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    Gérardmer 2018 : rencontre avec Suzanne Clément

    Entre deux séances de la compétition au festival de Gérardmer, nous avons rencontré la comédienne québécoise Suzanne Clément, membre du jury composé par Mathieu Kassovitz. L'occasion de discuter un peu de sa cinéphilie.

    COADIC GUIREC / BESTIMAGE

    AlloCiné : Vous connaissiez un peu le cinéma de genre ? 

    Suzanne Clément : Un peu. Je ne suis vraiment pas la spécialiste, mais j'aime voir toute sorte de choses. Le cinéma de genre, c'est très éclectique, on a des films d'action, des thrillers, des films d'horreur, des films gore... Tout ça est très riche. Quand on est en pause de jeu, entre deux films, c'est très agréable. 

    En tant qu'actrice, le cinéma de genre vous attire ? 

    Oui ! J'ai fait un film d'horreur, d'ailleurs. Ca m'a beaucoup plu !

    Quels sont vos références en matière de cinéma de genre ? 

    De mon enfance, c'est Carrie, une des premières claques ! C'est aussi un film avec de très bonnes actrices, qui traverse plusieurs genres, hyper réaliste par moment. Parmi les premiers films d'horreur, il y avait Halloween, qui m'a fait vraiment très peur. Plus tard, j'ai vu L'Exorciste, ça m'a traumatisée. 

    Vous flippez facilement ? 

    Ca dépend des périodes de vie, des angoisses qu'on peut avoir. Par exemple, Twin Peaks, ça m'a terriblement angoissée, c'était une véritable sensation de mal-être, quelque chose de très sourd. Je n'ai pas trop envie de voir la suite en ce moment ! Ici, on voit plus de choses gore, qui font parfois sursauter, mais ça m'amuse ! 

    "Carrie, c'est une de mes premières claques !"

    Quel est votre tout premier souvenir de cinéma ?

    J'en ai plusieurs. Le premier qui a été marquant, pour moi, c'est Le Baiser de la femme araignée. C'est le premier souvenir d'un film qui dit un truc important. Un huis-clos, dans une prison, où ils n'ont pas d'autre choix que de se transformer. Ca m'a marquée, je suis sortie de là au milieu de l'adolescence, en me disant : "Ah, c'est ça, le cinéma !"

    Est-ce qu'il y a un film en particulier qui vous a fait vous dire que vous vouliez être actrice ?

    Ca ne s'est pas vraiment passé comme ça...

    Ca s'est passé comment ? 

    J'ai tourné très jeune, quand j'étais enfant, j'avais une douzaine d'années, et j'avais un rapport très bizarre avec le fait d'être connue, d'être jugée. C'était assez violent, finalement, de se retrouver sur un plateau de cinéma. J'étais très sensible et je me suis cachée du fait que ce monde m'attirait. Je m'étais dit que si un jour je voulais être actrice, je ferais une école, pour être prête. Avant de faire une écolde, j'ai eu des périodes où j'ai loué énormément de films, italiens, français, Antonioni, toute la série des films de Fassbinder... Les films de Chabrol, les frères Taviani, La Nuit de San Lorenzo. J'ai eu des périodes Tarkovski, aussi. 

    Vous êtes très cinéphile, donc !

    Oui, assez finalement ! Le Sacrifice de Tarkovski, je me souviens d'avoir été extrêmement touchée par ce film, d'avoir vu un rapport avec ma famille, mais je n'ai pas partagé ça avec beaucoup de gens, c'était quelque chose de très intime. Même avec ma soeur, que j'adore, je ne partageais pas ça, c'était quelque chose de solitaire. Ca me touche beaucoup d'en parler ! 

    Vous avez des envies, pour la suite ?

    Jouer un rôle d'homme, ce serait génial, j'adorerais ça !

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