NOTRE PALME
Brigitte Baronnet : Impossible de faire un choix entre Carol, une friandise, impeccablement réalisée et interprétée, et La Loi du marché de Stéphane Brizé, un film certes âpre, mais criant de vérité(s) et bouleversant
Clément Cuyer : Youth de Paolo Sorrentino
Mathilde Degorce : Youth de Paolo Sorrentino
Thomas Destouches : Mia Madre de Nanni Moretti
Maximilien Pierrette : The Lobster de Yorgos Lanthimos
Laetitia Ratane : Mon Roi de Maïwenn, criant de vérité, de souffrance et d'amour.
NOS PRIX D'INTERPRETATION
Brigitte Baronnet : Cate Blanchett ex aequo avec Rooney Mara (dans Carol) et Vincent Lindon (dans La Loi du Marché). Avec une mention spéciale à Vincent Cassel dans Mon Roi.
Clément Cuyer : Michael Caine (dans Youth) et Emily Blunt (dans Sicario)
Mathilde Degorce : Vincent Lindon (dans La Loi du Marché) et Cate Blanchett (dans Carol)
Thomas Destouches : Géza Röhrig (dans Le Fils de Saül) et Margherita Buy (dans Mia Madre)
Maximilien Pierrette : Colin Farrell (dans The Lobster) et Gabriel Byrne, (dans Plus fort que les bombes) ex aequo et Isabelle Huppert (dans Plus fort que les bombes)
Laetitia Ratane : Emmanuelle Bercot (dans Mon Roi) et Vincent Lindon (dans La Loi du Marché), si vrais, incarnés, bouleversants et élégants.
Les palmés de Cannes au micro d'AlloCiné :
LA SURPRISE
Brigitte Baronnet : Côté film, le drôlatique Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael, le feel-good movie de cette Quinzaine. Côté rencontre, le duo Vincent Lindon et Stéphane Brizé, qui en quelques minutes sont passés d'un très beau fou rire à une incroyable émotion, un moment qui me donne d'autant plus la chair de poule après ce prix d'interprétation
Clément Cuyer : L'accueil positif réservé au Love de Gaspar Noé, aux antipodes de la réception houleuse d'Irréversible douze ans plus tôt.
Mathilde Degorce : L'absence de Youth au palmarès.
Thomas Destouches : L'accueil mouvementé pour La Forêt des Songes... (Lire plus bas !)
Maximilien Pierrette : L'accueil très négatif réservé à Gus van Sant. Pour le coup, je suis un peu moins déçu de l'avoir raté, mais quand j'entends qu'on compare le film à Marc Lévy ou "du mauvais Shyamalan", c'est quelque chose.
Laetitia Ratane : Les mots d'amour de Love. Je n'ai pas encore vu le film mais je m'attendais à ce que ce soit plus cru et donc plus polémique.
LA SCENE CHOC
Brigitte Baronnet : La scène très "buñuelienne" de The Lobster, les passages avec les paparazzi dans le documentaire Amy, et la dernière partie de Maryland d'Alice Winocour.
Clément Cuyer : L'éjaculation en 3D de Love.
Mathilde Degorce : La fin de Chronic. Difficile d'en dire plus...
Thomas Destouches : Le plan séquence d'ouverture du Fils de Saül...
Maximilien Pierrette : Choc, peut-être pas, mais jouissive, la scène de Mad Max au cours de laquelle le héros snipe les motards qui sautent au-dessus de son bolide lancé à pleine vitesse. Tout en gardant une main sur le volant.
Laetitia Ratane : Les derniers plans et mots de Mia Madre : élégants, simples, magnifiques et si déchirants
LA REPLIQUE
Brigitte Baronnet : "Je ne suis pas un connard, je suis le roi des connards !" Vincent Cassel dans Mon Roi
Mathilde Degorce : Le monologue de Rachel Weisz dans Youth. Une scène qui prend aux tripes.
Thomas Destouches : "Tu fais tout le temps la gueule, tu crois que ça te donne l'air profond ?" ou quand, au détour d'un dialogue de son (très réussi) premier film Les Deux Amis, Louis Garrel s'amuse de sa réputation.
Maximilien Pierrette : "Tu fais tout le temps la gueule. Tu crois que ça te donne l'air profond ?" : j'ai beau ne pas avoir vu ses Deux amis, savoir que Louis Garrel a de l'auto-dérision par rapport à l'image qu'il peut renvoyer me fait plaisir.
Laetitia Ratane : Toutes celles de Vincent Cassel au début de Mon Roi. Festival de jeux de (bons) mots.
LA RENCONTRE
Brigitte Baronnet : Croiser de bon matin Monsieur Gilles Jacob, lui serrer la main et échanger quelques mots avec lui, avec l'élégance et la courtoisie qu'on lui connait.
Clément Cuyer : Le chef opérateur Roger Deakins
Mathilde Degorce : Julia et Clara Kuperberg, réalisatrices de This is Orson Welles, spécialisées (notamment) dans l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Passionnées et passionnantes.
Thomas Destouches : Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet et Arnaud Desplechin pour Trois Souvenirs de ma jeunesse
Maximilien Pierrette : Benicio del Toro. Je le savais impressionnant, mais pas à ce point.
Laetitia Ratane : Jean-Hugues Anglade, pétri de beaux souvenirs et de douloureuses pertes. D'un talent et d'une humanité rares.
Notre rencontre avec Roger Deakins, le chef 'op des Coen et de Sicario :
LE TALENT QU'ON A ENVIE DE SUIVRE
Brigitte Baronnet : Adèle Exarchopoulos, toujours, après son retour en haut de l'affiche pour Les Anarchistes. Swann Arlaud, doublement présent à Cannes avec Les Anarchistes et Ni le ciel ni la terre. Sans oublier Ariane Labed (The Lobster) et Paul Hamy (Maryland et Mon Roi).
Clément Cuyer : Paul Dano, déjà plus un débutant, mais qui prouve à chaque sortie (ici dans Youth) qu'il a tout d'un très grand.
Mathilde Degorce : Deniz Gamze Erguven, la réalisatrice de Mustang (qui aurait amplement mérité la Caméra d'or) et ses 5 jeunes actrices qui crèvent l'écran.
Thomas Destouches : László Nemes. Le réalisateur de Saül a un potentiel inouï.
Maximilien Pierrette : Rod Paradot, révélation de La Tête haute, bien sûr. Et Joachim Trier, réalisateur aussi doué derrière la caméra qu'il est passionnant et très sympa en interview (et pas que parce qu'il a adoré mon T-Shirt mêlant Chuck Norris et Zlatan Ibrahimovic), et m'a confirmé que j'avais raison de le suivre déjà.
Laetitia Ratane : Les deux jeunes héros comico-touchants de La vie en grand, Balamine Guirassy et Ali Bidanessy.
LA SOIREE QUI NOUS A FAIT VIBRER
Brigitte Baronnet : La soirée d'ouverture de la Quinzaine
Clément Cuyer : Des étoiles plein les yeux pour la soirée du Petit Prince.
Mathilde Degorce : La soirée Vice Versa où l'on a expérimenté en live #joie #dégoût #tristesse #colère #peur mais aussi #fou rire...
Thomas Destouches : La soirée donnée en l'honneur de Trois souvenirs d'Arnaud Desplechin.
Maximilien Pierrette : Celle de Trois souvenirs de ma jeunesse, à la plage de la Quinzaine.
Laetitia Ratane : La soirée Vice Versa, et ses fous rires immortalisés mais aussi la montée des marches entre collègues rêveurs et motivés !
LA DECEPTION
Brigitte Baronnet : Récupérer in extremis des places pour la montée des marches de Mad Max, et devoir les donner (et donc faire deux heureux !) pour privilégier le (vrai) boulot !
Mathilde Degorce : La rencontre manquée avec Michael Fassbender.
Thomas Destouches : J'étais justement dans la salle lors de la projection mouvementée de La Forêt des Songes... (Lire plus haut !)
Maximilien Pierrette : Ne pas avoir pu voir Dheepan. Et Carol (aaah, Rooney). Mais surtout Dheepan.
Laetitia Ratane : Marguerite et Julien que j'espérais plus fou et rock n' roll...
LA CHANSON DU FESTIVAL
Brigitte Baronnet : Midnight Summer Dreams de The Stranglers, la musique de fin de Marguerite et Julien
Clément Cuyer : Le Carnaval des Animaux, encore et toujours...
Mathilde Degorce : You've Got The Love, qui ouvre Youth. Des les premières secondes, on SAIT que l'on va voir un grand film.
Thomas Destouches : Fog de Jabberwocky sur la bande-originale des Deux Amis. Mais je suis une telle quiche en musique...
Maximilien Pierrette : I Fink U Freeky de Die Antwoord, que je ne m'attendais pas vraiment à entendre dans La Tête haute.
Laetitia Ratane : Le Carnaval des Animaux encore et toujours. Toute la beauté et le suspense de Cannes se logent dans cette musique officielle du festival.
La playlist de Cannes 2015 !
L'EXPLOIT DU FESTIVAL
Brigitte Baronnet : Accéder à la très secrète Terrasse UGC pour rencontrer Cate Blanchett, Rooney Mara et Todd Haynes, l'équipe de Carol, à l'évidence très sollicitée. Et aussi... ne pas s'assoupir une seule fois pendant une séance du Festival !
Clément Cuyer : Ne pas avoir été refoulé au moins une fois d'une projection, alors qu'il semblait y avoir encore plus de monde que les années précédentes.
Mathilde Degorce : Monter les marches et assister à la conférence de presse des lauréats en étant assise à 1 mètre des frères Coen. Un moment unique où le talent des cinéastes et leur amour du 7e Art irradiaient.
Thomas Destouches : Emouvoir Arnaud Desplechin. Il n'y a plus rien au-delà.
Maximilien Pierrette : Ne pas avoir dormi devant un seul film cette année. Comprenne qui connaisse Cannes et la fatigue parfois pesante qui va avec.
Laetitia Ratane : Essayer a tout prix de s'inscruster sur la TV Line en sortie de conférence de presse le soir de la clôture !!! Le challenge annuel.
LA DECLARATION
Brigitte Baronnet : "C’est la première fois de ma vie qu’un personnage m’émeut, je suis triste qu’il n’existe pas" Vincent Lindon au sujet son personnage dans La Loi du marché
Mathilde Degorce : Vincent Lindon, juste après avoir reçu son Prix : "Je ne pensais pas que je pouvais trimballer autant de douleur à l'écran".
Thomas Destouches : Pas des mots mais un beau geste d'Arnaud Desplechin...
Maximilien Pierrette : "Pixar, c'est plus que du dessin animé. C'est du grand cinéma." - Gilles Lellouche. Pas mieux.
Laetitia Ratane : Lindon citant Faulkner : "Faites des rêves immenses pour ne pas les perdre de vue en les poursuivant..." C'est noté, messieurs.
LE MOMENT INSOLITE
Brigitte Baronnet : Rod Paradot, la révélation de La Tête haute, qui a l'issue de la journée presse à laquelle il vient de participer, demande s'il peut garder les affiches du film, et repart avec un paquet sous le bras ! On sentait la fierté immense d'avoir fait ce film, une fierté légitime et, il faut l'avouer, très touchante !
Clément Cuyer : La légende Roger Deakins, chef opérateur attitré des frères Coen, qui checke la lumière de notre interview !
Mathilde Degorce : On avait pas assez des sacs caméras et des lumières, il a fallu se trimballer Chewie dans tout le festival. La petite peluche s'est avérée être une véritable mascotte et lui faire partager nos aventures cannoises (voir plus bas) a été l'un des plus beaux moments de cette quinzaine.
Thomas Destouches : Le passage à travers une installation kaléidoscopique au pavillon italien.
Maximilien Pierrette : Avant cette déclaration, Gilles Lellouche a été au coeur d'un méchant fou rire avec Pierre Niney et Mélanie Laurent, ses compères du doublage de Vice Versa. J'avoue que faire tomber son carnet sous leurs yeux alors qu'ils essayent de se retenir, n'aide pas.
Laetitia Ratane : La prise de la photo immortalisant les frasques de lit de Chewie.
Notre interview de Rod Paradot, la révélation de "La Tête Haute" :
LE PLUS GROS VENT
Brigitte Baronnet : Quel vent ? Il a fait très beau cette année !
Clément Cuyer : Avec Josh Brolin, pour lui faire faire un câlin en compagnie de notre ami Chewie !
Mathilde Degorce : Celui que l'on entend souffler dans le film d'Hou Hsiao-Hsien, The Assassin.
Thomas Destouches : Trois heures de file d'attente réparties sur deux essais pour voir Notre Petite Soeur de Hirokazu Koreeda. Un exploit relaté le jour même avec une fierté perverse sur AlloCiné...
Maximilien Pierrette : Savoir qu'on ne pourra pas avoir de créneau avec Natalie Portman est déjà assez douloureux. Se faire remballer à la projection de son film, complète 30 minutes avant le début de la séance, ça ressemble à une double-peine.
Laetitia Ratane : Celui qui soulève les jupes !
L'EDITION CANNES 2015 RESTERA MARQUEE PAR...
Brigitte Baronnet : Le cinéma français, jeunes réalisateurs comme confirmés ! Encore une année pleine de belles surprises et de promesses !
Clément Cuyer : Le message au monde adressé par Luc Jacquet et Claude Lorius avec La Glace et le ciel, présenté en clôture. Un film pour que chacun réalise combien la nature est fragile et se doit d'être protégée.
Mathilde Degorce : Le palmarès vécu au plus près des talents, la conférence de presse du jury, les larmes de Vincent Lindon et l'émotion d'Emmanuelle Bercot. Sans oublier la Dream Team de choc sans qui cette édition cannoise n'aurait pas eu la même saveur...
Thomas Destouches : Mes délicieux moments passés dans les files d'attente avec mes confrères Emmanuelle, Aurélien, Mathieu, Melissa, Robin, Perrine, Iris et Renan. Coeur avec les doigts.
Maximilien Pierrette : Les émotions de Vice Versa, premier Pixar à m'avoir fait verser une larme depuis Toy Story 3 (ce qui situe un peu le niveau), alors que j'avais très très peur d'être déçu, et plusieurs belles rencontres (Salma Hayek, Ben Whishaw, Ariane Labed, Gabriel Byrne, Joachim Trier, les voix VF de Vice Versa, Bencio del Toro...)
Laetitia Ratane : Le regard souriant et embué de larmes de Vincent Lindon, comblé par son si mérité prix d'interprétation. La passion et la douleur d'Emmanuelle Bercot, actrice choc de Maiwenn, également récompensée. Les fous rires de fatigue en salle de presse, à la fin du Festival. L'énergie dépensée pour tout voir et savoir de Cannes. Enfin, la mer et notre rayon de soleil maison : Chewie...
Et voici le Festival de notre Chewie :
Cannes 2015 : Chewie, on était à Cannes !