Ça parle de quoi ?
Kraven raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel.
Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l'entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l'un des plus redoutés.
Qui est Kraven ?
Derrière cet homonyme du papa de Scream et Les Griffes de la nuit se cache un certain Serguei Kravinoff, qui fête cette année ses 60 ans d'existence. Qu'il ne fait pas du tout, bien aidé par le fait qu'Aaron Taylor-Johnson lui prête ses traits sur grand écran. Créé par Stan Lee et Steve Ditko, il apparaît pour la première fois dans le numéro 15 de "The Amazing Spider-Man", en août 1964.
Né de parents russes, il construit sa réputation de plus grand chasseur du monde en Afrique, Europe et Asie, grâce notamment à la potion d'un sorcier africain qui décuple ses forces et sa vitesse. Et c'est lorsque l'un de ses amis proches, le Caméléon, fait appel à lui pour vaincre un certain Spider-Man, qu'il débarque à New York pour vite devenir l'un des ennemis les plus redoutables de l'Homme-Araignée.
Un affrontement qui culmine dans le récit "La Dernière chasse de Kraven", paru en 1987 et à l'issue duquel le chasseur périt après avoir un temps cru qu'il avait vaincu Spider-Man. Son fils, Alyosha Kravinoff, prend alors sa succession.
A-t-on déjà vu Kraven au cinéma ?
Non. Mais ce n'est pas une question de volonté. En 2014, il était annoncé à la fin de The Amazing Spider-Man 2 : pas cette scène où l'on apercevait les tentacules du Dr. Octopus et les ailes du Vautour, mais ce générique qui teasait explicitement les Sinister Six et faisait apparaître son emblème.
Mais on connaît la suite, qui n'a pas vu le jour. Les résultats décevants du film de Marc Webb au box-office ont conduit Sony à arrêter les frais et se rapprocher de Disney pour intégrer l'Homme-Araignée au MCU, en changeant d'interprète puisque Tom Holland a succédé à Andrew Garfield, qui a néanmoins fait son retour dans No Way Home… où Kraven a failli apparaître.
Lorsque les scénaristes ont commencé à plancher sur la suite de Far From Home, qui se terminait avec un Spider-Man démasqué et accusé de la mort de Mysterio (Jake Gyllenhaal), l'option Kraven s'est vite présentée, comme beaucoup le pressentaient à cause du statut de fugitif du super-héros. Mais c'est ensuite la carte du multivers qui a été jouée, avec le succès que l'on connaît (pas loin de deux milliards de dollars au box-office mondial).
Si le Bouffon Vert, le Dr. Octopus, Electro ou le Lézard font partie des méchants du récit, Kraven est quand même présent. Brièvement et dans une forme qui n'a pas forcément sauté aux yeux du grand public : sa silhouette se dessine en effet pendant le climax, lorsque la réalité se fissure et que des brèches dans le multivers menacent de faire apparaître d'autres personnages. Le chasseur est de ceux-là, au même titre que le Rhino, lui aussi attendu dans le film emmené par Aaron Taylor-Johnson.
Vu dans quatre séries d'animation, entre 1994 et 2017, Kraven aura donc dû attendre un peu plus longtemps que prévu avant de débarquer sur grand écran. Mais il a pu se consoler l'an dernier, en étant l'un des antagonistes du jeu vidéo "Spider-Man 2".
Et maintenant ?
Mis en scène par J.C. Chandor (All is Lost, A Most Violent Year), Kraven the Hunter lui permet de faire ses premiers pas au cinéma. Et de prendre toute la lumière, puisque le récit, qui prend la forme d'une origin story, est exclusivement centré sur lui. Russell Crowe prête ses traits au père du futur ennemi de Spider-Man, avec son plus bel accent russe, alors que le Caméléon est présent, joué par Fred Hechinger (l'un des empereurs décadents de Gladiator II).
Et si beaucoup se demandent comment le récit va s'agencer, en sortant de nouveau l'Homme-Araignée de l'équation (comme dans Venom, Morbius et Madame Web), l'antagoniste de l'histoire n'est autre que le Rhino (Alessandro Nivola), Aleksei Sytsevich de son vrai nom. Pour le reste, rendez-vous en salles.