De quoi ça parle ?
La capitaine de police Déa Versini travaille avec Jimmy. Ils sont inséparables depuis toujours. Mais l'arrivée du séduisant lieutenant Matthieu Belcourt va bouleverser leur duo si parfait... Car Jimmy a une particularité : il n'existe pas. Il est son ami imaginaire.
A quoi ça ressemble ?
C’est avec qui ?
Dans le rôle de Déa Versini, on découvre Carole Weyers dont c’est le premier projet en France. A ses côtés, François Vincentelli (Philharmonia) joue le fidèle et invisible Jimmy et Ambroise Michel (Nina, Cut, Plus Belle La Vie) incarne le rigide lieutenant Belcourt. Complète la distribution, Bruno Gouery (Alphonse Président), Fleur Geffrier (Le Chalet), François Dunoyer (Les Gamins, Julie Lescaut) et Pierre Laplace (Braquo).
Ça vaut le coup d’oeil ?
Difficile de se distinguer quand on souhaite créer une nouvelle série policière, genre saturé dans le paysage sériel et davantage encore à la télévision française. La mécanique du récit policier, aujourd’hui, tout le monde la connaît et trouver le bon angle ou la bonne approche devient de plus en plus ardu. Alors il faut trouver des approches annexes. Parfois cela donne des résultats calamiteux (qui se souvient du policier aveugle dans Blind Justice ?), d’autres, de bonnes surprise comme Double Je. Et pourtant, avec son personnage principal capitaine de police qui discute avec son ami imaginaire, difficile de partir conquis.
C’est donc moins sur la force d’énigmes criminelles machiavéliques et funambulesques que sur l’idée d’enquêtes prétextes au développement de situations ou personnages que la série va s’appuyer. Une nécessité quand il faut faire avaler au public l’idée d’une adulte conversant avec une personne imaginaire. Pour répondre à ces problématiques, la showrunneuse Camille Pouzol a les bonnes réponses. Cela passe par des détails (l’idée de lui faire porter un kit main libre en permanence pour justifier qu’elle parle dans le vide) ou des propositions fortes, comme choisir de ne jamais aborder le sujet de façon comique ou sur le versant de la pathologie. Finalement, Camille Pouzol demande une chose très simple aux spectateurs : croire et laisser croire. Croire qu’une adulte puisse être accompagnée par un ami imaginaire et laisser au personnage ce luxe que l’on n’accorde qu’aux enfants.
Finalement, Camille Pouzol demande une chose très simple aux spectateurs : Croire qu’une adulte puisse être accompagnée par un ami imaginaire et laisser au personnage ce luxe que l’on n’accorde qu’aux enfants.
Jimmy devient alors l’expression de la conscience de l’héroïne, cette petite voix qui dit tout haut ce qu’elle pense tout bas. Il prend également la position du spectateur, observateur passif et commentateur de l’action. Qui n’a jamais ponctué un visionnage de saillies sarcastiques ? Et bien Jimmy, c’est cette arme délicieuse dans les mains d’auteurs inspirés quand il s’agit de manier l’ironie, l’insolence et un léger mauvais esprit. Il aurait pu être un artifice, un outil prétexte à créer un décalage, voire l’argument de vente d’un énième produit policier mais au contraire, il reste un élément indissociable de la construction psychologique de l’héroïne avec un soupçon de méta-écriture pour l’aspect moderne.
Il ne règne pas dans la série une volonté de défoncer les codes à la masse mais d’aborder le genre avec des idées fraîches et dans l’air du temps. Comprendre que si Double Je se déjoue des classiques et traditionnels rapports hommes/femmes, voire du « vont-ils / ne vont-ils pas », elle le fait dans le cadre classique du policier à formule (une enquête = un épisode). Mais qu’est ce qui caractérise suffisamment la série outre son gimmick ? Le côté solaire de son héroïne avec son dynamisme gracieux (merveilleuse Carole Weyers) ; les rapports avec son partenaire qui contracte beaucoup de choses très familières (l’antagonisme, le rapprochement, le secret) mais un peu dans le désordre ; le caractère pérenne de son artifice. Double Je est une série qui a du charme. Et quand il s’agit de faire les présentations, c’est important.
Double Je est diffusé tous les vendredi soirs sur France 2 à partir du 24 mai.