"Il est indispensable que la loi Evin soit appliquée pour les films français qui contiennent aujourd'hui pour 80% des scènes de tabagisme" : cette phrase, qui aurait tout à fait eu sa place dans Le Pari de Didier Bourdon et Bernard Campan, c'est à Michèle Delaunay qu'on la doit. Alors que les députés français ont récemment adopté la mise en vente de paquets de cigarettes neutres dès mai 2016, l'ancienne ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie suggère d'étendre ces mesures sur son compte Twitter.
Trois ans après une enquête publiée par la Ligue contre le Cancer, à l'occaison de la Journée Mondiale sans Tabac, et dans laquelle 180 films français étaient pointés du doigt pour leur côté incitateur, Michèle Delaunay a également interpellé la ministre de la santé sur son blog. Elle rappelle ainsi l'un des principes de la loi Evin, qui veut que "la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac, des produits du tabac sont interdites."
Des dérogations possibles ?
Relayées par BFM, ces déclarations n'ont encore pas suscité de réactions dans le milieu parlementaire, et nous sommes donc encore loin d'une éventuelle application. Mais si ça devait être le cas, tous les films ne seront pas touchés pour autant puisque des dérogations pourraient être accordées, dans des cas très précis : "quand les scènes filmées ont une valeur historique, en particulier dans les biopics, qu’elles correspondent à la mise en valeur d’une situation de stress ou de désespoir ou qu’elles contribuent elles-mêmes à souligner les effets délétères du tabac."
Après la pipe de Jacques Tati ou les affiches de Gainsbourg - Vie héroïque interdites de métro, c'est donc le tabac qui pourraient devenir persona non grata dans le cinéma français.
Essayez d'imaginer un film comme "La French" sans cigarettes :
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