Nykiya Adams constitue la découverte parfaite pour la réalisatrice Andrea Arnold !
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Alors qu’elle cherchait une excuse pour sécher les cours, la très jeune Nykiya Adams s’est présentée par hasard au casting du long-métrage et a séduit l’équipe présente par le naturel déconcertant de son jeu, qui présentait une nonchalance absolument authentique. La sincérité de sa prestation lui a permis de décrocher le rôle de Bailey, adolescente révoltée mais attachante, qui constitue une première apparition à l’écran mémorable et laisse présager, on lui souhaite, la plus lumineuse des carrières.
Porté par Barry Keoghan et Nykiya Adams (mais aussi Franz Rogowski !), le poétique et mélancolique Bird est à découvrir au cinéma dès maintenant.
