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    Quantum of Solace : Marc Forster évoque un tournage très tendu et compliqué
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Dans une interview, le réalisateur de "Quantum of Solace", Marc Forster, évoque un tournage compliqué sur le 22e James Bond de la saga, qui est d'ailleurs sans doute le moins aimé des (més)aventures de l'agent 007 incarné par Daniel Craig.

    Sony Pictures Releasing GmbH

    Avec la sortie en 2006 de Casino Royale, qui a reçu un excellent accueil critique et public, la saga James Bond a su non seulement se réinventer, mais également trouver en la personne de Daniel Craig une solide incarnation de l'agent 007. Deux ans plus tard, l'attente autour de Quantum of Solace fut logiquement très élevée, d'autant qu'il s'agit en plus du plus gros film / budget que doit mettre en scène Marc Forster, derrière Neverland et A l'ombre de la haine.

    Dans un récent entretien accordé au site Collider dans le cadre de la promotion de son nouveau film All I See is You, le réalisateur est revenu sur la production de Quantum of Solace, qui fut pour le moins compliquée... Cause principale : la grève des scénaristes à Hollywood, qui a passablement plombé le tournage.

    "C'était très compliqué, parce que le film est entré en phase de production sans script fini et sans scénariste. J'ai même voulu me retirer du projet; Ron Howard le fit dans un premier temps pour le tournage du film Anges et démons que Sony produisait. Je me suis dit à ce moment là : "Ok, peut-être devrais-je laisser tomber parce qu'on a même pas de script terminé". Mais tout le monde disait : "Non ! On a besoin de faire ce film ! La grève sera bientôt terminée donc tu peux commencer à tourner avec ce qu'on a déjà; on terminera plus tard !"

    Engagé dans une course contre la montre, Marc Forster s'est donc exécuté, ayant quand même en tête l'idée de tourner ce nouvel opus James Bond comme un Revenge / Vigilante Movie des 70's, très porté sur l'action. "Un film avec beaucoup de Cuts pour cacher le fait qu'il y a surtout beaucoup d'action et peu d'histoire !" explique Foster.

    Du coup, on comprend effectivement mieux le comment du pourquoi du montage frénétique, pour ne pas dire à la tronçonneuse, de la séquence d'action ci-dessous...

    "C'était complètement dingue, parce que vous êtes sous une énorme pression, surtout s'il s'agit d'un film James Bond, et encore plus lorsque vous devez passer derrière un film comme Casino royale qui est le meilleur livre que Ian Flemming a jamais écrit; et c'était le meilleur film James Bond depuis bien longtemps" se souvient Forster. Et d'ajouter : "Et puis vous, vous passez après ça, vous n'avez pas de script, aucun livre écrit sur lequel vous pouvez vous reposer, et vous devez pourtant assurer. En même temps, nous n'avons eu que cinq ou six semaines pour monter les images que nous avions faites durant la photographie principale du film. Puis c'est parti au mixage son et c'est sorti."

    Le cinéaste rappelle alors que pendant qu'il tournait, il devait penser en même temps au montage, et faire en sorte que l'histoire tienne quand même la route. "Au montage, je voulais m'assurer que les effets visuels fonctionnent bien, et être sûr que l'histoire fonctionne. Mon cauchemar, c'était une prolongation éventuelle de la grève [...] et avec tous ces problèmes à gérer, si le film se plante, c'est vous qui êtes responsable ! Au point que je me suis dit : "Ok, est-ce que je vais retrouver du boulot après ça ?"

    De réels soucis donc, qui n'ont, in fine, pas empêché Forster d'être relativement satisfait de son travail. "Je suis plutôt content du film, et je dois dire que huit ans après sa sortie, les gens semblent davantage l'apprécier. Quand il est sorti, il a eu beaucoup de succès et les gens ont aimé, mais je pense que c'est davantage le cas au fur et à mesure que les années passent". Pour rappel, Quantum of Solace a ramassé plus de 586 millions de dollars de recettes dans le monde. Soit légèrement moins que son prédécesseur Casino royale et ses 599 millions de billets verts. Des résultats certes pas déshonorant pour Marc Forster. Mais très, très loin du Hold Up planétaire que fera quatre ans plus tard Sam Mendes avec Skyfall, et ses 1,1 milliards de dollars de recettes.

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