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    3 Coeurs : "Benoit Jacquot arrive vraiment à saisir quelque chose dans l’instant"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Rencontre avec Chiara Mastroianni autour de "3 Coeurs" de Benoit Jacquot, sorti ce mercredi. La comédienne évoque notamment la méthode de travail du cinéaste et sa soeur dans ce film, Charlotte Gainsbourg.

    AlloCiné

    AlloCiné : Vous avez eu à plusieurs reprises des soeurs au cinéma. Dans 3 Coeurs, votre soeur est Charlotte Gainsbourg, et ça fonctionne immédiatement...

    Chiara Mastroianni, actrice : Ça s’est fait de façon assez spontanée. D’abord, j’étais très contente de jouer avec Charlotte [Gainsbourg]. Ça ne me paraissait pas du tout étrange. Jouer sa soeur, j’y ai cru tout de suite. J’étais dans cet enthousiasme, donc pour moi c’était évident.

    A d’autres occasions où j’ai eu des sœurs, comme Marina Fois ou Ludivine Sagnier qui sont des supers actrices, on avait des relations de sœurs plus conflictuelles. Alors que là, d’emblée, il fallait que ça se passe comme ça, parce que cette sœur, je l’adore. Le moment où elle part, je suis déchirée comme si je perdais l’homme de ma vie. Il fallait que ça soit instantané.  

    Qu'est-ce qui vous a marqué le plus dans la méthode de Benoit Jacquot ?

    Benoit va très vite. A tel point que je me souviens que, passée la première semaine, je me suis dit : il y a déjà une semaine qui s’est écoulée ? J’ai intérêt à en profiter car ça va tellement vite. Non pas parce qu’il a décidé qu’il ne veut pas faire plus d’un certain nombre de prises. S’il faut en faire plus, il en fera plus. Mais il se trouve qu’il est très rapide.

    Comme j’avais beaucoup de scènes avec de l’émotion, s’il faut refaire beaucoup de fois les scènes, on a l’impression que c’est trop mécanique, que c’est bidon. Il arrive vraiment à saisir quelque chose dans l’instant. On ne se relâche jamais. Il y a quelque chose de frémissant. Il voulait justement que mon personnage soit frémissant.

    L’autre chose qui m’a frappée chez lui… Benoit dit « on ne travaille pas, on est travaillé ». On n’a jamais beaucoup parlé du personnage. On s’est vus, on a diné. On a parlé de plein de choses, mais, avec moi en tout cas, il n’a pas décortiqué le truc. Il dégage cette sensation de calme comme si rien n’était grave. Il arrive, je crois, à mettre les acteurs dans certaines conditions qui sont très utiles pour ce qu’il faut jouer. Ça passe par quelque chose de sous-terrain ou inconscient. Comme je suis quelqu’un d’assez anxieux, ça me va très bien. Cette apparente légèreté m’aide.

    Depuis "3 Cœurs", vous avez tourné un autre film avec Benoit Poelvoorde, "La Rançon de la gloire"

    Oui, j’ai un tout petit rôle. Je suis là comme un petit clin d’œil. Je joue une patronne de cirque. Je rencontre par pur hasard le personnage qu’interprète Benoit Poelvoorde, et il se trouve que dans ce cirque mon clown est dépressif. Il faut très vite trouver un autre clown et persuader le personnage de Benoit de venir travailler dans notre cirque. C’était sympa de retrouver Xavier Beauvois après toutes ces années.

    Propos recueillis à Paris, le 8 septembre 2014

    Notre interview blind-test avec Benoit Poelvoorde autour de "3 Coeurs" :

     

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