AlloCiné : Comment est né Koko-di Koko-da ? Et d'où vient cette comptine qui donne son titre au film ?
Johannes Nyholm : Il y a plusieur origines, cela vient en partie de mes observations des relations humaines, les miennes et celles des autres. Vivre longtemps avec quelqu'un est difficile et nécessite des stratégies pour que cela fonctionne. Dans le cas du couple du film, ils ont abandonné, les mots ont perdu leur sens et ils vont dans des directions différentes mais sont bloqués au même endroit. C'est une situation très claustrophobique.
Quant au titre, il provient d'une chanson folklorique française, Le Coq est mort. C'est une chanson pour enfants, naïve mais avec des nuances morbides, comme le film.
Le film débute comme un drame puis devient plus onirique et étrange. Comment le décririez-vous et quelles ont été vos sources d'inspiration ?
Je dirais que c'est un conte surréaliste et inquiétant sur les relations humaines. Je puise plus dans la vie que dans l'art (même si l'art fait bien sûr partie de la vie). J'ai toutefois été inspiré par un livre pour enfants, The Bird of Happiness.
Que représentent les séquences dans le théâtre d’ombres chinoises ainsi que les trois personnages inquiétants que croise sans cesse le couple ?
La signification de ce conte dans le récit est de montrer une autre perspective, de donner à l’histoire un cadre intemporel et d’apporter un peu de poésie et d’espoir aux spectateurs pour qu’ils puissent mieux dormir la nuit.
Pour le fameux trio, son aura iconique permet de représenter quelque chose de plus grand. On peut les voir comme des personnages irrationnels qui n’ont pas d’objectif clair, à la fois réels et irréels, ridicules et sérieux, comiques et effrayants, voyageant dans le réel et les rêves, vous confrontant à vos pires dilemmes et à vos faiblesses. Ils vous accompagneront toute la vie, alors vous feriez mieux de vous habituer à eux.
Merci à Anne Lise Kontz