Pour ceux qui ne connaissent pas Voltron, de quoi ça parle ?
Joaquim Dos Santos : L’idée principale était de rendre hommage à la série d’origine. Les fans de la première heure reconnaîtront directement l’univers. On reprend les éléments principaux : ça se passe dans le futur, sur une planète qui n’a pas encore été visitée par les extraterrestres. Voltron, c’est l’histoire de 5 adolescents qui se retrouvent mêlés à une guerre intergalactique qui existe depuis des décennies. Ils trouvent le Lion bleu. L’idée est que 200 ans plus tôt, les différentes parties de Voltron ont été dispersées dans l’univers. Ils doivent retrouver les 5 parties pour le recréer et s’attaquer à l’ennemi.
Pourquoi avoir fait un remake ?
Margie Cohn : Voltron fait partie des classiques DreamWorks. Nous aimions les thèmes que la série traite comme le travail d’équipe et ses personnages très contemporains. Nous avons ensuite cherché la personne qui réussirait le mieux faire revivre la série, Joachim.
Joaquim Dos Santos : J’étais très fan de la série. J’ai grandi en regardant Voltron. En réalité, mon collaborateur et moi avions envisagé l’idée de faire un remake bien avant que les studios ne nous contactent. Nous avons tout de suite commencé à travailler, à chercher des idées. Nous avions vraiment hâte de nous lancer.
Dreamworks Animation / Netflix
Quels changements ont été apportés dans le traitement de la série ?
J.S : Vous savez, la série d’origine était vraiment un produit de son époque. Il n’y avait pas vraiment de nuances, c’était les bons contre les méchants. Les personnages étaient alors des héros très communs. On a tenté aujourd’hui d’apporter plus de profondeur et de personnalité. Nos personnages ne sont pas obligés de bien s’entendre par exemple. Quant au "méchant" de l’histoire, il est plus nuancé. Son traitement n’est pas manichéen et ses motivations sont expliquées à travers un épisode origin story.
Ça vous a fait quoi de travailler pour l’un des plus grands studios d’animation et pour Netflix ?
J.S : Pour moi, c’est très excitant ! Ils nous offrent des possibilités de travail que nous n’aurions pas pu avoir avant. DreamWorks me permet de réaliser un rêve d’enfant.
M.C : Netflix a impacté notre façon de raconter les choses, parce qu’il n’y a pas de publicité sur leur plateforme et que tous les épisodes sont disponibles d’un coup. Ce qui nous permet de construire des histoires plus complexes, d’aller plus en profondeur dans l’écriture des personnages. Si le lecteur ne comprend pas, il peut retourner en arrière. Les enfants d’aujourd’hui ne regardent plus vraiment de programmes télévisés. Avec Voltron, ils auront un pack complet.
DreamWorks Animation
Il y a de nouveaux personnages dans cette version, non ?
J.S : Nous avons gardé le personnage de la princesse Allura mais nous l’avons un peu modifié. Nous l’avons rendu plus forte. Elle est au cœur de l’intrigue car elle a une vision plus large des évènements, elle sait ce qui est en jeu et ce qu’il s’est passé avant. C’est un super personnage. De manière générale, tous les personnages de la série sont traités de manière égale. Cela permet au spectateur de suivre son préféré.
M.C : Vous savez, quand l’histoire est très bien écrite, tu sais que de bons personnages féminins vont y être développés (rires). Les nouveaux arrivants viennent de tous horizons, afin de permettre aux spectateurs des différents pays de s’identifier à eux.
En dehors de Voltron, DreamWorks va aussi produire Trollhunters, adapté d’un livre de Guillermo Del Toro. Comment en avez-vous acquis les droits ?
M.C : Guillermo Del Toro travaillait sur ce projet de son côté, mais pour en faire un film. C’était un univers tellement travaillé et riche que ça avait plus de sens d’en faire une série télé. Donc il a changé d’angle. C’est une série qui se rapproche de son univers cinématographique. Ça va être quelque chose d’assez unique.
Dreamworks Animation / Netflix
Voltron, le défenseur légendaire sur Netflix.
Propos recueillis en table ronde à Paris le 12 avril dernier
