Ce n'est pas un secret, l'écriture d'un long métrage d'animation Disney est un processus long, collaboratif et soumis à de nombreuses modifications. La Reine des Neiges, sorti en novembre 2013, n'a pas échappé à la règle, et avant de se hisser au rang de plus grand succès de l'histoire de l'animation, le long métrage est passé par de multiples changements.
C'est ainsi qu'à l'origine, Elsa devait être la grande méchante du film, et que le dénouement de l'histoire était bien différent de celui que l'on connait, ainsi que l'a récemment expliqué le producteur Peter Del Vecho en interview pour Entertainment Weekly :
"Lorsqu’on a commencé, Anna et Elsa n’étaient pas sœurs. Elles n’appartenaient même pas à la famille royale. Donc Anna n’était pas une princesse. Elsa était une Reine des Neiges auto-proclamée, mais c’était une méchante et elle était maléfique – comme dans le conte de Hans Christian Andersen. On a démarré avec une méchante et une héroïne innocente, et la fin du film impliquait une grande bataille épique avec des monstres de neige créés par Elsa pour constituer son armée."
Ainsi que l'a également déclaré le producteur, le twist original du film faisait écho à la prophétie qui était annoncée au début, et selon laquelle "un chef au cœur de glace devait apporter la destruction au royaume d'Arendelle". Cette description correspondait particulièrement bien à Elsa, puisque dans la première version du scénario, elle avait été abandonnée à l'autel le jour de son mariage, et était donc incapable d'aimer à nouveau. A la fin, on apprenait finalement que le sujet de la prophétie était en réalité Hans, qui déclenchait une avalanche sur le royaume pour arrêter Elsa. Cette dernière finissait par le contrecarrer et sauver Arendelle.
Mais en réalisant que dans cette version, le spectateur n'éprouverait pratiquement aucune empathie pour Elsa, les réalisateur ont finalement décidé d'en faire un personnage terrifié par ses propres pouvoirs, et par l'impact qu'ils pourraient avoir sur ses proches, et notamment sur sa sœur... Anna :
"Nous avions désormais Anna, un personnage qui représentait l’amour, et Elsa, qui représentait la peur. Ça nous a conduits à faire d’Elsa un personnage pour lequel on avait beaucoup plus d’empathie, et à la place du thème traditionnel du bien contre le mal, nous en avions un autre qui nous semblait plus acceptable : l’amour contre la peur, et le postulat du film est donc devenu que l’amour est plus fort que la peur," raconte Peter Del Vecho.
La dernière idée consista à transformer le traditionnel baiser salvateur du prince charmant en quelque chose de nouveau, à savoir le sacrifice d'Anna pour sauver sa sœur des mains de Hans.
Et si Elsa était non seulement la grande soeur d'Anna mais aussi... de Tarzan ?