Mise à jour (10/05/2019)
Après que plusieurs médias ont titré leur news sur la déclaration provocatrice de Jean-Pierre Jeunet sur l'état de la capitale pour justifier le fait qu'il ne donnerait pas de suite à Amélie Poulain, le réalisateur, contacté par CheckNews pour Libération, a tenu à clarifier ses propos par l'intermédiaire de son agent : "Il m’a expliqué qu’on lui a posé la question au détour d’un couloir, il a répondu qu’il ne pourrait pas faire de suite car se poserait la question de l’actrice mais aussi qu’il ne pourrait plus utiliser les mêmes décors en raison des travaux dans Paris. On sait que les chantiers vont disparaître, mais à l’heure actuelle on ne pourrait pas utiliser les décors » rapporte le site.
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Retour aux sources pour Jean-Pierre Jeunet : en visite à Los Angeles à l'occasion d'une rétrospective sur sa filmographie, le réalisateur s'est confié à IndieWire sur Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001). Parmi les plus gros succès du cinéma hexagonal, le film avait attiré 8,5 millions de spectateurs en salles et près de 6 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Multi-récompensé aux Césars, il lui avait également valu plusieurs nominations aux Oscars.
Approché à de nombreuses reprises afin de développer une suite de son film sous forme de série, Jeunet a systématiquement décliné les propositions : "C'est une mauvaise idée. Ce ne serait pas la même actrice, ce serait bas de gamme car ça n'aurait jamais le même budget, et c'est tellement difficile de tourner à Paris maintenant à cause des chantiers partout (...) Paris est moche maintenant. Donc non, je ne veux pas faire de suite ou même de série", déclare-t-il au site américain. Ce qui ne l'empêche pas de travailler à la préparation d'un documentaire parodique à l'approche des vingt ans du film : "J'écris un faux-documentaire sur le tournage d'"Amélie", un peu comme le film de Peter Jackson sur la naissance du cinéma (Forgotten Silver). Ce sera quelque chose de stupide et très drôle, et très peu coûteux à faire je l'espère." Le réalisateur est également revenu sur la comédie musicale du même nom tirée du film lancée en 2017 à Broadway, mais qui n'est restée que deux mois à l'affiche. "Un désastre", selon lui, au point de regretter d'avoir cédé les droits musicaux du film à la production théâtrale américaine.
Paris est moche maintenant
Jeunet, absent des écrans depuis L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet en 2013, travaille en parallèle sur un projet de film d'animation de science-fiction, écrit par Laurent Witz (auteur et co-réalisateur du court-métrage M. Hublot récompensé aux Oscars en 2014), et ne se ferme pas à l'idée de collaborer avec les plateformes. "Idéalement, je préfèrerais continuer à faire des films destinés au cinéma plutôt que quelque chose qui soit vu sur un iPad. C'est frustrant lorsque vous faites extrêmement attention à la qualité de l'image d'un film de vous dire qu'il sera vu sur un petit écran." Il développe actuellement "une histoire sur l'intelligence artificielle (...), mais c'est difficile de la financer car c'est une comédie avec des robots. Alors peut-être que ce sera destiné à Netflix, qui sait. En dernier recours, j'essaierai Netflix." Le réalisateur n'en est pas à son coup d'essai avec les services de vidéo à la demande, puisqu'il avait proposé un projet de pilote sur Casanova pour Amazon en 2015, abandonné car la plateforme soumettait à l'époque ses projets aux votes des internautes, et celui-ci n'avait pas été retenu.