La scène est devenue l'un des moments cultes du film : Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), le visage grimé et vêtu de son costume trois pièces, dévoile sa métamorphose finale en Joker et se livre à une danse endiablée sur les marches d'un escalier de Gotham City. Une séquence qui a inspiré de nombreux fans, venus reproduire les pas de l'acteur sur les lieux du tournage, à New York. Pourtant, cette même séquence fait polémique et pousse un bon nombre de spectateurs à boycotter le film. En cause ? L'utilisation du tube Rock And Roll Part 2, interprété en 1972 par Gary Glitter, une des figures britanniques du glam rock.
L'artiste de 75 ans a fait l'objet de nombreuses condamnations. En 1999, il purge une peine de quatre mois de prison pour téléchargement de pédopornographie, avant d'être arrêté au Viêt Nam pour abus sexuel sur mineurs sur deux petites filles âgées de 10 et 11 ans. Depuis 2015, dans le cadre de l'affaire de l'ancien présentateur de télévision Jimmy Savile, il est condamné à seize ans d'emprisonnement pour pédophilie.
De multiples questions se posent alors quant à l'usage de cette œuvre pour un film d'une telle envergure, notamment sur le sujet épineux des royalties reversés à l'artiste. En 2013, la chanteur avait recolté un million de livres sterling pour l'utilisation d'un de ses titres dans le morceau Hello du groupe Oasis. Si l'équipe du film, notamment son réalisateur, est restée silencieuse, un des représentants du label Snapper Music (qui détient les droits des chansons de Gary Glitter) affirme ne "plus être en contact" avec ce dernier et qu'il "ne sera pas payé".
Dans un communiqué sorti suite à la polémique, Universal Media Publishing Group (UMPG) fait savoir que "les droits de Gary Glitter sur le copyright de ses chansons sont détenus par UMPG et d'autres parties" et que par conséquent "UMPG ne lui verse pas de royalties". Des éclaicissements qui peinent à convaincre une partie des indignés.