C’est dans les vestiges d’une ancienne chapelle du XIXe siècle située en plein cœur de Londres que Square Enix avait convoqué le ban et l’arrière ban de la Presse européenne, quelques heures avant de dévoiler enfin au grand public un superbe CGI Trailer des nouvelles (més)aventures de Lara Croft. Baptisé Shadow of the Tomb Raider, le titre, développé par le studio Eidos à Montréal (avec tout de même l’appui de Crystal Dynamics, à l’origine du reboot de la franchise en 2013), est attendu le 14 septembre prochain.
Baignant dans une ambiance résolument sombre, le Trailer lorgne d’ailleurs du côté du film Apocalypto avec ses sacrifices Mayas, et avec celle de Predator pour le volet jungle.
On vous laisse le découvrir ci-dessous…
Le Trailer souligne aussi l’évolution du personnage. Le temps de la jeune héroïne fragile de ses débuts semble être un lointain souvenir. Comme l'expliquait le studio lors de la présentation, le second opus de la saga, Rise of the Tomb Raider, montrait une Lara Croft ayant déjà pris un peu plus d’assurance et de maturité, tandis qu’elle se lançait résolument dans ses premières explorations à la recherche notamment d’artefacts à soustraire des griffes de l’organisation de la Trinité. Dans ce 3e volet, l’icône vidéoludique gagne littéralement en épaisseur ; autrement dit en muscles. On a certes pas à faire à un gabarit de camionneur ni de pilier de rugby, mais les traits se creusent, le visage devient moins juvénile, les muscles deviennent saillants, Lara arrive à maturité de sa (légendaire) forme physique olympique.
Si Shadow of the Tomb Raider est le 3e volet depuis la sortie du Reboot en 2013 –ce qui au passage montre une cadence plutôt soutenue dans le développement- , cet opus referme l’arc narratif tissé autour de l’héroïne depuis le reboot. Et cette fois-ci, c’est la vengeance qui guide Lara, puisqu’elle poursuit de sa vindict l’organisation de la Trinité, qu’elle tient responsable de la mort de son père. Et elle va devoir rien de moins que sauver le monde d’une apocalypse Maya qu’elle déclenche involontairement…
C'est dans les vieux pots...
Nous avons pu poser nos mains sur une démonstration du jeu durant 45 min, spécialement faite pour cette présentation, et découpée en quatre parties distincts. Le début s’ouvrait au Mexique, dans une petite ville du nom de Cozumel. La population est en pleine célébration de la fête des morts. Le ton et joyeux, l’ambiance est festive. Visuellement, c’est vraiment beau, avec de nombreux effets de lumières, un vrai soin accordé aux détails. Entre les ruelles étroites et les différents niveaux de la zone, jusqu'au cimetière de la ville où la population est venue en masse se recueillir pour honorer les défunts, Lara déambule entre les passants. Plus ou moins guidé par des rails invisibles durant cette séquence, le joueur retrouve le vieux complice de Lara, Jonah. Celui-ci doit l'aider à se fondre dans la foule, pour trouver un des membres clés de l'organisation de la Trinité, et découvrir ses plans.
Si cette première partie servait surtout à poser une ambiance, c'est par un quasi fondu au noir que la démonstration basculait dans sa seconde section. Le joueur déboulait en l'occurence dans la jungle, sur un site de fouille archéologique. La jungle, parlons-en justement; l'équipe de développement a beaucoup insisté là-dessus. "Il fallait qu'elle paraisse à la fois menaçante et réelle" expliquait l'équipe; ce qui doit permettre à Lara Croft de ne faire qu'une avec son environnement pour se dissimuler. Un peu comme Schwarzy à la fin de Prédator, lorsqu'il se camoufle au maximum pour échapper à l'alien qui le traque. Les éliminations silencieuses sont encore plus brutales qu'avant, que ce soit avec ce bon vieux piolet, ou carrément au couteau de chasse. Sans oublier bien entendu l'arme fétiche de Lara, son bon vieil arc.
Un peu plus loin dans la démo, après une phase d'escalade et descente en rappel le long d'une falaise au bord de la mer, dans un paysage aussi spectaculaire que grandiose, le personnage basculait dans les splendides ruines d'un temple souterrain, bâti dans une gigantesque cavité. Dans ce type de zones, comme les sanctuaires ou autres tombes, l'équipe de développement expliquait avoir voulu mettre l'accent sur l'aspect Survival, qui passe notamment par la pose de pièges particulièrement vicieux ou supposés comme tels; ainsi que la promesse de sections sous-marines à explorer plus nombreuses qu'avant. Jouant régulièrement avec la proximité de la caméra sur le personnage dans ses phases de déplacement pour renforcer le sentiment de claustrophobie et d'oppression, l'effet recherché est plutôt réussi. L'avancée dans les lieux se faisait de manière fluide, rien de vraiment bloquant malgré quelques (petites) énigmes : ceux qui ont eu entre les mains les opus précédents seront en terrain déjà largement balisé.
La dernière partie de la démonstration était très "Uncharted-esque". Après s'être emparé dans le temple exploré d'une dague qui est en fait une clé, Lara déclenche malgré elle une prophétie apocalyptique à venir, dont les effets sont d'ailleurs immédiats. Un raz de marée venu de la côte s'engouffre dans les rues de la petite ville, détruisant tout sur son passage. Ballottée par les courants au risque de finir fracassée contre les rochers ou les façades de maisons s'écroulant, manquant de se noyer plusieurs fois, elle engage une course contre la montre pour se mettre à l'abri et s'extraire des flots, tandis que son ennemi / membre de la Trinité parvient à s'échapper, l'abandonnant à son sort...
Cette démonstration étant issue d'une version clairement Work in Progress du jeu, on se gardera bien de donner un jugement définitif à ce Shadow of the Tomb Raider. Néanmoins, il est possible de dégager une première impression d'ensemble; prudente. Si le titre semble visuellement encore un petit cran au-dessus du précédent, déjà beau, que Lara possède quelques animations en plus, Eidos Montréal semble surtout avoir été soucieux de ne pas dévier d'un cahier des charges déjà largement balisé par les deux jeux précédents. On retrouve donc exactement le même principe de gain d'expérience, la collecte de ressources pour se soigner et se fabriquer des objets mortels, le même mouvement d'esquive, les mêmes gimmicks lors de brefs moments de tensions comme un morceau de corniche / falaise cédant sous les pieds de l'héroïne, etc. En somme, on pourra dire du déjà vu et joué. Certes, mais réalisé avec un certain talent. On attend quand même le grain de folie qui viendra illuminer cet opus qui referme l'arc narratif ouvert avec le reboot de la saga. Refermer un cycle en terminant sur une apothéose, c'est bien le moins que l'on puisse attendre devant une licence et un personnage aussi iconique.