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    "The Boss Baby" : rencontre avec le réalisateur du prochain Dreamworks
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Dévoilé dans une première bande annonce, "The Boss Baby" est le prochain long métrage d'animation Dreamworks qui fera suite aux "Trolls" en 2017. Rencontre avec le réalisateur du film, Tom McGrath, qui a également signé les "Madagascar"...

    Twentieth Century Fox

    "Un bébé portant un costume fait équipe avec son frère de 7 ans pour arrêter le directeur de la compagnie Puppy."

    Le synopsis du prochain long métrage animé des studios Dreamworks (prévu pour le 12 avril 2017, après Les Trolls) a le mérite d'intriguer tout en restant simple. Porté par les voix d'Alec Baldwin, de Kevin Spacey et de Steve Buscemi en version originale, The Boss Baby s'est dévoilé dans une première bande annonce. 

    Alors que le film était également présenté au festival du film d'animation d'Annecy il y a quelques mois, nous avions eu l'opportunité de nous entretenir avec son réalisateur Tom McGrath, notamment connu pour avoir signé la trilogie des Madagascar, ainsi que Megamind. Rencontre...

    Allociné : Quelle est l'idée qui est à l'origine de "The Boss Baby" ? 

    Je voulais faire une pause après les Madagascar, et Megamind m’avait déjà permis de le faire avec des personnages humains. Je m’étais beaucoup amusé à les animer, et j’avais envie de refaire une histoire avec des humains. Je ne savais pas encore laquelle. Donc j’ai lu pas mal de livres et je suis tombé sur celui-là (ndlr : The Boss Baby, un conte pour enfants de Marla Frazee) et j’ai pu m’y identifier grâce à ma relation avec mon frère durant mon enfance. J’ai pu en faire quelque chose de très personnel. (…) J’étais le plus jeune, j’étais le Boss Baby. Et dans un sens, vous apportez un peu de vous-même, de votre propre expérience… Parce que c’est quelque chose d’universel, tous les gens qui travaillent sur le film ont vécu ces expériences que l’on essaye de raconter. Il y a beaucoup de moi dedans, mais c’est assez universel. Les relations familiales, entre deux frères… Et j’espère que même avec le son coupé, les gens pourront quand même comprendre cette histoire et s’identifier aux personnages. En fait, je me demande si j’ai déjà raconté une histoire comme celle-là avant, c’est un nouveau territoire qu’on explore, il y a toutes ces vannes qui s’ouvrent avec des flots d’idées.

    Comment avez-vous élaboré les personnages du film. Le Boss Baby ressemble notamment à Baby Herman dans "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?"...

    J’adore Baby Herman dans Roger Rabbit, mais je veux essayer de m’en éloigner. Pour moi, l’important est toujours de plonger au cœur des personnages, quitte à laisser la comédie de côté un moment. Qui sont vraiment ces personnages ? Baby Herman est plutôt un mec style cigare-champagne lié au milieu mafieux, un genre de gangster… Et je voulais que le Boss Baby ressemble davantage à ces gens très professionnels que j’ai croisés dans ma vie, tellement absorbés par leur travail qu’ils en oublient leur famille. Ils ne connaissent pas l’amour, un peu comme le personnage de George Clooney dans le film In the Air. Le Boss Baby est tellement perdu et dominé par son travail qu’il ne sait pas ce qui est important. Son grand frère, le petit garçon, est l’exact opposé. Il a eu une enfance, il utilise son imagination mais il n’est pas conscient de ses responsabilités. Donc le Boss Baby devra lui apprendre à être le grand frère qu’il doit être, et à l’inverse, Tim pourra donner à ce type qui n’a jamais connu que le travail, l’enfance qu’il n’a jamais connue, la joie de s’amuser, l’importance d’avoir une famille. Il y a tant de personnes comme ça, qui sont tellement focalisées sur leur carrière, qu’à la fin de la journée, même s’ils ont gagné beaucoup d’argent, ils se sentent très seuls et ont beaucoup de regrets sur la façon dont ils vivent leur vie. Tim va éviter cette descente aux enfers à son frère.

    Touchstone Pictures

    Pour ce film, vous parliez d'un retour aux sources en termes d'animation. C'est vrai que la technologie actuelle nous permet de tout faire, cela veut-il dire pour autant qu'on doive tout faire ?

    Non je ne pense pas qu’on doive tout montrer. En fait, je pense que même dans nos propres films, on a eu tendance à vouloir en rajouter toujours plus en pensant que c’était ce que voulaient voir les spectateurs. La Belle et le clochard, Peter Pan, Alice au pays des merveilles, étaient des films qui étaient simplement colorisés avec de l’encre et de la peinture. Les personnages, la palette de couleurs, étaient tellement importants… Ils étaient doués chez Disney pour développer ces palettes et ces petites pointes de couleurs pour attirer votre œil sur les personnages. Nous avons commencé à oublier les personnages pendant les projections-test, on se disait : "Mettons plus d’arbres ici, plus de voitures là-bas, plus de tout…" Et puis au final, ça devient la pagaille. Ce n’est vraiment pas facile parce qu’aujourd’hui, les gens sont toujours habitués à procéder comme ça, il faut dire "stop". S’arrêter et faire en sorte que chaque chose - les couleurs, les éléments du décor - désigne le personnage, accompagne l’œil du spectateur là où on veut l’amener, ou soutienne l’émotion et la comédie. C’est ce qui se faisait dans les vieux films d’animation. On concevait l’arrière-plan en fonction des personnages, pour pouvoir les mettre en valeur en utilisant l’architecture, les perspectives. Aujourd’hui on a oublié ça, on divise tout en départements. Mais le fait de regarder un plan devrait être facile pour l’œil du spectateur. La couleur devrait vous faire avancer au lieu de vous faire reculer.

    En attendant "The Boss Baby", retrouvez "Les Trolls" en salles le 19 octobre...

     

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