Dans The Murders, Jessica Lucas incarne Kate Jameson , une jeune recrue au sein de la police qui trouve dans son travail une sorte de rédemption après avoir accidentellement causé la mort de son partenaire. La jeune femme faisait équipe avec le détective Mike Huntley avec lequel elle enquêtait sur un mystérieux tueur en série utilisant la musique à des fins destructrices...
Diffusée tous les lundis soirs sur 13ème Rue. Teaser :
AlloCiné : On est envahis de séries policières depuis des années, quelle est selon vous l'originalité de "The Murders" qui lui permet de se distinguer du lot ?
Jessica Lucas : Je dirais d'abord qu'une série policière portée par une femme et une comédienne biraciale, c'est assez rare en soi. Et l'ensemble de la distribution est porté par la diversité. Au niveau du format, il y a une partie classique avec l'enquête de la semaine, mais à côté de ça il y a toute une intrigue feuilletonnante autour du personnage de Kate, qui permet de montrer à quel point elle est faillible, complexe, de revenir sur les erreurs qu'elle a faite, celles qu'elle fait encore.
Quelles sont vos références en terme de séries policières, celles que vous ne ratez jamais, et qui ont pu inspirer The Murders ?
Je suis une grande fan de New York Unité Spéciale et tout particulièrement du personnage incarné par Mariska Hargitay (Olivia Benson) et tout le travail qui a été fait autour d'elle au fil des années. Il y a aussi des séries policières comme Luther, vraiment basée sur leur héros, qui me plaisent beaucoup.
Comment vous décririez votre personnage de Kate Jameson ?
Elle travaille pour la police de Vancouver, elle est encore assez jeune et inexpérimentée. Mais elle est forte, intelligente et elle a un héritage à assumer puisque son père était également détective dans la même brigade. Il est mort alors qu'il était en mission quelques années plus tôt. Elle doit prouver qu'elle au moins aussi bonne que lui et qu'elle n'est pas arrivée là par piston. Dans le premier épisode, elle fait une erreur énorme qui pourrait avoir des conséquences terribles sur sa carrière et elle passe le reste de la saison à la cacher. Cet horrible secret la dévore, elle passe du temps en thérapie. Elle a par ailleurs une relation compliquée avec sa mère.
Il y a un élément familial très fort dans la série, alors que les séries policières montrent souvent des personnages très seuls. Pour autant, elle semble peu entourée...
On apprend aux policiers à cacher leurs émotions, à toujours être efficaces et flexibles, ultra disponibles. C'est un métier difficile. Pour Kate, ça l'est d'autant plus qu'elle n'a plus son père, qu'elle n'est pas proche de sa mère, et c'est pour ça que l'on voulait la montrer plus vulnérable dans l'intimité du cabinet de son thérapeute. Il n'y a qu'à cette personne qu'elle peut vraiment parler.
Les séries policières aiment bien en général ajouter une histoire d'amour, est-ce le cas ici aussi ?
Pas vraiment. Kate a un copain, elle le voit de temps en temps, mais c'est au second plan. Il y a aussi une certaine tension sexuelle avec son nouveau partenaire, Nolan, mais c'est assez léger. On voulait vraiment se concentrer sur elle, et on ne voulait pas tomber dans ce piège de l'héroine qui a forcément une vie sentimentale hyper compliquée et du coup la définir par ses relations amoureuses.
Vous êtes également productrice de la série, c'était important pour vous d'avoir votre mot à dire sur l'histoire, l'évolution du personnage... ?
Quand vous êtes impliqué dans la série autant que je le suis, c'est très important car vous avez un vrai impact sur toutes les décisions prises autour du personnage. J'avais plein d'idées sur le tournage aussi, sur le travail en plateau, sur les autres acteurs, et la production m'a laissée cette chance, j'en suis très heureuse.
On vous a vue dans Gotham pendant plusieurs saisons. J'ai le sentiment que c'est une série et un rôle qui vous a permis de montrer une autre facette de votre talent...
J'ai adoré jouer Tabitha, et c'était la première fois que je tenais un rôle aussi physique. Il y avait beaucoup de scènes d'action. Mais c'était aussi un personnage très terre à terre et j'ai aimé lui donner une profondeur. C'était une brute, mais elle avait aussi une force intérieure.
Tabitha est morte avant la fin de la série, était-ce un peu frustrant pour vous de ne pas aller jusqu'au bout ?
C'était doux-amer. J'aurais aimé pouvoir explorer le personnage encore un peu plus longtemps, c'est vrai. A l'origine, on devait le faire, mais finalement il a été annoncé que la saison 5 serait la dernière donc il a fallu réduire certaines intrigues pour tout faire rentrer sur une dizaine d'épisodes. Du coup, Tabitha a été tuée dès le premier épisode. Après, j'étais contente de pouvoir passer à autre chose aussi même si le reste de l'équipe m'a beaucoup manqué...
Propos recueillis en avril 2019 lors du MIPTV à Cannes