Pensez-vous réaliser vous-même un film d'horreur ?
Oui. Robert Rodriguez et moi, nous allons faire un film d'horreur ensemble, The Grind House. Ce sera une oeuvre composée de deux films, dans la veine des double features qui sortaient dans les cinémas de quartiers. Nous allons donc faire deux films, que nous sortirons simultanément. Nous pensons le diffuser un peu comme les films d'exploitation d'antan, avec un entracte et tout ça. Eli Roth va en réaliser un également. Et puis nous allons mettre en boîte des bandes-annonces de faux films d'exploitation à diffuser entre les deux films. Ce sera comme dans les cinémas de quartier de l'époque, sans les rats et sans la violence. Ce sera comme retourner dans ces cinémas qui n'existent plus aujourd'hui.
Qu'est ce qui nous attend en terme d'horreur dans ce film ?
C'est très différent de ce que j'ai pu faire jusque-là. C'est assez cool, parce que c'est la première fois que j'écris quelque chose reposant entièrement sur l'horreur. J'ai écrit Une nuit en enfer, mais c'était assez décalé comme film, ça ne se prenait pas au sérieux. Les films de Robert et les miens ne se déroulent pas dans les années soixante-dix, mais à notre époque. Mais avec The Grind House, nous avons voulu retrouver l'esprit des seventies. Ce n'est pas un film rétro : nous avons simplement pris le parti de faire comme si ce genre de cinéma avait encore cours aujourd'hui. C'est donc un film à l'ancienne, comme dans les cinémas pourris de l'époque, avec des copies dégradées, des images manquantes ou abîmées. Mais avec un traitement actuel, des téléphones portables, les SMS et ce genre de choses. C'est ma version d'un slasher (film de tueur en série, NDLR). J'adore les slashers, et quand j'ai commencé à travailler sur l'idée, je ne voulais pas faire un truc rétro, mais un truc à partir d'un format rétro inédit dans son traitement. Ca peut être assez terrifiant. Mais je ne peux rien vous dire, je ne peux rien vous dire, je ne peux rien vous dire ! Je ne veux pas vous dévoiler l'histoire... Sachez simplement que je suis content de ce projet. C'est exactement moi ce film : ce n'est pas un film rétro, c'est comme si je réalisais aujourd'hui un film d'exploitation. Un truc dans la veine de Candy Snatchers, un petit truc barré et cool diffusé dans les drive-ins et dont les gens se souviennent.
Quand pensez-vous sortir le film ?
Je crois que Robert va tourner le sien fin janvier. Donc une fois que tout sera lancé, ça devrait être prêt d'ici six mois.
Vous êtes également réputé pour la qualité de vos bandes originales. Vous avez déjà une idée de ce qui nous attend sur "The Grind House" ?
Je ne sais pas encore ce que Robert a prévu de son côté. Nous avons été beaucoup inspirés par les films d'exploitation des années 70, mais également par les double features de Roger Corman. Robert et moi, on adore les films de Corman écrits par Charles Griffith où tout se déroule dans un bar. C'est un peu comme une pièce d'Eugene O'Neill façon grunge. Et donc, la grande majorité de mon film se déroulera dans un bar, avec une musique omniprésente et des morceaux divers et variés. Je suis assez enthousiasmé par la bande originale qui accompagnera la sortie de The Grind House.
Vous avez déjà un casting en vue ?
Pas encore... Je suis en train de terminer le scénario. Je n'aurai pas fini avant la semaine prochaine.
Vous avez déjà des pistes ?
Et bien, ce serait cool d'avoir Mickey Rourke. Je suis un grand fan de Mickey. Ce serait cool s'il participait au projet. Il a frappé un grand coup cette année, comme personne à Hollywood.
Question qui revient souvent je pense : travaillez-vous sur une édition DVD spéciale de "Kill Bill" ?