"Sailor et Lula" de David Lynch (1990)
Sailor et Lula était le premier rôle où j'utilisais un costume très reconnaissable. James Dean l'avait fait sur La Fureur de vivre avec son blouson rouge, et je voulais que mon personnage ait lui aussi son blouson, le blouson en peau de serpent, qu'il devienne en quelque sorte le symbole du film. C'était la première fois que je faisais ça pour un rôle.
"Leaving Las Vegas" de Mike Figgis (1995)
Leaving Las Vegas, c'est mon premier Oscar, et surtout le souvenir du travail sur le personnage et les répétitions avec le réalisateur Mike Figgis et Elisabeth Shue. On buvait beaucoup, on parlait beaucoup, on écoutait du jazz... Je me souviens avoir écouté beaucoup de jazz chez moi avec Mike Figgis, et nous restions tous deux silencieux. Ce sont de très bons souvenirs car nous étions assis dans ces grands fauteuils de cuir rouge, en silence. C'est comme cela que j'ai découvert cette musique fabuleuse.
"Rock", "Les Ailes de l'enfer" et "60 secondes chrono", la trilogie Bruckheimer (1996, 1997 et 2000)
Sur Rock, Les Ailes de l'enfer et 60 secondes chrono, j'ai appris à me faire les dents en tant que héros de film d'action. J'ai appris à apporter de petites choses à mes personnages au sein d'une intrigue très figée, en faisant passer des choses à l'écran de façon très furtive. Je voulais essayer de prendre ce format du film d'action et faire quelque chose de nouveau, permettre à l'acteur de s'exprimer un peu plus que ce qu'il avait pu faire jusque-là dans ce genre précis.
"Volte/Face" de John Woo (1997)
Volte-face reste le film préféré de ma femme, donc c'est déjà un trésor dans ce sens. Je me souviens que je regardais tous les rushes de John Travolta afin d'adopter son comportement, et que lui faisait de même. Ce sont de très bons souvenirs : imiter John et de le regarder m'imiter était assez amusant. Je me souviens aussi de la scène de la prison : dans cette séquence, je me voyais un peu comme le Capitaine Achab dans Moby Dick, quand il est sur la baleine avec son harpon et qu'il ne cesse de hurler "Crève ! Crève !". John Travolta arrive sur le plateau, nous nous mettons en place, je fais mine de l'étrangler et je crie "Crève ! Crève !" comme Gregory Peck dans Moby Dick. John se tourne alors vers John Woo et lui dit "Tu vas nous gronder ?" (Rires) Car nous nous amusions vraiment comme deux gamins sur ce film...
"Snake eyes" de Brian de Palma (1998)
Je voulais vraiment travailler avec Brian De Palma. Je suis un grand fan de Scarface que je revois au moins une fois par an, et c'était une joie d'être dans un film de Brian car il n'y a pas pour moi plus grande performance que ce qu'Al Pacino a fait dans Scarface. Je voulais me rapprocher de ça avec Brian, en utilisant ses talents de metteur en scène. A ce titre, le plan-séquence d'ouverture qui dure près de vingt minutes était un vrai challenge car si vous oubliez une réplique, vous devez tout refaire. Tout reposait donc sur nous. Brian appelait ça son "film sans filet".
"A tombeau ouvert" de Martin Scorsese (1999)
C'était un tournage nocturne. J'ai vécu la nuit pendant plus de six mois, à tourner en rond dans une ambulance. J'étais fasciné par la passion et l'enthousiasme de Martin Scorsese. Il est toujours empli d'enthousiasme, et c'est le plus grand cinéphile que j'ai jamais rencontré. Il ne vit que pour le cinéma. Pour mon anniversaire, il m'a rapporté une vieille copie du Fantôme de l'Opéra, colorisé d'époque avant la sortie DVD, et c'était magnifique. Il m'a fait découvrir tellement de films que je voulais voir depuis longtemps, comme Le Masque de la mort rouge avec Vincent Price, beaucoup de films italiens dont les titres m'échappent ou encore Colonel Blimp ou Les Chaussons rouges de Michael Powell. Martin Scorsese était un vrai mentor pour moi, et m'a vraiment initié au cinéma.
"Sonny" de Nicolas Cage (2002)
C'était un trésor de pouvoir mettre en scène mon premier film. Travailler avec des comédiens comme Brenda Blethyn, Harry Dean Stanton, Mena Suvari et James Franco, apprendre d'eux en tant qu'acteur était vraiment intéressant. En tant qu'acteur devenu réalisateur, je me considère comme un étudiant : le fait de les regarder jouer m'a beaucoup appris et m'a aidé à renforcer ma technique de comédie.
"Benjamin Gates et le trésor des templiers" de Jon Turteltaub (2004)
Benjamin Gates et le trésor des Templiers était une opportunité pour moi d'explorer un personnage passionné par l'Histoire. Ce que je n'avais jamais fait auparavant et qui n'avait jamais été fait dans un film d'action. Le fait d'incarner un héros qui n'utilise jamais la violence peut également être considéré comme l'un des trésors de ce film. Et puis ma relation avec mes partenaires Diane Kruger et Justin Bartha, mes souvenirs avec eux à la Nouvelle Orléans et dans toutes ces grandes villes américaines, notre amitié sur le plateau... Tout cela est aussi un vrai trésor.
Propos recueillis par Yoann Sardet