The Good German - réalisé par Steven Soderbergh - sortie le 14 février 2007
Avec George Clooney, Cate Blanchett, Tobey Maguire, Beau Bridges
De quoi ça parle ?
En 1945, le correspondant de guerre américain Jake Geismer débarque à Berlin pour couvrir la conférence de Postdam où les Alliés décideront du sort de l'Allemagne vaincue, parleront de l'avenir de l'Europe... et se disputeront âprement les restes du gâteau. Quelques années plus tôt, Jake dirigeait une agence de presse à Berlin et eut dans cette ville une liaison avec la belle Lena, mais tout cela semble bien éloigné, car la guerre a souillé, meurtri et ravagé ce que chacun avait de plus de cher. Et l'après-guerre poursuit ce travail de sape, qui affecte aussi bien les vaincus, usés par les privations, la peur et les compromissions, que les vainqueurs, décidés à se "payer sur la bête".
Un tournage à l'ancienne pour la technique ...
L'histoire du film se déroulant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Steven Soderbergh a souhaité tourner dans les mêmes conditions qu'à l'époque afin d'en accentuer la vraisemblance. Pour cela, il s'est inspiré des films de Michael Curtiz, cinéaste de l'âge d'or d'Hollywood, et a utilisé les mêmes techniques que lui. Il s'est ainsi procuré plusieurs sortes d'objectifs fréquemment utilisés dans les années quarante mais quasiment inexistants aujourd'hui. Comme à l'époque, le film a été tourné uniquement à Los Angeles, a été éclairé exclusivement à l'aide de lumière incandescente et aucun micro émetteur n'a été employé.
... et les acteurs
Comme pour la technique, les acteurs ont aussi été dirigés de la même manière que dans les années quarante. Contrairement à aujourd'hui, où les acteurs ont l'habitude de ne pas articuler leurs dialogues, Soderbergh a demandé à ses acteurs de jouer comme s'ils étaient en représentation théâtrale, avec une diction claire et distincte, en mettant l'accent sur l'esthétisme plutôt que sur l'interprétation. Quelques incartades ont toutefois été faites, comme les scènes de nudité, de violence et d'insultes, interdites par le Production Code qui a sévi jusqu'en 1967 aux Etats-Unis, remplacé depuis par un système de classification des films.
Témoignages
Afin de composer au mieux son personnage, Cate Blanchett s'est préparée en lisant plusieurs témoignages d'Allemandes qui avaient vécu la guerre et ses conséquences : "Ces femmes essayaient de se protéger en bridant leur émotions, en adoptant une forme d'humour noir face aux privations et aux brutalités qu'elles subissaient jour après jour. L'une d'elle indique dans son journal intime qu'elle ne se rappelle aucun de ses plaisirs d'antan. Lorsque son fiancé revient et l'enlace, elle ne sent rien, elle reste de marbre. Lorsque vous avez été exposé quotidiennement à toutes les dépravations dont l'espèce humaine est capable, le bonheur devient un mot vide de sens. Je pense que c'est cela que Lena éprouve à l'égard de Jake. Pourquoi est-il revenu ? Pour la sauver ? Mais de quoi ?"
Des accessoires venus d'Allemagne
Le chef décorateur Philip Messina a utilisé des accessoires d'époques sur le plateau. Il témoigne : "Un acheteur, à Berlin, nous a fait parvenir un énorme conteneur avec tout le nécessaire, des toilettes aux téléphones, en passant par les interrupteurs, les poêles, etc. – toutes choses que nous n'aurions jamais pu trouver aux Etats-Unis. Il nous a même envoyé quelques fragments de carrelage que nous avons reproduits pour décorer les murs de la cuisine de Lena."
Retrouvailles
The Good German marque la sixième collaboration entre Soderbergh et Clooney, après Hors d'atteinte, L'Anglais, Ocean's Eleven, Solaris et Ocean's Twelve. Au-delà de cette complicité artistique, ils ont créé en 2000 une société de production, Section Eight, dont l'arrêt a été annoncé en juillet 2006, à l'initiative de Soderbergh. Clooney a par la suite monté la société de production Smokehouse en compagnie de Grant Heslov.