Le 25 octobre 1994, le public français découvre le talent élastique de Jim Carrey et la beauté de Cameron Diaz. Mais également Peter Greene qui, le hasard du calendrier aidant, se retrouve à l'affiche de deux longs métrages sortis le même jour dans l'Hexagone. Et pas des moindres, puisqu'il s'agit de The Mask et Pulp Fiction, respectivement sixième et huitième plus gros succès de l'année en France, avec 3 775 146 et 2 864 640 entrées. Au total, ce sont donc 6 639 786 spectateurs qui ont découvert, sur grand écran, cet acteur au visage inquiétant, avec ses yeux enfoncés et sa voix grave, impeccable dans la peau de Dorian, le truand qui croise sur sa route un étrange personnage cartoonesque tout de jaune vêtu.
Moins en vue que ses deux partenaires, le comédien marque pourtant les esprits de ceux qui le découvrent dans The Mask, à tel point qu'il ne faut pas longtemps pour le reconnaître dans le rôle de Zed, qu'il incarne dans une séquence de Pulp Fiction. On pense alors que la carrière de celui qui a débuté dans un épisode de la série Duo d'enfer, en 1990, va décoller, surtout qu'il enchaîne avec une apparition non-créditée dans Usual Suspects, où il interprète Redfoot, receleur grâce à qui les personnages principaux font la connaissance du mystérieux Kobayashi (Pete Postlethwaite). Un petit rôle resté célèbre pour ce moment, totalement improvisé, où il jette sa cigarette allumée au visage McManus (William Baldwin), et non sur son torse comme écrit par le scénariste Christopher McQuarrie, qui n'a pas tari d'éloges à son sujet. Ce dernier joue ensuite un mercenaire dans Piège à grande vitesse face à Steven Seagal, et puis... plus rien.
La fameuse scène de "Usual Suspects" :
Ou plutôt : plus rien de marquant. Il a beau être présent au casting du très vite oublié Flic de haut vol emmené par Martin Lawrence, ou apparaître dans Training Day (sans être crédité au générique, une fois encore), il joue systématiquement des seconds rôles dans des films qui passent sous le radar. Qu'ils sortent en France ou non, à l'image de City of Lies de Brad Furman, drame dont la sortie initialement prévue en 2018 a été annulée suite aux accusations de violence envers l'un des techniciens émises à l'égard de Johnny Depp, tête d'affiche aux côtés de Forest Whitaker.
Pour retrouver la trace de Peter Greene sur les écrans français, il faut donc remonter jusqu'au... 14 avril 2010 et la sortie du Chasseur de primes, comédie romantique d'action emmenée par Gerard Butler et Jennifer Aniston dans laquelle il ne tient qu'un rôle très secondaire et pas assez marquant pour se souvienne de lui dans un film pas beaucoup plus mémorable. Et ça n'est pas faute de tourner beaucoup (deux ou trois longs métrages par an en moyenne). Trop souvent cantonné aux rôles de truands, gangsters et autres méchants de cette trempe, il n'est pas beaucoup plus présent à la télévision, malgré ses apparitions dans New York - Police judiciaire, Life on Mars, Justified, Hawaii 5-0, Chicago P.D. ou la série policière The Black Donnellys... annulée par NBC alors que seuls sept de treize épisodes prévus avaient été diffusés, en 2007.
Alors qu'il vient de fêter ses 54 ans, Peter Greene peut encore trouver LE rôle qui le remettra sur le devant de la scène. En attendant, il reste ce visage des années 90, auteur d'un incroyable triplé The Mask - Pulp Fiction - Usual Suspects qui n'a toutefois pas permis de le faire décoller de façon permanente.
Grâce à "The Mask", "Pulp Fiction" et "Usual Suspects", Peter Greene est aussi dans notre livre "Back to the 90's - Génération Vidéoclub !", pour revisiter la décennie en anecdotes :
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