L'Expérience interdite, ou un aller-retour pour la mort. Un pitch aussi efficace que fascinant, qui rappellera quelques souvenirs aux spectateurs des années 90, qui découvrirent avec ce long métrage signé Joel Schumacher une nouvelle génération de comédiens (Kiefer Sutherland, Julia Roberts, Kevin Bacon, William Baldwin ou encore Oliver Platt). Vingt-sept ans plus tard, le Danois Niels Arden Oplev (Millénium, Mr. Robot, Midnight, Texas) remet ce voyage au goût du jour avec L'Expérience interdite - Flatliners. Rencontre avec le réalisateur et ses deux comédiennes principales, Ellen Page et Nina Dobrev.
C’est une version moderne et contemporaine de cette histoire
Nina Dobrev : J’aime beaucoup le film original. Mais grâce à l’évolution des effets visuels et aux avancées de la médecine, cette version de L’Expérience interdite est modernisée et ancrée dans un certain réalisme. Plus que dans les années 90 en tout cas.
Ellen Page : C’est une version moderne et contemporaine de cette histoire. Nous nous emparons de cette question majeure et universelle -que se passe-t-il après la mort- et nous l’explorons dans une nouvelle époque avec une technologie actuelle et les smartphones qui donnent réponse à tout… sauf à cette question. C’est aussi une époque où les obstacles ont changé pour les étudiants en médecine. Autant de différences avec le film original.
Niels Arden Oplev (réalisateur) : Le point de départ est fascinant : aller visiter la mort pour voir à quoi cela ressemble avant que vos amis ne vous réaniment. C’est une intrigue incroyable et une base pour élaborer des ressorts dramatiques efficaces. Mais quand on m’a proposé le scénario, j’ai été un peu bloqué, car je n’avais jamais fait de remake ou de film inspiré par un autre film. J’ai vite compris qu’il s’agissait plus d’une réinterprétation de cette histoire : c’est le même point de départ, mais ce ne sont pas les mêmes personnages. Et l’idée était vraiment de réinterpréter cette histoire, comme un metteur en scène de théâtre ferait une nouvelle version d’une pièce. C’est ce qui m’a convaincu. D’autant que notre version est féminine, avec trois jeunes femmes et deux hommes. C’est d’ailleurs le personnage d’Ellen Page qui est central et qui porte l’idée de voyage vers la mort, et c’est très en phase avec notre époque.
C’était vraiment cool d’avoir une petite apparition de Kiefer Sutherland
Ellen Page : Ce personnage de Courtney m’a beaucoup intéressée. C’est un personnage très dense, marqué par le deuil, les regrets et la douleur. Elle est focalisée sur cette idée de voyage vers la mort, elle a beaucoup d’ambition pour cette expérience et elle ne pense qu’à la réussite du projet. C’était un vrai défi d’accompagner ce personnage et la variété d’émotions qu’elle traverse. Et puis il y avait la dimension horrifique du film : je n’avais jamais vraiment fait un film de ce genre auparavant et c’était nouveau pour moi.
Niels Arden Oplev (réalisateur) : Le film nous permet également de naviguer au sein de ce monde devenu ultra-compétitif, beaucoup plus que dans les années 90. Le monde actuel est férocement compétitif pour les jeunes. Quel impact cette pression a-t-elle sur eux ? Que sont-ils prêts à faire pour se faire une place dans ce monde de fous ? C’est une approche qui m’a convaincu que cette version serait pertinente pour une nouvelle génération de spectateurs.
Nina Dobrev : Et puis c’était vraiment cool d’avoir une petite apparition de Kiefer Sutherland. C’est un joli clin d’œil au film original. Son caméo est génial dans le film. Nous avons une scène très intense avec lui, nous étions tous très concentrés car… Mais je ne veux pas trop en dire ! Sachez simplement que la scène est TRES intense.
L'Expérience interdite - Flatliners, au cinéma le 22 novembre