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    The Substance : c'est quoi le "body horror" ? Explications
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Après avoir fait sensation au Festival de Cannes, "The Substance" avec Demi Moore retourne les têtes dans les salles françaises. Le film de Coralie Fargeat appartient au sous-genre du "body horror", mais c'est quoi exactement ?

    Auréolé du Prix du scénario au Festival de Cannes, The Substance ne laisse personne indifférent. Dans ce film, Demi Moore incarne une actrice, Elisabeth Sparkle, congédiée de son programme télé quand elle est jugée "trop âgée". Elle décide alors de s'injecter une substance pour créer une meilleure version d'elle-même : plus belle, plus jeune, plus parfaite.

    The Substance
    The Substance
    Sortie : 6 novembre 2024 | 2h 20min
    De Coralie Fargeat
    Avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    3,7
    Séances (157)

    Cette expérience viscérale imaginée par la Française Coralie Fargeat fait écho à de nombreux classiques du cinéma, comme Shining de Stanley Kubrick ou encore La Mouche de David Cronenberg. Comme ce dernier, The Substance appartient à un sous-genre appelé le body horror - l'horreur corporelle ou organise en français.

    L'horreur corporelle, c'est quoi ?

    Comme son nom l'indique, le body horror se manifeste à l'écran par des transformations, des déformations ou des désintégrations du corps humain. Ces changements corporels s'inscrivent en dehors de tout réalisme, se rapprochant même de la science-fiction. Dans le cas de The Substance, le produit que s'injecte l'actrice va avoir de nombreuses conséquences sur son apparence.

    Parmi les maîtres du body horror, on retrouve David Cronenberg dont les nombreux films renvoient à cette idée d'un corps mis à l'épreuve. Pourtant, le réalisateur lui-même ne se retrouve pas dans ce terme.

    "Je n'ai jamais utilisé l'expression body horror pour décrire quoi que ce soit, lance le cinéma à AlloCiné lors d'une interview en 2022. Elle a été appliquée à mes films par quelqu'un, un critique ou un historien du cinéma, puis les gens l'ont repris, et c’est maintenant devenu un genre à part entière.

    David Cronenberg sur le body horror :

    Il insiste : "Je ne pense pas que ce que je montre soit terrifiant. C'est peut-être ça le problème.” David Cronenberg n'est pas le seul. D'autres réalisateurs ont été très importants pour ce sous-genre, comme Stuart Gordon (Re-Animator), Brian Yuzna (Society) ou encore Frank Henenlotter (Basket Case).

    Attention, il ne suffit pas qu'un long métrage soit gore pour qu'il puisse se ranger dans le sous-genre body horror. À titre d'exemple, la saga Saw et le film Martyrs n'en font pas partie car leur violence est beaucoup trop réaliste. Le body horror reste tout de même un genre peu apprécié par les âmes sensibles.

    Dernièrement, et notamment en France, le body horror fait beaucoup parler de lui grâce à des réalisatrices, comme Coralie Fargeat mais aussi Julia Ducournau, dont les deux premiers films, Grave et Titane - Palme d'or en 2021 -, s'inscrivent parfaitement dans cette catégorie.

    10 films body horror à voir absolument :

    Propos recueillis par Thomas Desroches, à Paris, en mai 2022.

    The Substance de Coralie Fargeat est à découvrir au cinéma.

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