La comédienne et danseuse Cyd Charisse s'est éteinte dans la nuit du lundi au mardi 17 juin à son domicile californien, victime d'une crise cardiaque. Inoubliable partenaire de Gene Kelly dans Chantons sous la pluie (1952) puis de Fred Astaire dans Tous en scène (1954), du réalisateur italien Vincente Minnelli, Cyd Charisse étudia la danse dès sa prime enfance pour rejoindre la légendaire troupe des "Ballets Russes" à l'âge de treize ans. Elle épousa en 1939 son professeur de danse, Nico Charisse, alors qu'elle tournait en France avec sa troupe. Elle avait d'abord pris "Sid" comme pseudonyme, pour le "sister" que l'un de ses petits frères n'arrivait pas à prononcer, avant de le transformer en "Cyd", plus exotique aux yeux de son agent. En 1945, Cyd Charisse avait été engagée pour danser au côté de Fred Astaire dans Ziegfeld Follies, mais ce n'est que sept ans plus tard qu'elle devint une star, grâce à un rôle muet mais détonant dans le plus célèbre des films musicaux, Chantons sous la pluie. Danseuse talentueuse, elle se spécialisa dans les comédies musicales, où elle eu pour partenaire récurrent Gene Kelly (Brigadoon, Beau Fixe sur New York).
"Hurler et crier, ce n'était pas vraiment mon style"
La fin de l'ère des comédies musicales avec numéros de danse, à l'orée des années 60, signa cependant le déclin de la carrière de Cyd Charisse au grand écran. Elle se tourna alors vers la France, pour produire son dernier film musical, Les collants noirs, avant de peiner à s'imposer dans des rôles dramatiques. "Hurler et crier, ce n'était pas vraiment mon style", avait-elle dit lors d'un entretien en 2004. Divorcée de Nico Charisse, elle fut brièvement la maîtresse de l'excentrique Howard Hughes avant d'épouser le crooner Tony Martin. Elle avait toutefois continué à tourner jusque dans les années 70, tout en se produisant avec succès dans des salles de danse au côté de son mari. Elle fit encore quelques apparitions télévisées, notamment dans la série Arabesque, avant de se consacrer définitivement à sa vie familiale.
Aline Honigmann avec AFP