En avril 2018, le journal Le Point révélait que le Parquet de Paris venait d'ouvrir une enquête préliminaire pour viol concernant Philippe Caubère, à la suite d'une plainte déposée fin mars 2018 par une ex-militante des Femen, âgée de 43 ans. Cette plainte avait été déposée auprès du parquet de Béziers par ses deux avocats, maîtres Jacques Gauthier-Gaujoux et Jonas Haddad, puis transmise au parquet de Paris, ville où une partie des faits se seraient déroulés. Le comédien, par la voix de son avocat, contestait "avec la plus grande énergie les accusations de viol", tout en reconnaissant "une relation consentie avec cette femme comme il en a eu beaucoup d’autres". Le 24 avril 2018, le comédien contre-attaquait, en déposant une plainte pour diffamation contre son accusatrice.
Un peu moins d'un an après les accusations, Philippe Caubère est aujourd’hui blanchi par la Justice. Le parquet de Créteil a classé la plainte pour viol en "l’absence de charges". Le parquet constate que "les accusations portées par Mme Halloin sur le comportement violent [de M. Caubère] ne sont corroborées par aucun élément objectif", comme un certificat médical ou des SMS. Solveig Halloin, l'accusatrice, affirmait alors avoir été "sous l'emprise du comédien". Un argument sévèrement balayé par le parquet dans sa décision : "l’admiration professionnelle, voire la fascination, que Mme Halloin vouait à M. Caubère ne peut, s’agissant d’une relation entre adultes, être considérée comme une emprise intellectuelle, l’ayant privée de son libre arbitre, constitutive d’une contrainte au sens pénal".
Aux policiers, Solveig Halloin a cité quatre noms de femmes qui auraient selon elle subi des violences sexuelles de la part du comédien. Les enquêteurs ont tenté de les contacter. Trois d'entre elles ont totalement réfuté ces accusations. La dernière n'a pas été localisée, mais selon le parquet, "l'étude de ses correspondances avec M. Caubère, versées par son conseil, établissait une relation heureuse, ne dénonçant aucune violence physique sexuelle ou psychique".
Solveig Halloin maintient pourtant ses accusations. L'un de ses avocats, Jonas Haddad, ne semble pas exclure l'idée de relancer la plainte, avec une demande de désignation d'un Juge d'instruction. "Elle ne se serait jamais risqué à porter plainte si elle n’avait pas eu un nombre important de contacts avec des personnes, qui lui confirmaient à la fois le mode opératoire, et qui lui décrivaient des scènes similaires (…) Elle me dit qu’elle est complètement essorée psychologiquement, et que malheureusement elle a l’impression que c’est le sort qu’on réserve à un certain nombre de femmes qui portent plainte, notamment dans ces affaires d’agressions sexuelles, on leur fait endurer une procédure très lourde, dans laquelle on remet toujours en cause leur parole".
A l'opposé, le son de cloche de l'avocate du comédien, Marie Dosé, est évidemment tout autre, soulignant dans cette histoire "la course au buzz". "On est face à quelqu’un qui va raconter n’importe quoi pour exister médiatiquement. Il y a une cascade de responsabilités. Là, des micros se sont tendus pour considérer que le simple fait qu’une femme dise 'bonjour, j’ai été violée par celui-ci', était suffisant pour constituer une information digne de faire la une de leurs journaux. Chacun sa déontologie, mais les avocats aussi. Ce sont d’abord des auxiliaires de justice, et leur rôle, c’est de ne pas exposer une cliente qui est un peu fragile."