En 2001, le FBI lâchait le garçon manqué Sandra Bullock dans un concours de Miss menacé par un terroriste. Cinq ans plus tard, l'agent Gracie Hart est de retour pour une nouvelle enquête. Devenue une Miss FBI quelque peu encombrante pour le Bureau, la néo-bimbo est envoyée à Las Vegas pour retrouver le ravisseur de sa copine Miss America, flanquée d'une partenaire plus portée sur la clé de bras que sur le gloss et le rouge à lèvres. Rencontre avec la Miss Bullock, actrice et productrice de ce premier buddy movie au féminin...
AlloCiné : Qu'est ce qui vous a donné envie de retrouver le personnage de Gracie Hart et de faire ce "Miss FBI" ?
Sandra Bullock : Quand nous tournions Miss Détective, nous ne pensions pas à mettre une suite en chantier. D'ailleurs, malgré le succès du film, nous n'avons jamais eu de pression de la part du studio pour un autre épisode, car les exécutifs ne savaient pas trop ce qu'ils pouvaient attendre d'un tel film. Puis, au fil des années, nous nous sommes demandés avec le scénariste Marc Lawrence ce qu'il pourrait arriver à un agent du FBI ayant vécu ce par quoi Gracie est passée, avec cette exposition médiatique lors du concours de Miss. Nous y avons alors travaillé mais il était essentiel pour nous de prendre de la distance par rapport au premier opus : pour moi, une suite doit exister par elle-même.
Vous vous éloignez ici des clichés de la comédie au féminin...
Vous savez, les comédies pour les femmes sont assez rares à Hollywood, et ce sont quasiment toujours des comédies romantiques. Miss Détective était d'ailleurs un peu une comédie romantique, mais en tant que productrice, je voulais autre chose pour Miss FBI : divinement armée. Pourquoi la fille doit toujours finir par séduire le garçon ? Pour moi, la comédie doit reposer sur un élément inattendu : et ici, l'amour n'est pas pour Gracie. Sa rupture va lui permettre de se révéler... Mais j'ai dû me battre pour ne pas avoir de happy-end amoureux pour son personnage !
Le film fonctionne comme un vrai "buddy movie", mais au féminin. Il importait donc de trouver la bonne personne à opposer à Gracie...
C'est Regina King, qui interprète mon garde du corps Sam Fuller. Ca a été très dur de dénicher Regina : le personnage était génial sur le papier, mais c'était difficile de trouver qui pourrait lui donner vie. Tous les autres acteurs ont été faciles à trouver, mais Fuller était LE défi du film. Quand Regina est entrée dans la pièce, on a su que c'était elle. D'ailleurs, nous avons retravaillé le scénario avec elle pour développer le personnage. Notre relation durant le tournage a été géniale, même si on devait chacune se pardonner en fin de journée après tout ce qu'on s'était lancé au visage... (Sourire)
Et puis Dolly Parton, que vous prenez en chasse dans un casino de Las Vegas !
Dolly Parton était notre guest-star, même si je ne pensais pas qu'elle accepterait de rejoindre l'aventure : mais elle a répondu très gentiment à ma demande et a accepté de tout faire. Quand nous avons tourné la scène où je me retrouve à califourchon sur elle au beau milieu de ce jardin très luxueux, je trouvais personnellement la situation surréaliste. Mais elle trouvait ça très marrant et m'a lancé "On aura fait plus fort que Britney Spears et Madonna !" Elle a un grand sens de l'humour...(Rires)
Au début du film, Gracie fait capoter une planque du FBI à cause de sa trop grande célébrité. Quels désagrément la célébrité vous a-t-elle causée ?
Je n'ai pas vraiment vécu le même genre de situations que Gracie, même si les choses ont commencé à changer quelques films après Speed. La célébrité apporte quelques désagréments, comme le jour où mes voisins ont vendu aux médias mon prétendu mariage, célébré dans mon jardin, alors que nous fêtions en réalité l'union de deux hommes ! (Rires) Les paparazzi ont été assez surpris je pense... (Rires) Sinon, c'est toujours gênant d'être pris en photo chaque fois que vous sortez de chez vous ou que vous êtes sur la plage, alors que vous n'êtes pas forcément à votre avantage... C'est étrange car on a toujours l'air horrible sur ces photos ! J'avais vu un cliché de moi en maillot de bain, et si j'accepte d'avoir un corps normal, je peux vous assurer que je n'ai pas un si gros cul ! (Rires) Et après, ça vous suit pendant un an ! La solution dans ce milieu, c'est de ne plus rien lire... Ou alors d'avoir une double-lecture, en croyant seulement les ragots sur les autres ! (Rires)
Propos recueillis par Yoann Sardet et Clément Cuyer à Londres le 10 mars 2005