Mon compte
    Gérardmer 2018 : rencontre avec Hélène Cattet et Bruno Forzani

    Au détour d'une rencontre au Grand Hôtel de Gérardmer, nous avons discuté de cinéma de genre avec les cinéastes Hélène Cattet et Bruno Forzani, un duo de passionnés qui présidait le jury courts métrages pour cette 25ème édition du festival.

    Zootrope Films

    AlloCiné : Pourquoi cet attachement au cinéma de genre ?

    Bruno Forzani : C'est un cinéma qui est assez extrême et qui permet de traiter des sujets de manière viscérale. 

    Hélène Cattet : Ca nous permet d'avoir des outils pour parler des sujets personnels avec des images fortes et puissantes. C'est aussi un cinéma très esthétique, qui est donc riche. 

    Le public belge est très demandeur de films d'horreur ?

    BF : Nos films ont plutôt tendance à s'exporter à l'étranger que sur le marché belge, je crois que le cinéma de genre francophone est plus reconnu à l'étranger, c'est moins exotique chez nous. 

    Qu'est-ce que vous attendiez en tant que jury et qu'est-ce que vous attendez d'un court métrage fantastique ? 

    BF : Personnellement, ce que j'attends d'un court métrage, c'est que ce ne soit pas une carte de visite. 

    HC : Que ça joue vraiment le jeu. C'est un film à part entière. 

    BF : Il y a des histoires qu'on arrive à raconter en 15 minutes et d'autres pas, mais il faut que le format soit adapté. 

    HC : On a toujours abordé les courts métrages comme une manière de s'exprimer à part entière, en fonction de ce qu'on veut raconter. 

    Vous formez une équipe de cinéastes bicéphale, comment ça se passe, la réalisation à deux ? 

    HC : Pas évident ! En fait, c'est bizarre, car d'un côté, c'est super, parce qu'on est à deux, on peut s'épauler. D'un autre côté, on doit chacun trouver notre place et c'est parfois difficile et ce sont des conflits jusqu'à ce qu'on trouve une manière de s'entendre. Il faut être sûrs d'être sur la même longueur d'ondes avant d'aborder le tournage, pour être certains qu'on a la même vision, qu'on va vers le même objectif. 

    "Profondo Rosso, de Dario Argento, c'est le film qui nous a réunis."

    BF : On est très différents et il faut que chacun s'y retrouve, qu'on arrive à avoir du Hélène et du Bruno, ce n'est pas simple car l'un peut prendre l'ascendant sur l'autre, il faut faire attention. 

    HC : Tout est tellement subjectif, ce sont de grands débats !

    Et dans le travail sur le genre ? Vos deux premiers films étaient des giallo, le dernier lorgne plutôt du côté du western, c'est une évidence dès le départ ? 

    HC : Justement, ça s'est construit au fur et à mesure au moment des courts métrages. On est venus au giallo parce que c'était la meilleure manière d'aborder nos sujets. C'était le meilleur langage. 

    Quel est votre premier souvenir de film d'horreur ? 

    HC : Moi, c'était Zombie de Romero, j'avais onze ans et j'étais traumatisée ! Pendant longtemps, je n'ai plus pu regarder de films de zombies, toutes les sensations remontaient à la surface. Les morts qui reviennent, c'est vraiment flippant. 

    BF : Moi, je crois que c'est Vendredi 13. C'était mon oncle qui regardait des films d'horreur, le dimanche après-midi, il louait des VHS et il ne fallait pas que je rentre car il regardait ce genre de films. J'avais passé la tête et j'avais vu un plan avec des cadavres et c'était horrible. Je ne sais pas si on peut dire que c'est un film, mais il y a eu aussi le clip de Thriller, de Michael Jackson

    Et quel est votre film d'horreur préféré ?

    HC : Ah moi c'est Profondo Rosso (Les Frissons de l'angoisse) de Dario Argento

    BF : Moi aussi. 

    Vous êtes d'accord !

    HC : Oui, pour une fois ! C'est un peu notre film fondateur, c'est le film qui nous a réunis, parce qu'il alliait aussi bien le côté ludique d'un film d'horreur que le côté créatif, surprenant et audacieux dans la mise en scène. 

    BF : Moi, je trouve que c'est un film unique, car le twist, la clé de l'énigme, n'est pas scénaristique, mais dans l'image et c'est le seul film qui a fait ça. 

    Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

    HC : On a deux projets. Un film d'animation, un manga, c'est le prochain projet, qu'on va faire au Japon, et puis on développe la troisième partie d'Amer et de L'Etrange couleur des larmes de ton corps. Ca va nous prendre du temps, là on est vraiment au stade de l'écriture !

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top