Attention, ce qui suit révèle des éléments des premiers épisodes de la troisième saison de Bull. Si vous ne souhaitez pas être spoilés, merci de ne pas lire cet article.
La seconde saison de Bull s’achève ce soir sur M6, laissant Jason Bull sur le carreau. Voici quelques informations sur les premiers épisodes de la troisième saison qui a débuté en septembre aux Etats-Unis et les directions que semblent prendre la série.
Une disparition
Un personnage vous manque et tout est dépeuplé ? La troisième saison devra répondre à cette question. L’équipe de Jason Bull fait face à la terrible disparition d’une des leurs. Le sort de Cable, la jeune informaticienne, était laissé en suspens cet été comme l’actrice, Annabelle Attanasio, annonçait son souhait de quitter la série ; la réponse du showrunner Glenn Gordon Caron n’a pas traîné : faire de son départ, le coup d’envoi d’un fil rouge qui infusera toute la saison, sans transiger sur un éventuel retour.
Aucun drame en coulisse puisque Annabelle Attanasio sera occupée à la réalisation de son premier long métrage, rendant ainsi son calendrier incompatible avec le tournage de la série. La fille du célèbre producteur Paul Attanasio (notamment sur la série) s’est ainsi confiée à Glenn Gordon Caron sur cette nouvelle opportunité, ce dernier n’imaginait pas d’autre issue et fit tomber le couperet sur son personnage.
Sa disparition sera le moyen d’en savoir davantage sur Cable avec notamment l’introduction de sa mère jouée par Jill Hennessy (The Good Wife) dans le season premiere. Le producteur a révélé que son personnage allait être davantage développé, certainement en lien avec ce fameux mystère promis.
Un nouveau visage ?
Après deux saisons de défenses de personnes innocentes, il était peut-être temps de varier les profils. La série s’est montrée souvent cynique dans son illustration du fonctionnement de la justice américaine, l’aspect Robin des Bois de Jason Bull cassait ce côté mordant et finissait par tomber dans l’angélisme un peu béat. Au point de se demander si Phil McGraw (Dr Phil), producteur exécutif et inspiration principale de la série, ne cherchait pas davantage le portrait enjolivé que la peinture fidèle.
Glenn Gordon Caron a peut-être entendu ces reproches. Les intrigues des premiers épisodes ne donnent plus à Bull et son équipe le beau rôle, particulièrement quand il doit s’occuper d’une grosse compagnie d’assurance santé face à une jeune femme espérant obtenir une greffe de rein. Dans le troisième épisode, il se charge de la défense d’une policière accusée d’avoir fait preuve de biais raciste quand elle a tiré sur un homme noir. Des cas judiciaires qui posent des débats moraux jusqu’au sein de l’équipe.
La série n’opère pas un virage à 180° et il faudra toujours s’attendre à ce que la morale soit sauve au terme de l’épisode. Mais en se montrant moins manichéenne dans sa sélection des affaires étudiées, elle gagne en authenticité. Car l’intérêt premier de la série ne repose pas dans une logique de happy end systématique, où le faible l’emporterait sur le fort, où l’innocence serait toujours célébrée. Bull offre un regard âpre sur la justice américaine, avec pour constat général : Pour gagner, la vérité importe moins que la manière dont on raconte son histoire et à qui on s’adresse. Une question de storytelling et de sélection de l’audience. Une distinction importante qui rend la justice un peu moins aveugle et s’inscrit parfaitement dans l’ère du temps.