Avec No Exit comme titre d’épisode, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Riverdale en quarantaine, Archie en exil au Canada, ça match avec le titre. Mais No Exit fait aussi référence au Huis Clos de Jean-Paul Sartre. Là, pour trouver une correspondance, ça se complique. Et pourtant…
Shane Harvery/The CW
Robin des Bois
Voir Cheryl et Tony jouer les Robins des Bois, on ne s’y attendait pas. Les performances de Cheryl à l’arc aurait pu mettre la puce à l’oreille mais on était partagé entre le célèbre voleur et Guillaume Tell (oui, c’était une arbalète chez le héros suisse). Les deux apprenties Cat’s Eye et leurs méfaits réinjectent un peu de légèreté dans une saison bien lourde, limite indigeste. Et rappelle cette vérité toute simple : on ne voit vraiment pas assez Cheryl dans cette saison. Les aventures de Veronica, Betty, Archie et Jughead, c’est bien sympa, mais question fun, la rousse adolescente les explose. C’est elle qui aurait dû être le Red Paladin et non Archie.
Il se passe toujours quelque chose quand elle apparaît à l’écran. Son insolence délicieuse sied bien mieux à la série que les interrogations philosophiques d’un Archie Andrews (qui aurait pu figurer dans Dawson, sans faire tâche) et il est à peu près certains que les Serpents seraient bien mieux dirigés avec Cheryl à leur tête. En tout cas, on s’amuserait plus. Cheryl est badass, fun, ne se laisse jamais marcher sur les pieds et signe ses méfaits comme Zorro (mais avec du rouge à lèvre et sans le Z). Cheryl #ForTheThrone !
The Revenant
On ne va pas cacher que l’apparition de la cabane au fond des bois et Archie en mode bûcheron hipster (sans la barbe) ne furent au départ guère rassurants. Dans la mémoire des sériephiles, Dexter a fait très mal aux bûcherons (pour les cabanes, c’est Francis Cabrel). Certaines images ne peuvent s’effacer. On s’attendait donc à voir Archie un peu en galère dans sa nouvelle vie de clandestin. Finalement, tout va bien pour lui. Une existence paisible à gambader dans la forêt avec Vegas, profitant de la nature sauvage et de conversations radiophoniques avec on-ne-sait-qui.
Un instant, on a même cru que les auteurs allaient invoquer Harry, le Big Foot de compagnie des Henderson. Raté, ils ont préféré The Revenant avec Leonardo DiCaprio et un grizzly. C’est probablement mieux d’un point de vue dramaturgique mais on est déçu. Une rencontre douloureuse qui voit Archie rentrer dans sa cabane, une vilaine griffure sur le torse (ça tombe bien, on ne l’avait pas encore vu torse nu dans l’épisode), qu’il soigne à coup d’alcool (sur la plaie bien sûr, c’est un adolescent !) et qu’il panse d’un bandage qui restera probablement dans les annales du bandage le plus moche et inutile de l’histoire. C’est ensuite que Huis Clos (No Exit) intervient.
Shane Harvery/The CW
Requiem for a Dream
Si côté Riverdale, ça ronronne sévère (que l’on pourrait résumer par : Hiram Lodge est très très méchant et les autres s’adaptent mais sont ridicules), dans la cabane d’Archie, le délire comateux de l’adolescent donne lieu à des phases allégoriques construites sur le modèle du jeu Griffons & Gargouilles. Trois tableaux pour trois boss à battre : The Black Hood, Hiram Lodge (bien jouée la bande annonce de nous avoir fait croire qu’il allait y avoir une réelle confrontation) et… lui-même, ou plutôt l’absence de lui-même, enfin son double invisible, enfin son lui d’avant. Bref, c’est une allégorie. On ne sait pas très bien où va mener ce parcours mystique, ni si le fait d’avoir dégommé à la mode Negan son reflet va provoquer quelque chose dans la psychée du gamin (s’il en a encore une, ce n’est pas gagné). Toujours est-il que la vie s’écoule très bien à Riverdale sans lui : Betty mène l’enquête ; Jughead dirige les Serpents ; Veronica prospère avec La Bonne Nuit et s’est rapprochée de Reggie (ce qui donne Veggie, premier couple vegan de l’histoire de la télévision ?). Et si Archie était inutile, en fait ? (#CherylForTheThrone à mettre en TT sur Twitter)
Dans le prochain épisode…
Le prochain épisode s’appelle The Stranger. Possible référence au livre d’Albert Camus (adapté au cinéma par Luchino Visconti). Difficile de prédire quoi que ce soit, mais la récente expérience d’Archie et la référence au personnage apathique du roman pourraient indiquer un changement d’attitude chez l’adolescent...
