Les Etats-Unis ont demandé jeudi soir l'extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, recherché par la justice américaine pour une affaire de moeurs vieille de 30 ans, ont annoncé vendredi les autorités suisses. L'Ambassade des Etats-Unis respecte ainsi le délai de 40 jours prévu dans le traité d'extradition conclu entre les Etats-Unis et la Suisse, où est actuellement détenu le réalisateur. Un des avocats de Polanski, Maître Hervé Temime, a déclaré à l'AFP que le cinéaste "ne change pas de cap. Il n'acceptera pas la demande d'extradition des Etats-Unis."
En attendant d'éventuels recours...
Roman Polanski, sous le coup d'un mandat d'arrêt américain, a été interpellé le 26 septembre à Zurich et placé en détention aux fins d'extradition. "L'OFJ (Office fédéral de la justice) transmettra la demande d'extradition au canton de Zurich, chargé de la notifier à Roman Polanski. Un délai lui sera fixé pour faire valoir ses observations à cette demande d'extradition", poursuit le communiqué. "Aucun délai fixe n'est prévu par la loi, mais Roman Polanski peut demander une prolongation de ce délai", a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'OFJ, Folco Galli. "Les autorités zurichoises seront chargées de l'audition de Roman Polanski. Elles établiront un procès verbal qui nous sera transmis", a-t-il ajouté. Et c'est sur la base de la demande d'extradition et des observations de Roman Polanski que l'OFJ "décidera s'il convient d'accorder ou non son extradition aux Etats-Unis." Toutefois, la décision de l'OFJ sera "susceptible de recours auprès du Tribunal pénal fédéral et, en dernière instance, auprès du Tribunal fédéral" de Lausanne. "Roman Polanski pourra alors faire appel de la décision de l'OFJ auprès du Tribunal pénal fédéral dans un délai de trente jours", a précisé M. Galli.
Deux ans de prison pour Polanski ?
"La nouvelle loi américaine du 1er juillet 1977 concernant les relations sexuelles avec mineurs est applicable dans le cas" de Roman Polanski, ce qui signifie qu'il "risque une peine maximale de deux ans après son extradition", selon M. Galli. Poursuivi par la justice américaine pour une affaire de moeurs vieille de plus de 30 ans, Roman Polanski "bénéficie de la nouvelle loi" car bien que le "délit ait eu lieu avant le 1er juillet 1977, la cour n'a pas prononcé la peine", précise-t-il.
Clément Cuyer avec AFP