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    Le Monde de Dory : rencontre avec les réalisateurs Andrew Stanton et Lindsey Collins
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Alors qu'ils étaient de passage au Festival du film d'animation d'Annecy pour présenter "Le Monde de Dory", en salles à partir du 22 juin, nous avons pu nous entretenir avec le réalisateur Andrew Stanton et la productrice Lindsey Collins...

    The Walt Disney Company France

    13 ans après Le Monde de Nemo, sa meilleure amie Dory, attendrissant poisson chirurgien à la mémoire vacillante, s'apprête à traverser de nouveau l'océan pour retrouver ses parents. En attendant de pouvoir découvrir ses nouvelles aventures en salles à partir du 22 juin, rencontre avec le réalisateur Andrew Stanton (Le Monde de Nemo, WALL-E) et la productrice Lindsey Collins, en direct du Festival du film d'animation d'Annecy... 

    AlloCiné : aviez-vous déjà en tête les origines de Dory alors que vous réalisiez "Le Monde de Nemo" ?

    Andrew Stanton : Je suis sûr qu’on peut trouver plein d’articles sur Internet où je dis qu’il n’y aura jamais de suite au Monde de Nemo, que le film tient tout seul. Et c’est ce que je pensais vraiment. Puis nous avons fait WALL-E et John Carter, et on nous a demandé de revoir Le Monde de Nemo en 3D en 2011. Je n’avais pas revu le film depuis 7 ou 8 ans, j’avais complètement oublié ce que ça faisait de le voir sur grand écran. Je me suis vraiment laissé prendre par le film, et je me suis inquiété pour Dory. Je me suis dit qu’elle pouvait très bien perdre Marin et Nemo, les retrouver, elle se demande toujours d’où elle vient… J’ai eu le sentiment d’avoir laissé une porte ouverte.

    Lindsey Collins : Tu t’es un peu transformé en Marin. "Mais qu’est-ce qui va se passer ?" (rires)

    Andrew Stanton : Ça ne m’a pas quitté, je n’arrêtais pas d’y penser. Et ce n’est que pour ces problèmes avec Dory que je m’y suis remis.

    The Walt Disney Company France

    Selon une rumeur sur Internet, on peut voir dans Le Monde de Dory le premier couple lesbien de l’histoire de Pixar. Est-ce que c’est vrai ?

    Andrew Stanton : Des gens ont vu deux femmes dans un plan, ils ont pensé ce qu’ils voulaient, et c’est très bien. C’étaient simplement des figurantes dans un plan. Nous n’avons pas planifié quoi que ce soit, c’est un peu ce que vous voulez, c’est un reflet parfait de ce à quoi le monde ressemble.

    Lindsey Collins : Nous accordons beaucoup de temps et de réflexions à nos personnages principaux. Nous y pensons, nous parlons d’eux, nous les modifions… Et ensuite nous devons peupler le monde que nous avons créé. Et si nous faisons des humains, ce qui est assez rare, nous faisons en sorte que notre monde ressemble au monde réel. La diversité vient de cette volonté de ressembler au monde que l’on connait.

    Andrew Stanton : Mais on n’a pas demandé leur avis à ces deux personnages, donc on ne sait pas. (rires)

    Dory oublie beaucoup de choses. Quelle serait le moment que vous ne pourrez jamais oublier la concernant ?

    Lindsey Collins : Ce qui est incroyable avec Dory, c’est qu’elle a dépassé Le Monde de Nemo d’une façon immense.

    Andrew Stanton : On ne s’y attendait pas du tout.

    Lindsey Collins : Maintenant qu’on la connait bien, ça nous parait évident que les gens aient réagi comme ça. Mais pour ma part, j’ai été abasourdie de voir à quel point les spectateurs la comprenaient, l’aimaient, la défendaient de façon sincère. Le moment que je n’oublierai jamais, c’était cet instant où Andrew, après avoir terminé les deux films, revoyait une séquence. Et je lui ai demandé ce que tout ça lui faisait. Il m’a répondu : "Je suis tellement fier d’elle." C’était comme si quelqu’un me parlait de ses enfants. "Regarde ce qu’elle est devenue, et je n’y suis quasiment pour rien."

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    En tant que story-teller à Pixar, quel serait votre conseil pour raconter une bonne histoire ?

    Andrew Stanton : Je me souviens qu’à une époque, aucun de nous ne savait quoi que ce soit. Nous étions tous d’énormes fans de bonnes histoires, qu’elles se trouvent à la télé, au cinéma, dans des livres… Et nous n’avons pas cessé d’étudier, d’essayer d’apprendre de toutes les grandes choses qui avaient pu se faire, qu’elles viennent du passé ou pas. On n’a jamais fini d’apprendre. Ce qui me fascine, c’est que quelqu’un peut faire presque toujours le même film avec presque toujours les mêmes idées dedans, mais s’il ne fait de la bonne façon, cela va encore donner quelque chose de nouveau. Il va s’approprier l’histoire. Ca ne me dérange pas de revoir encore un film de flic ou un autre western, parce qu’ils peuvent être suffisamment différents simplement par la façon dont ils sont racontés.

    Lindsey Collins : Je me souviens aussi de ce que tu disais, Andrew. "Termine le scénario. Ca ne sera pas bon. Ca ne sera pas assez fluide, il manquera des choses, ça sera trop long, etc… Mais si tu cherches constamment à arranger les choses pendant le processus, tu ne le termineras jamais. Donc termine-le, et reviens dessus autant de fois que nécessaire."

    Andrew Stanton : L’art, ça revient à apprendre un instrument. Ce n’est que de la pratique. Personne ne s’attend à ce que vous puissiez prendre un violon et en jouer si vous n’en avez jamais fait avant. A chaque nouvelle histoire, c’est un nouvel instrument. Si la pratique ne vous intéresse pas, alors ne le faites pas, car c’est par là que tout passe.

    Nage droit devant toi...

     

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