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    American Horror Story : Cult - Un American Nightmare anti-Trump à la sauce Ryan Murphy

    La saison 7 d'American Horror Story vient de démarrer sur un premier épisode qui n'est pas sans rappeler la saga American Nightmare entre satire politique grossière et ressorts horrifiques usés. La série peut-elle se relever de ce départ décevant ?

    Comme à chaque nouvelle saison, American Horror Story fait peau neuve. Cette septième salve constituée de 11 épisodes et intitulée "Cult" ("Secte) promet d'être politique, prenant pour point de départ l'élection de Donald Trump, vécue par beaucoup d'américains et le reste du monde comme un véritable cauchemar. Tel le serpent qui fait sa mue, Sarah Paulson endosse un nouveau costume taillé sur mesure, celui d'une américaine démocrate et lesbienne en pleine crise de nerfs, dont les traumatismes et phobies sont réveillés lorsque son pays bascule du côté obscur de la force. Après une sixième saison - Ronaoke- très méta, où la télévision et son univers impitoyable étaient parodiés et égratignés à l'extrême, Ryan Murphy et son équipe s'attaquent à nouveau au présent et au réel avec, comme toujours, l'ambition d'effrayer tout en racontant l'Amérique, ses fantômes et ses paradoxes. Le premier épisode est-il à la hauteur ?

    La première série officiellement anti-Trump

    Si de nombreuses séries depuis l'arrivée de Trump au pouvoir se sont fendues de blagues ou de discours passionnés sur le sujet, aucune n'avait encore osé faire reposer l'ensemble de son intrigue dessus. Il reste toutefois à prouver qu'il ne s'agira pas que d'une toile de fond ou d'un élément déclencheur car, si les 7 premières minutes de ce premier épisode y sont consacrées, la suite semble s'en défaire. Les visages de Trump et de Clinton apparaissant dans le générique - rééorchestré façon marche militaire pour l'occasion- on peut espérer que le sujet sera davantage creusé et, soyons fous, de manière plus subtile que Murphy n'en a l'habitude. Pas de méprise possible en tous les cas : pas question de servir la soupe à ce bon vieux Donald ! Mais pas question non plus de le sous-estimer ou le tourner en ridicule.

    Pour preuve, cette scène inclue dans l'ouverture où le personnage d'Evan Peters passe au mixeur des cheetos avant de s'enduire le visage de la mixture. Si la référence au président est évidente, puisqu'il est parfois surnommé "The Angry Cheeto" et autres variantes du fait de la couleur orange de son maquillage, l'idée est de faire passer un message au téléspectateur. "Ce que nous voulions dire c'est qu'on peut se moquer de Trump tant qu'on veut, qu'on peut le considérer comme un personnage parfaitement ridicule, ce que beaucoup de gens font, mais qu'il ne faut pas nier le fait qu'il y a tant de la colère et de passion dans ce pays qu'il est passé de figure cartoonesque à quelqu'un qui doit être pris au sérieux" explique ainsi Ryan Murphy au Hollywood Reporter. Il poursuit : "Quand le personnage d'Evan s'impose ainsi devant le visage de Billie Lourd, c'est pour lui signifier que tout ce temps, elle regardait dans la mauvaise direction (...) Ces gens n'ont pas été pris au sérieux, ils ont été moqués et voilà où nous en sommes arrivés".

    La bande-annonce de la saison 7 :

    Les clowns maléfiques n'ont jamais été aussi la mode !

    Alors que le nouveau Ca adapté de Stephen King est sur le point de faire trembler les salles obscures, d'autres clowns sont à la fête dans American Horror Story, comme en témoignent les affiches promotionnelles de la saison 7, toutes axées sur des clowns dérangés et dérangeants. Ally (Sarah Paulson) est en effet coulrophobe -la peur des clowns- elle en voit donc partout, notamment au supermarché, et elle n'est pas la seule. Son fils aussi... Mais sont-ils bien réels ou le fruit de son imagination malade ? Ce n'est pas le premier clown que l'on croise dans l'univers étendu de la série puisque John Carroll Lynch en incarnait un, Twisty, dans la saison 4 consacrée au cirque. Et il est de retour ! Sous forme de bande dessinée. Un étrange micmac où la fiction s'invite dans la réalité et où les saisons se répondent entre elles. 

    Pour autant, à moins d'être soi-même coulrophobe, on peut difficilement dire que ce premier épisode fait peur. Les ressorts utilisés, qui rappellent d'ailleurs ceux de la saison 1, semblent désormais usés jusqu'à la corde. De ce point de vue, American Horror Story a bien du mal à surprendre. Pour frissonner cette année, il faudra essentiellement miser sur le réel, bien plus effrayant que des cauchemars ou des visions. En cela, on se rapproche d'une atmosphère et même d'une mécanique utilisées dans la saga American Nightmare (The Purge), que l'on ne peut pas véritablement qualifier d'horrifique. Et c'est peut-être là que la série va réussir (enfin) à se renouveler.

    Sarah Paulson à bout de souffle ?

    Et si le problème de ce premier épisode était en fait... Sarah Paulson elle-même ? La muse de Ryan Murphy nous a été servie à toutes les sauces -y compris dans American Crime Story où elle incarnait probablement LE rôle de sa vie- et à force ce n'est plus vraiment un personnage que l'on a face à nous mais Sarah Paulson, l'actrice multi-facettes, qui donne tout et que l'on adore, certes, mais à qui l'on n'offre pas vraiment un nouveau challenge ici. Elle a peur, elle pleure. Elle sait faire. Elle sait qu'elle sait le faire. On sait qu'elle sait le faire. Où est l'intérêt pour elle comme pour nous ? Si Jessica Lange a eu l'intelligence de s'en aller avant de lasser, Sarah Paulson aurait été bien inspirée de dire non pour cette fois. Une autre actrice aurait parfaitement pu faire l'affaire. De la même manière, on craint le pire pour Evan Peters : il est censé y jouer six personnages différents ! De quoi là aussi bien tourner en rond...

    Rendez-vous dans 10 épisodes pour le bilan...

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