Depuis des années, Franck Dubosc est une figure incontournable de la comédie française : Les Petites Annonces d'Élie Semoun, la saga Camping, Disco, Boule & Bill, All Inclusive, 10 jours sans maman… Après 40 ans de carrière, le comédien surprend en réalisant et jouant dans le thriller Un Ours dans le Jura.
Pour sa troisième réalisation, Franck Dubosc signe une comédie noire dans la lignée de Fargo des frères Coen. Dans ce film, Michel (Dubosc) et Cathy (Laure Calamy), un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, percute une voiture, causant la mort de ses deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre… forcément, cela donne envie de se reparler.
Passé à la mise en scène en 2018 avec Tout le Monde Debout – succès critique et public qui a attiré plus de 2,4 millions de spectateurs en salles – Franck Dubosc change ici de registre. Un véritable tournant dans sa carrière.
Une envie de réalisation vieille de 15 ans
L'acteur souhaitait passer à la réalisation depuis de nombreuses années. Lors de la sortie d'Incognito d’Éric Lavaine en 2009, Franck Dubosc exprimait déjà à notre micro son envie de mise en scène. Pourtant, il aura fallu attendre neuf ans avant qu’il ne franchisse le pas. À la sortie de Tout le Monde Debout, il confiait dans le dossier de presse : "J’ai toujours et jamais eu envie de réaliser. Je dis toujours parce que mes premiers pas dans l’univers du cinéma, je les ai faits derrière une caméra Super 8. J’avais 14 ans, j’écrivais des petits scénarios de mon âge que je tournais.
J’ajoute jamais parce que je me suis vite rendu compte que pour être réalisateur, il fallait devenir chef, ce dont je n’avais pas envie. En devenant acteur, au fil des années, j’ai rencontré de plus en plus de gens qui me disaient : ‘Tu écris tes spectacles, tu les mets en scène, tu scénarises certains films, alors réalise aussi.’ J’ai systématiquement répondu qu’il s’agissait d’un métier à part entière et que je l’aborderais uniquement si j’avais un sujet qui le justifiait.
Aujourd’hui, après avoir franchi le pas, je ne me considère pas encore comme un réalisateur mais comme celui de Tout le Monde Debout. Il faut rester humble. Cela dit, rien de ce que j’avais fait auparavant ne m’avait autant excité, enthousiasmé, comblé."
En tant qu’acteur, j’ai beaucoup tourné pour recevoir de l'amour. Tout à coup, je me suis dit : peut-être qu’à un moment, moi aussi, je dois m’aimer un peu,
Deux films et sept années plus tard, Franck Dubosc revient à notre micro sur son évolution en tant que réalisateur : "En tant qu’acteur, j’ai beaucoup tourné pour recevoir de l'amour, pour essayer d’être aimé. Tout à coup, je me suis dit : peut-être qu’à un moment, moi aussi, je dois m’aimer un peu, faire ce dont j’ai envie et être honnête. J’ai toujours été honnête dans ma démarche, mais je veux l’être encore davantage. C’est pour ça que j’ai attendu si longtemps avant d’oser réaliser."
Des films qui lui ressemblent davantage
Relancé sur la différence entre les rôles qu’il interprète dans les films qu’il écrit et ceux qu’on lui propose, il nous confie : "Finalement, les films que je fais me ressemblent davantage, parce que je les ai écrits seul, sauf Un Ours dans le Jura, que j’ai coécrit avec Sarah Kaminski. Mais oui, cela me ressemble plus.
Cela dit, avant de pouvoir faire quelque chose qui me ressemble, il a fallu que je passe par d’autres rôles, d’autres personnages, pour me trouver moi-même. Au final, Patrick Chirac est un personnage très éloigné de moi. C’est compliqué à jouer. Je ne me balade pas comme ça dans la rue."
Il a fallu que je passe par d’autres rôles pour me trouver moi-même.
Dans le dossier de presse d'Un Ours dans le Jura, Dubosc, qui incarne Michel, un homme fatigué par la vie et accablé par les dettes, explique : "Je voulais en faire un homme écrasé, effacé… C’est une gamme qui m’intéresse en tant qu’acteur. J’aime de plus en plus jouer des personnages vulnérables. Je commence à me lasser de ceux qui ont un faux panache.
Si vous regardez Nouveau Départ, cela tendait déjà vers ça. Et même en remontant, le Patrick Chirac des Camping et d’autres personnages sont des naïfs rattrapés par la réalité. Avec Michel, j’ai juste poussé plus loin le côté ‘éteint’."
Avec Un Ours dans le Jura, Franck Dubosc prouve qu’il capable de se réinventer, autant dans ses choix de rôles que dans sa manière de raconter des histoires. Ce virage audacieux, loin des comédies populaires, dévoile une nouvelle facette de l'artiste, plus introspective et nuancée. Ce film marque une étape charnière dans sa carrière et prouve une volonté de passer à une nouvelle étape. Préparez-vous donc à découvrir une autre facette de l’artiste.
Un Ours dans le Jura est à voir actuellement au cinéma.