Après avoir projeté La Folle histoire de Max et Léon pour la toute première fois au public au Festival du film francophone d'Angoulême, l'équipe du Palmashow se prépare à une longue tournée de plus de 40 dates pour dévoiler leur premier long métrage. Cette tournée commencera le 13 septembre à Lyon (voir toutes les dates en bas d'article). Le film sortira ensuite nationalement le 1er novembre.
Très attendu par les fans du duo qui cartonne sur C8 (ex D8), nous vous proposons de découvrir dès aujourd'hui notre entretien avec Grégoire Ludig et David Marsais sur les coulisses de cette expérience au cinéma.
Allociné : Une première question sur le genre du film. La Folle histoire de Max et Léon est un film d'aventures et d'époque. Pour un premier long métrage, on peut dire que c'est assez "couillu" de faire ça. Etait-ce pour vous mettre une difficulté supplémentaire, en plus de passer du format télé au cinéma ?
Grégoire Ludig : Avec David (Marsais) et Jonathan (Barré, le réalisateur), on aime bien se mettre en difficulté de toute façon quoi qu’il se passe. On peut nous dire ‘ce sketch, il faut qu’il rentre dans les clous’, nous évidemment on va faire quelque chose qui n’est pas faisable dans un temps donné. Pareil pour le film. Premier film, on s’est dit : on fait un film pendant la Seconde guerre mondiale, faisons un film d’époque, faisons une comédie d’aventure. On mettra du temps à le monter ? C’est pas grave. On voulait faire une belle comédie d’aventure, avec plein de personnages. Un film historique moderne en fait. On ne voulait pas faire un film à Paris sur des gens de 30 ans. Il y en a tout le temps, ça sort tous les mercredi en salle. On a pris un peu ce contrepied et on est très content.
Pensez-vous qu'il aurait été plus facile de produire un film qui justement suivait des trentenaires à Paris ?
G.L. : Oui et on nous l'a proposé d'ailleurs. On a fait plusieurs rendez-vous où des producteurs nous ont dit 'on a un super film pour vous. On va tourner ça à Paris le mois prochain...
David Marsais : Toi, t'es architecte. Toi, t'es au chomage...
G.L. : Vous tombez amoureux de la même fille. Votre amitié va se rompre. Et au final, vous allez vous retrouver et vous serez encore les meilleurs potes du monde'. Alors, on part demain ?
D.M. : Non, pas forcément.
G.L. : C'est vrai qu'il y a une tendance à rentrer dans la facilité. Mais ça se comprend. Ce sont des gens qui mettent beaucoup d'argent et quand il y a des succès, on a envie de continuer à garder ces succès, donc on ne prend pas trop de risques. Nous, on est arrivé avec un truc qui ne s'était pas vu depuis 20, 30 ans.
D.M. : On avait une vraie envie artistique.
L'idée était de faire un film comme vous aviez envie d'en voir au cinéma, et qu'on ne voit plus assez...
G.L. : Exactement ! En fait, on appelle ça les films 'pop corn'. On a envie que les gens aillent voir La Folle histoire de Max & Léon en s'achetant une glace, des bonbecs... Une sortie un peu familiale quoi. Ce moment, où on se dit 'cool, ce soir on va au cinoche, on va voir ça'. C'est une attente.
D.M. : Du vrai cinéma. Et c'est aussi pour ça qu'on a demandé à Jonathan [Barré], même s'il réalise tout ce qu'on fait, parce qu'on savait qu'avec Jonathan, on allait avoir une vraie esthétique, un vrait truc cinéma, pas un truc télé, ce qui se fait beaucoup aujourd'hui.
Et comme vous avez souvent parodié le cinéma français dans vos sketchs, il ne fallait pas tomber dans le piège des clichés du cinéma d'auteur...
G.L.: Oui, on nous aurait dit 'Dis donc, vous vous foutez de la gueule des films, vous êtes en train de faire la même chose, les gars !'.
D.M.: On a fait attention à ça.
G.L. : Avant tout, on a écrit un film qui nous fait rire. Pour qu’on avance, il faut que ça nous fasse rire.
D.M.: On n’essaye pas de calculer en disant ‘ça, ça va plaire…’ Si on triche, ça se sent. Le public n’est pas con ! Ils verront très bien si jamais on a essayé de les arnaquer.
L'une des qualités du film est que l'on sent une authenticité, par exemple du fait que vous ayez fait appel à des amis, et pas forcément à des noms plus "bankables". Y compris dans les guests qui apparaissent dans le film, ce sont souvent des gens qui avaient déjà participé à vos sketchs auparavant...
G.L.: On n'a pas écrit pour quelqu'un. On a écrit le film et après on s'est dit que de toute façon pour les personnages, on voulait s'entourer des gens qui étaient avec nous pour les sketchs, que ce soit devant ou derrière la caméra. Toute l'équipe technique était avec nous sur les sketchs. C'est mon frère qui fait la musique. C'est notre pote d'enfance qui était à la déco. C'est notre pote d'enfance qui était au maquillage. Les personnages sont des amis : Baptiste Lecaplain, Kyan, Florence Foresti... Que des gens avec qui on a bossé et avec qui ça s'est bien passé. Et avec qui on avait envie de passer ce cap. On est hyper famille, on est fidèle à ça. Je crois que c'est important, et les gens sont contents de voir la transition, de nous voir au cinéma, mais accompagné des gens qui sont avec nous depuis des années.
D.M.: On aime bien garder ce côté un peu artisanal. Chacun amène sa touche. On est tous ensemble pour construire la même chose.
Quelles ont été vos références ?
D.M.: La 7 ème compagnie, La grande vadrouille, Papy fait de la résistance... Tous ces films qu’on a regardé à peu près 200 fois. Il y a des références dans les dialogues, dans la mise en scène. Jonathan Barré a fait un plan à la Michael Bay, on se lève à un moment un peu façon Bad Boys. Il s'est fait des petits plaisirs comme ça. Nous, dans les dialogues, pareil. Il y a une réplique par exemple de Nicolas Maury 'Il est déjà 18 heures à Berlin'. C'est Les Inconnus à mort ! C'est le sketch des publicitaires.
G.M. : C'est du vol, mais c'est du vol sympa ! C'est plus un hommage. Le Palmashow, c'est ça aussi, on a été influencé par Les Inconnus, Les Nuls… Des styles d’humour très différents. Il y a plusieurs lectures, plusieurs styles d’humour.
Faut-il être fan du Palmashow pour avoir envie d'aller voir le film ?
G.L.: Non. Je crois que les gens qui nous connaissent ont hâte pour voir ce que ça donne. Comment passer de la télé au cinéma ? On n'avait pas du tout envie de faire un film avec nos personnages. On avait envie de créer une vraie fiction, une vraie nouveauté. Même si on ne connaît pas du tout notre humour, ce film peut être fédérateur pour la famille.
D.M.: Et ce qu'on adore pendant les projections, c'est que les rires ne sont jamais au même moment. Chacun y trouve son compte. Comme on disait, il y a plusieurs lectures dans ce film.
Vous vous apprêtez à présenter le film en tournée...
G.L.: Oui, une quarantaine de dates ! Tranquille !
D.M.: Peinard ! C'est joli, la France, donc on va être content de se balader !
G.L.: Ca va être un vrai marathon ! C'est cool, on a hâte de le montrer partout !
La liste de la tournée des avant-premières de "La Folle Histoire de Max & Léon" :
Et après cette tournée, retour aux sketchs télé ? Un nouveau long métrage ?
G.L.: On a tourné un prime : la Folle soirée du Palmashow 3, qui va passer sur C8, vraisemblablement fin septembre - début octobre. Il va y avoir la sortie du film. On va déjà attendre un tout petit peu, voir comment ça se passe. Et puis, je pense que la promo va être un réel investissement aussi. Donc on verra après.
D.M.: On fonctionne à l'envie.
G.L.: Chaque chose en son temps.
D.M.: C'est vrai qu'après le film, on a eu envie de refaire des sketchs, de se refaire un prime. On avait des idées.
G.L.: On va se remettre des perruques, des moustaches. On va se recasser la gueule.
La bande-annonce de La Folle histoire de Max et Léon, qui sortira le 1er novembre 2016 :
Propos recueillis au Festival du film francophone d'Angoulême 2016