Allociné : Overlord est votre deuxième long-métrage en tant que comédienne. Comment êtes-vous arrivée sur cette production américaine et comment s'est passée votre préparation ?
Mathilde Ollivier : J'étais partie m'installer à New York avec toutes mes économies que j'ai totalement dépensées et j'ai dû rentrer à Paris pour la post-production d'un film que je venais de terminer. Je suis retournée vivre chez ma mère et alors que je cherchais du travail, mes agents m'ont proposé le casting que j'ai évidemment accepté. Ça s'est passé très vite, en 3 jours j'ai eu le rôle.
Mes partenaires masculins sont partis en camp d'entraînement pendant 5 jours avec un instructeur de l'armée, moi je n'ai pas pu y aller même si j'aurais bien aimé. En revanche, j'ai travaillé avec tous les cascadeurs pour notamment apprendre à me battre avec un couteau, les techniques de Krav-maga, ... Chloé, mon personnage, n'a pas d'argent, elle se débrouille seule depuis 4 ans, elle chasse quotidiennement, ... Elle a des notions et je voulais que ce soit très proche de la réalité. J'ai fait ça pendant un mois puis j'ai travaillé avec des instructeurs qui nous ont formés aux armes. J'ai utilisé de vraies armes allemandes et je me suis rendue compte par exemple qu'on ne tenait pas une arme moderne de la même manière.
Votre premier film (The Misfortunes of François Jane) était en langue anglaise. Vous serez bientôt à l'affiche de Boss Level de Joe Carnahan aux côtés de Frank Grillo et Mel Gibson, puis de Miss Atkins' Army, un thriller d'espionnage se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi cette envie de tourner à l'étranger ?
Je ne parlais pas anglais il y a 3 ans et demi. Pour The Misfortunes of François Jane, je ne comprenais même pas le synopsis en allant au casting. J'ai eu un mois pour apprendre l'anglais. J'ai travaillé très dur et je continue à prendre des cours. Quand j'étais au cours Simon, j'ai fait une comédie musicale qui s'appelle Mistinguett, Reine des années folles [dans une mise en scène de François Chouquet] qui m'a permis d'avoir un agent à Paris mais très vite, je me suis retrouvée à travailler avec un réalisateur australien. C'était mon premier film et c'était en anglais.
Je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup jouer en anglais car il y a une liberté par rapport aux mots, un instinct qui se développe et qui me plaît beaucoup. Donc tourner en anglais c'est à la fois un concours de circonstances et une envie et pour l'instant, ça marche plutôt bien. Mais j'aimerais beaucoup travailler en France, avec Emmanuelle Bercot, Maïwenn, Desplechin, Audiard, Klapisch, Ozon, les frères Dardenne ... C'est le cinéma avec lequel j'ai grandi.
Vous avez créé votre société de production, La Palette, pour monter un documentaire sur la condition des femmes au Burkina Faso. C'est une activité que vous tenez à développer, parallèlement à la comédie ?
Ce que j'aime, c'est découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux talents. Être présente à toutes les étapes d'un projet, de l'idée au tournage en passant par les financements, puis montrer le film au public. C'est fantastique de voir un projet éclore.
The Upright Woman me tient beaucoup à coeur. C'est Patrick Pearse, avec lequel j'ai fait mon premier film, qui le réalise. C'est sur une jeune femme qui a été esclave et qui est désormais une réfugiée politique en Australie. Elle est retournée dans son pays avec nous, c'était très émouvant. Une fois sur place, le film a pris une tournure totalement différente de ce qu'on avait imaginé. Le mariage forcé et l'excision sont toujours pratiqués. Beaucoup de femmes se battent mais il faut les aider et mettre ce combat en lumière.
La bande-annonce d'Overlord, en salles depuis le 21 novembre :