De quoi ça parle ?
Le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément suspecte quand on sait qu'il s'agit du fondateur et principal actionnaire du puissant et tentaculaire Groupe W.
Qui va hériter de cet empire économique ? Officiellement Nerio n'avait pas de famille. Mais il cachait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Seul problème, ce jeune héritier vient d'être jeté dans une prison du fin fond de l'Amazonie. Accusé de trafic de drogue, il clame son innocence.
Nerio assassiné. Largo emprisonné. Et si ces deux affaires faisaient partie d'un seul et même complot visant à prendre le contrôle de l'empire Winch ?
1. De la BD au film : histoire d'une adaptation
Le metteur en scène Jérôme Salle et son scénariste Julien Rappeneau ont du faire des choix pas toujours évidents afin d'assurer la viabilité de l'adaptation d'une bande-dessinée aussi connue et appréciée au cinéma: "Très tôt, nous avons décidé de nous focaliser sur les deux premiers albums, qui traitaient de thèmes qui nous touchaient particulièrement. Mais nous avons également puisé des éléments d'intrigue financière dans les deux albums suivants", explique le cinéaste.
"Dès le début, je souhaitais pouvoir me réapproprier l'histoire. L'idée était de rester fidèle à l'esprit mais sans faire une simple transposition. J'avais prévenu Jean Van Hamme dès notre première rencontre. Je tenais à ce que cela soit très clair entre nous. Adapter, c'est trahir, et il faut en conserver la possibilité. Mais je devine aussi à quel point il peut être difficile d'accepter cette trahison pour l'auteur de l'oeuvre originale. Julien Rappeneau et moi avons fait lire la première version du scénario à deux ou trois fans de la B.D.. Ils l'ont aimée et surtout, malgré les changements, y ont retrouvé ce qu'ils aimaient dans l'oeuvre originale. La première partie de notre pari était gagnée !".
2. Un tournage sous haute tension
Lors du tournage des scènes d'action à Hong Kong, le réalisateur Jérôme Salle et son équipe ont travaillé de la même manière que les productions locales : en équipe réduite, sans autorisation, guettant l'arrivée de la police. Ces scènes tournées dans l'urgence et dans l'illégalité montrent notamment Largo sautant d'un pont sur un bus.
3. Un engouement général
Tomer Sisley, l'interprète de Largo Winch à l'écran, a pris son rôle très au sérieux: il a appris le serbe (la langue natale du personnage principal), et a effectué une grande partie des cascades lui-même.
L'équipe était très motivée, à tel point qu'une anecdote très représentative en ressort: "Je me souviens de ces deux figurants brésiliens – des jumeaux fans de films de kung fu, qui ont vendu leur voiture pour acheter leur billet d'avion et venir tourner avec nous à Hong Kong ! Leur salaire leur a permis de vivre pendant le tournage et ils espéraient en conserver suffisamment pour racheter une voiture à leur retour chez eux", évoque le réalisateur.
4. Un casting compliqué
Le choix de l'acteur qui allait avoir la lourde tâche d'interpréter Largo Winch a été on ne peux plus épineux. Jérôme Salle raconte : "La directrice de casting a certainement vu tous les acteurs francophones de vingt à trente-cinq ans, en poussant jusqu'au Canada, aux États-Unis et au Maroc !". Le choix s'est finalement porté sur Tomer Sisley, acteur en adéquation avec le personnage, surtout celui du roman : "Tomer Sisley ne ressemble pas physiquement au Largo Winch de la bande dessinée mais il est proche de celui des romans. J'ai vu Tomer jouer une scène clé, l'affrontement avec son père adoptif auquel il en veut et dont il est tenté de refuser l'héritage. Je l'ai trouvé excellent, investi et entièrement dans son personnage" ajoute l'auteur Jean Van Hamme.
5. Un projet de longue date
Jean Van Hamme, scénariste de la bande-dessinée éponyme, nous parle de l'origine de l'adaptation cinématographique: "Il y a plus de vingt ans, un des plus grands producteurs indépendants, Serge Silberman, avait déjà acheté les droits d'adaptation de Largo Winch, mais il est décédé avant d'avoir pu en faire le concurrent de la série des James Bond dont il rêvait. Depuis la sortie des premiers albums, il y a bien eu d'autres propositions mais elles étaient plus ou moins sérieuses. Il y a également eu la série télévisée. La proposition de Nathalie Gastaldo (la productrice) me paraissait beaucoup plus positive. Elle connaissait la bande dessinée et avec Jérôme Salle, ils avaient une vraie ambition tant au niveau des moyens que de l'esprit.
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Interview de Tomer Sisley pour Largo Winch