La Soupe aux choux est un classique de la filmographie de Louis de Funès ! Pensé aussi bien pour les enfants que pour les adultes qui peuvent y entendre quelques leçons de vie, le film, l'avant-dernier tourné par le célèbre acteur comique, lui tenait particulièrement à cœur.
De Funès met en garde
C'est sur les conseils de son fils Patrick que Louis de Funès lit le roman La Soupe aux choux signé René Fallet. Convaincu qu'il y a là un sujet de film, il demande au producteur Christian Fechner, qui le suit depuis L'Aile ou la cuisse, d'acheter des droits d'adaptation pour le grand écran. Pour l'occasion, de Funès co-signe l'adaptation avec Jean Halain, avec qui il a travaillé sur les Fantomas réalisés par son père André Hunebelle, mais aussi Oscar, Hibernatus, Le Grand restaurant, L'Homme orchestre, Sur un arbre perché et L'Avare.
Ensemble, ils adaptent librement le roman de Fallet, conservant la séance de pétomanie en outrepassant les conseils d'Yves Robert, qui lui suggère de ne pas la montrer. L'histoire est celle de deux paysans, le Glaude et le Bombé, dont le quotidien va être perturbé par l'arrivée d'un extraterrestre.
Encore faut-il choisir l'extraterrestre ! Il faut trouver un acteur capable de jouer ce rôle un peu ingrat car engoncé dans un costume assez ridicule et aux dialogues ponctués de bruits de bouche semblables à des "glouglous" incompréhensibles.
Olivier Lejeune est envisagé, mais c'est finalement Jacques Villeret qui est retenu. Il retrouve d'ailleurs Jean Carmet, qu'il avait côtoyé sur Dupont Lajoie. Dans le documentaire Louis de Funès, la comédie humaine, la star du Dîner de cons raconte :
"La première fois où je suis entré dans le bureau de De Funès, il m'a dit : 'alors ça peut être un rôle formidable pour vous ou la fin de votre carrière !'"
Le risque a payé
Finalement, La Soupe aux choux ne nuira pas à la carrière frémissante de Villeret, bien au contraire ! A sa sortie en décembre 1981, le long métrage totalise 3 millions d'entrées. L'acteur comique, qui avait connu des succès similaires dans des films choraux, est désormais connu du grand public. Dans la rue, les enfants reprennent son "glou-glou" d'extraterrestre.
Le cinéma français se l'arrache et dès 1983, on le retrouve au générique de cinq longs métrages, dont Papy fait de la résistance, avec un autre rôle marquant, celui de Ludwig von Apfelstrudel, demi-frère d'Hitler qui "n'a pas chanjé". Le film dépasse les 4 millions de tickets vendus et confirme l'essai. En 1986, il tiendra sa première tête d'affiche dans Black Mic Mac de Thomas Gilou.