Mélange des genres
Produit par J.J. Abrams, Overlord se caractérise par un croisement entre le film de guerre et le film d'horreur. Le long-métrage, un temps annoncé comme un volet de la franchise Cloverfield, met en effet en scène un groupe de parachutistes largué en France à la veille du Débarquement. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes. C'est cette hybridation qui a séduit le fondateur de la compagnie Bad Robot : "La séquence d’ouverture en particulier m’a fait penser à ce qu’aurait pu écrire le scénariste Rod Serling [créateur de la série La Quatrième Dimension et scénariste de La Planète des singes]. C’est une scène bourrée d’action et intense, réunissant de nombreux personnages – et ce n’était que le début du script !"
La mise en scène a été confiée à l'Australien Julius Avery, qui s'était fait remarquer en 2014 avec le thriller Son of a Gun avec Ewan McGregor. Il a été particulièrement interpelé par le scénario en raison de son contexte historique. Son grand-père, vétéran australien de la campagne d’Afrique du Nord des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, lui racontait ses souvenirs et son expérience quand il était enfant.
Le visage de l'horreur
Contrairement à des productions comme Frankenstein's Army, War of the Dead ou Outpost : Black Sun, Overlord joue la carte du premier degré. Il fallait ainsi mettre au point des monstres effrayants mais qui semblaient tangibles. La production a par conséquent privilégié les effets conçus sur le plateau avec du maquillage et des prothèses, complétés par la suite par des effets numériques.
Le prothésiste Tristan Versluis a travaillé en étroite collaboration avec Julius Avery pour mettre au point l'esthétique des créatures. Pour l'une d'entre elles à la peau couverte de cloques, le réalisateur a débarqué sur le plateau avec... un champignon ! Versluis se souvient : " Il était noir mat, boursouflé et répugnant. Il me l’a donné en me disant : ‘Je veux que ça ressemble à ça !’ Du coup, on s’est servi de ce champignon pour la peau couverte de cloques, et on a fait quelques tests pour voir comment la lumière s’y reflétait". Quant à la séquence où Pilou Asbæk a une partie du visage arrachée, l'acteur portait une prothèse dentaire aux mâchoires supérieure et inférieure sans que cela ne gêne son élocution. Cette étape du maquillage nécessitait pas moins de quatre heures.